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Technologies

La course à la nouveauté critiquée au nom de la préservation des ressources

L’incessante course entre les fabricants de smartphones, illustrée récemment par la sortie de l’iPhone 5 d’Apple, est décriée au nom de la préservation des ressources, notamment des métaux rares, et de la gestion des déchets, souvent toxiques.
«Les ressources naturelles s’épuisent et Apple, la plus grande capitalisation boursière de l’histoire des États-Unis, se permet une nouvelle fois de les gaspiller», dénonce l’organisation française Les Amis de la terre, car «avec trois générations d’iPad en deux ans et six d’iPhone en cinq ans, les produits Apple sont très rapidement obsolètes», avance-t-elle.
L’iPhone 5 est en vente dans de nombreux pays, et des spécialistes des nouvelles technologies tablent sur 50 millions d’exemplaires vendus d’ici à fin décembre.
Le premier iPhone est arrivé en 2007 et chaque année un nouveau modèle revisité et amélioré voit le jour.
Pour Christian Lefferère, président Europe de Love2recycle, qui reprend et revend les téléphones portables, «un téléphone mobile peut vivre cinq ans sans problème, nous en changeons pour des raisons marketing, pas d’obsolescence technique».
Le ministre délégué français à la Consommation, Benoît Hamon, s’est élevé lui aussi ces derniers jours contre «un renouvellement excessif des terminaux mobiles qui pose des questions environnementales et pèse sur notre balance commerciale».
«Un téléphone de 200 grammes, cela représente 75 kg de matières premières prélevées», avertit Guillaume Duparay, directeur du développement au sein d’Écosystèmes, chargé de la collecte et du recyclage des déchets électroniques.
Dans ce contexte, «l’extraction des terres rares et minerais dans les pays du Sud, les impacts sanitaires pour les populations locales et la surproduction de déchets» sont mis en avant par Les Amis de la terre.
Les téléphones portables sont particulièrement gourmands en métaux rares, ce qui pousse à l’exploitation de gisements, notamment en Chine et dans des pays du Sud, parfois au détriment de cultures agricoles et avec un impact environnemental très néfaste.
«Les téléphones portables, mis à la poubelle en moyenne après dix-huit mois d’utilisation, créent des montagnes de déchets qui contiennent de fortes concentrations de toxines comme l’arsenic, l’antimoine, le béryllium, etc.», écrit Serge Latouche, professeur d’économie à l’Université d’Orsay, dans son dernier ouvrage Bon pour la casse.
Grand critique de la société de consommation, l’universitaire explique comment les objets sont frappés d’obsolescence: parfois à cause du progrès technique, mais bien plus souvent de manière programmée, par la publicité et la mode, ou encore par la planification de la défectuosité des produits.
Avec l’iPhone 5, c’est la prise de connexion à d’autres produits Apple qui sera incompatible et nécessitera l’achat d’un adaptateur. Au-delà d’Apple, c’est l’ensemble du secteur de la high-tech qui est accusé «d’obsolescence programmée».
Dans ce tableau bien sombre pour l’environnement, la récupération pour le tri des déchets et la revente de téléphones portables est un point positif.
«Le marché de l’occasion se développe fortement en France», note Christian Lefferère, de Love2recycle. «Oui, Apple fabrique de l’obsolescence en lançant en permanence des nouveaux produits, mais c’est aussi le fabricant dont les générations précédentes de produits durent le plus longtemps», note-t-il.
Le dirigeant l’assure: «On va voir des iPhone 4 et 4S sur le marché encore longtemps, car il y a une demande.»
L’incessante course entre les fabricants de smartphones, illustrée récemment par la sortie de l’iPhone 5 d’Apple, est décriée au nom de la préservation des ressources, notamment des métaux rares, et de la gestion des déchets, souvent toxiques.«Les ressources naturelles s’épuisent et Apple, la plus grande capitalisation boursière de l’histoire des États-Unis, se...

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