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À La Une - Révolte

Le régime syrien tente de redresser la situation à Damas et à Alep

Plus de 31.000 morts et 300.000 réfugiés en 18 mois de conflit ; Moscou met de nouveau en garde les pays occidentaux contre une intervention militaire.

Un combattant de l'ASL, le 1er octobre 2012, à Alep en Syrie. Zain karam/

Le régime syrien affichait mardi sa volonté de porter un coup décisif à la rébellion, avec une offensive dans la région de Damas, où plusieurs villes ont été bombardées, et l'envoi de renforts à Alep.

 

Dès l'aube, l'armée syrienne a bombardé plusieurs localités de la province de Damas, en particulier Douma, où au moins six civils ont péri dans des bombardements et des tirs. Parallèlement, six soldats sont morts dans une attaque rebelle contre un centre médical dans la ville, où sont stationnés les militaires, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Toujours dans la région de Damas, au moins onze personnes, dont deux femmes, ont été tuées mardi par des bombardements et des tirs des forces gouvernementales dans la ville rebelle de Harasta, selon l'OSDH.

Le régime tente de conquérir cette ville qui jouxte la périphérie est de la capitale et la région de la Ghouta orientale, où sont retranchés un grand nombre de rebelles, selon la même source.

 

Le quotidien officiel al-Baas a annoncé mardi que "la fin des opérations de sécurité dans l'ensemble de la province de Damas" était proche, expliquant que les forces gouvernementales avaient "saisi de grandes quantités de munitions et d'équipements dont des mitrailleuses fabriquées en Israël".

 

 

Ailleurs dans le pays, à Alep (nord), deuxième ville du pays, des bombardements ont fait des blessés dans les quartiers de Hanano City, Bab al-Nasr et Seif al-Dawla, selon l'OSDH, qui a également évoqué la découverte mardi des corps de 15 jeunes hommes dans le quartier d'al-Zahra.

 

Lundi, de violents combats entre soldats et rebelles se sont déroulés aux abords des souks d'Alep, joyau historique classé par l'Unesco et ravagé par les flammes le week-end dernier. De nouveaux affrontements ont éclaté vers 04H00 (01H00 GMT) dans la vieille ville, ont affirmé des habitants à l'AFP.

 

(Voir aussi : A Alep, les commerçants pleurent leur souk détruit par les flammes)


 

Six jours après le lancement d'une offensive rebelle qui n'a pas permis d'avancée majeure à Alep, le journal officiel al-Watan a affirmé que de "nouveaux renforts" militaires avaient été dépêchés dans la métropole. "Ceci est un signe de la détermination de l'armée syrienne pour gagner au plus vite la bataille d'Alep" face à des rebelles "fatigués", souligne le journal.

 

A la frontière turque, des tirs de l'armée d'Ankara ont fait un mort et deux blessés parmi des combattants kurdes syriens proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans un incident inédit depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, selon l'OSDH.

Selon Ankara, deux Kurdes membres du PKK ont été abattus par l'armée turque alors qu'ils tentaient de pénétrer en Turquie. L'accrochage s'est produit dans la province syrienne à population kurde de Hassaka (nord-est), contrôlée par les milices kurdes depuis un retrait sans combat des forces régulières syriennes en juillet.

 

Après cet incident, la Russie a demandé mardi aux pays occidentaux et du Moyen-Orient de "ne pas chercher de prétexte" pour une intervention militaire en Syrie et a appelé Damas et Ankara à la "retenue".

Ankara a accusé par le passé Damas, son ancien allié, d'avoir "confié" plusieurs zones du nord de la Syrie à des émanations du PKK, considéré comme terroriste par la Turquie.

 

Parallèlement, le Yémen a confirmé mardi que cinq de ses officiers avaient été capturés début septembre en Syrie par un groupe islamiste rebelle. Cet enlèvement a été revendiqué dimanche par le Front Al-Nosra, implanté en particulier à Alep, qui a accusé les officiers yéménites d'avoir prêté main-forte à l'armée syrienne. Selon Saana, ils étaient de simples "étudiants" à l'académie militaire d'Alep et ne prenaient pas part aux combats.

 

Et un responsable militaire du Hezbollah, qui aurait été tué en territoire syrien par des rebelles, a été inhumé au Liban, a annoncé mardi le mouvement chiite libanais, accusé par l'opposition syrienne de soutenir le régime du président syrien.

 

 

Un combattant rebelle blessé lors des combats avec l'armée syrienne

le 1er octobre à Alep. ZAC BAILLIE/AFP


 

Des conséquences "catastrophiques"

Sur le plan diplomatique, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, a averti mardi que la crise syrienne pourrait avoir des conséquences "catastrophiques, non seulement pour la Syrie mais pour toute la région".

 

"Toutes les initiatives de paix n'ont conduit à aucun résultat, aucune solution n'a été trouvée pour débloquer la situation d'un point de vue politique", a-t-il rappelé, évoquant le rôle des envoyés spéciaux de l'ONU Kofi Annan et son actuel successeur Lakhder Brahimi. "Il faut en finir avec les crimes de l'appareil militaire de l'Etat syrien et la violence de l'opposition, nous devons stopper l'hémorragie", a-t-il réitéré.

 

M. Brahimi va d'ailleurs retourner dans la région cette semaine pour s'efforcer d'obtenir une baisse des hostilités en prélude à un dialogue politique, a indiqué mardi un haut responsable de l'ONU.

 

 

Mise en garde de Téhéran à... Damas

Sur un autre plan, l'Iran a averti implicitement son allié syrien que l'éventuelle utilisation d'armes chimiques ferait perdre au gouvernement syrien toute légitimité.

 

En réponse à une question sur l'utilisation éventuelle par Damas d'armes chimiques et la réaction qu'aurait alors Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a répondu que "si cette hypothèse se vérifiait (..), ce serait la fin de tout". "Si un pays quel qu'il soit, y compris l'Iran, utilise des armes de destruction massive, c'est la fin de la validité, de la légitimité (..) de ce gouvernement", a-t-il affirmé. 

 

Plusieurs responsables occidentaux ont mis en garde Damas contre la tentation d'utiliser son arsenal chimique contre l'opposition ou les risques de voir celui-ci tomber aux mains de groupes extrémistes. 

 

(Lire aussi : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")

 

Damas avait reconnu pour la première fois fin juillet posséder des armes chimiques et avait menacé de les utiliser en cas d'intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Washington avait alors qualifié cette éventualité de "ligne rouge". Il y a quelques jours, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a déclaré que le gouvernement syrien a déplacé des armes chimiques pour les sécuriser.

 

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a, de son côté, accusé lundi les Etats-Unis d'utiliser le prétexte des armes chimiques pour tenter de renverser le régime syrien, comme ils l'ont fait en Irak.

 

 

Reportages

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Le régime syrien affichait mardi sa volonté de porter un coup décisif à la rébellion, avec une offensive dans la région de Damas, où plusieurs villes ont été bombardées, et l'envoi de renforts à Alep.
 
Dès l'aube, l'armée syrienne a bombardé plusieurs localités de la province de Damas, en particulier Douma, où au moins six civils ont péri dans des bombardements et...

commentaires (2)

Ils avaient même eu tout le loisir et durant quarante très très lonnngues années pour tenter de la redresser.... sur le Golan O C C U P E ; et n'ont RIEN fait. Yâ wâïylééhhh ! Quelle espèce de "nusayrîsés" ! !

Antoine-Serge KARAMAOUN

03 h 50, le 03 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • Ils avaient même eu tout le loisir et durant quarante très très lonnngues années pour tenter de la redresser.... sur le Golan O C C U P E ; et n'ont RIEN fait. Yâ wâïylééhhh ! Quelle espèce de "nusayrîsés" ! !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    03 h 50, le 03 octobre 2012

  • Cette photo de ruelle détruite me ramène 32 ans en arrière lorsque, avec tous les voisins, nous sommes sortis de nos abris, le lendemain de toute une nuit de bombardement de l'armée de Hafez el Assad. Plus de 3000 obus à la minute ( j'ai en tête encore la manchette et gros titre de l'OLJ de ce jour) ...Durant toute la nuit. Cette même image de désolation étant celle de toutes les régions EST (ou presque) En tout cas, à Ain el Remmaneh / Furn el chebback et Achrafieh...Les rues ressemblaient exactement à cette photo. Merci la famille ASSAD !!!... TFEH chou wesskhine vous et les politiciens corrompus qui font votre éloge encore de nos jours et qui font semblant de vouloir honorer la mémoire de nos martyrs en usant la provocation et qui avaient conclu à partir de l'étranger, des transactions avec ce régime pour assurer leur retour au Liban et semer la zizanie inter-chrétienne. Tous ceux qui mettent leur main dans la main de ce régime BAAS sont corrompus. Point. Hommage à nos martyrs svp et aux martyrs innocents en syrie qui ne sont ni armés, ni salafistes , ni rebelles et ni baas.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    08 h 15, le 02 octobre 2012

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