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Moyen Orient et Monde

De Kinshasa, Mikati appelle la diaspora libanaise à s’inscrire pour les prochaines législatives

Le sommet de la francophonie à Kinshasa a revêtu un caractère historique pour les Libanais en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit en effet de la première fois qu’une délégation de haut rang présidée par un Premier ministre vient à la rencontre de la diaspora libanaise dans ce pays. Une démarche attendue depuis si longtemps que les Libanais sur place commençaient à désespérer des dirigeants de leur pays.
La visite de Nagib Mikati à Kinshasa, accompagné de cinq ministres ainsi que du représentant spécial du chef de l’État auprès de la Francophonie, Khalil Karam, a été l’occasion pour le gouvernement libanais de renforcer les liens entre l’État et une diaspora forte de près de 10 000 individus, avec, en toile de fond, un air de campagne électorale en vue des prochaines élections législatives au Liban, en 2013.
Un dîner grandiose a ainsi été organisé en l’honneur de l’impressionnante délégation libanaise au restaurant Belle Vue, situé dans un immense complexe luxueux, en présence de près de 150 personnes.
Ouvrant la cérémonie, Victor Haddad, représentant le président de l’Association d’amitié libano-congolaise, a d’emblée mis l’accent sur la carence de l’État qui semble avoir abandonné ses ressortissants. Pour M. Haddad, « chaque diaspora a ses spécificités ». « En RDC, a-t-il précisé, les Libanais ont un double souci : d’une part, le sentiment de crainte dû à l’instabilité politique qui a régné pendant longtemps dans leur pays d’accueil, et, d’autre part, une inquiétude constante pour tout ce qui se passe au Liban avec lequel ils ont gardé un lien très fort. »
Victor Haddad a, en outre, appelé le gouvernement libanais à prendre soin de ses ressortissants en RDC, et à œuvrer avec les autorités locales afin d’avoir des relations diplomatiques privilégiées de haut niveau, ce qui permettrait ainsi aux Libanais d’avoir plus de confiance et de quiétude, sachant qu’ils ont leur État à leur côté en cas d’éventuels problèmes.
M. Haddad a également salué les efforts exceptionnels de l’ambassadeur libanais à Kinshasa, Saad Zakhia, qui, malgré le manque de moyens, accomplit un travail formidable.
Il a enfin mis en exergue la solidarité et le fort sentiment d’unité qui lient les Libanais en RDC, malgré leur diversité confessionnelle et leurs différends politiques.
De son côté, le Premier ministre Nagib Mikati a salué une diaspora qui a réussi à sauvegarder la présence du Liban dans cette région d’Afrique, tout en étant une véritable fierté pour leur pays d’origine, sachant que leur sentiment d’appartenance et d’identité envers leur mère patrie n’a pas disparu.
« La délégation libanaise (officielle) qui est venue au sommet de Kinshasa est assez importante, puisqu’il s’agit d’une occasion de faire entendre la voix du Liban dans les instances internationales, mais aussi et surtout l’occasion de vous écouter », a déclaré M. Mikati, ajoutant : « Vous n’êtes pas abandonnés. Vos craintes nous concernent également. » Le Premier ministre a promis d’intensifier les activités diplomatiques avec les autorités locales, rendant par ailleurs un hommage appuyé à l’ambassadeur Saad Zakhia.
Il a d’autre part défendu comme à son habitude la politique de neutralité du Liban face aux dangers du conflit syrien.
M. Mikati a, en outre, appelé tous les Libanais de la diaspora, à Kinshasa et dans le monde, à s’inscrire le plus rapidement possible sur les listes électorales en vue du prochain scrutin législatif. « Le gouvernement libanais a accompli sa part de travail, il revient maintenant à vous de faire la vôtre », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a enfin transmis les salutations du président de la République, Michel Sleiman, et du président du Parlement, Nabih Berry, qui a eu droit à une salve d’applaudissements de la part des invités.
À la demande générale, le ministre de la Santé Ali Hassan Khalil a prononcé un bref discours dans lequel il a appelé les Libanais de la diaspora à respecter l’État, le gouvernement et le régime du pays hôte dans lequel ils vivent. « C’est une ligne rouge à ne pas dépasser, et c’est le secret de votre réussite », a-t-il ajouté.
Il a enfin affirmé aux personnes présentes que la situation à Beyrouth est rassurante, puisque les Libanais ont privilégié le dialogue malgré toutes leurs divisions, estimant que le Liban jouera sûrement un rôle important dans la région à l’avenir.

 

A.A.

Le sommet de la francophonie à Kinshasa a revêtu un caractère historique pour les Libanais en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit en effet de la première fois qu’une délégation de haut rang présidée par un Premier ministre vient à la rencontre de la diaspora libanaise dans ce pays. Une démarche attendue depuis si longtemps que les Libanais sur place...

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