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À La Une - syrie

Déchaînement de combats sans précédent à Alep

Les manifestations se poursuivent à travers le pays ; au moins 154 morts vendredi.

À Alep, des combats acharnés ont eu lieu vendredi entre rebelles et loyalistes. Zain Karam/Reuters

Les rebelles syriens ont affirmé avoir progressé à Alep hier, sans toutefois effectuer de percée significative, après plusieurs heures de combats d’une ampleur sans précédent depuis le début de la révolte en mars 2011.
Les combats dans la ville ont fait rage jusqu’à hier matin, avant de baisser en intensité en cours d’après-midi. Ils avaient éclaté jeudi après-midi, après l’annonce par des commandants rebelles du lancement d’une bataille décisive pour le contrôle de cette métropole que régime et rébellion se disputent depuis plus de deux mois. Dans le quartier de Salaheddine, « nous avons pris une des bases de l’armée régulière », a ainsi rapporté Abou Fourat, un dirigeant de la brigade el-Tawhid, la plus importante unité rebelle d’Alep, faisant état de 25 soldats tués dans cette attaque. « Nous entendions les soldats sur leur radio appeler leurs chefs pour demander des renforts, ils pleuraient et ils disaient “nous allons tous mourir” », a rapporté un de ses hommes, qui a participé aux combats. Selon plusieurs commandants rebelles, leurs troupes ont avancé sur les quartiers d’es-Soukkari et d’Izaa. À Salaheddine, les rebelles ont progressé avant de se replier, faute de munitions, selon Abou Fourat.


Le nouvel objectif des rebelles est la mosquée des Omeyyades d’Alep, sur la ligne de front au cœur de la vieille ville, où des combats se poursuivaient à la mi-journée, a constaté un journaliste de l’AFP. Cependant, « le régime n’est pas capable de vaincre ni les rebelles de contrôler la totalité des quartiers », a estimé le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, évoquant des combats « sans précédent ». Selon lui, les combattants insurgés, originaires de toutes les régions syriennes, ont fait venir « des renforts et des équipements » pour faire face à la puissance de feu des forces gouvernementales. « Avant, les affrontements se déroulaient dans une ou deux rues d’un secteur, maintenant c’est sur plusieurs fronts », a-t-il précisé. Il a aussi fait état de tirs au mortier d’une intensité inédite de la part des rebelles à Sleimaniyé et Sayyed Ali, des quartiers du centre-ville contrôlés par le régime et jusqu’à présent épargnés par les violences. « Tout le monde était terrorisé. Je n’ai jamais entendu quelque chose comme ça avant », a affirmé Ziad, 30 ans, un habitant de Sleimaniyé.


Toutefois, des rebelles ont reconnu que leurs mitrailleuses et leurs roquettes artisanales suffisaient difficilement à lutter contre l’artillerie et les avions de l’armée régulière. « Nous avons atteint le centre des quartiers de Souleymane el-Halibiya et libéré certains d’entre eux, donc je reste optimiste », a déclaré un rebelle ayant requis l’anonymat. « Mais je m’inquiète pour notre organisation. Nous ne pouvons pas chasser le régime. Au mieux, je pense que nous pouvons faire quelques avancées. » D’autres combattants ont dit que l’une de leurs unités était encerclée à l’intérieur de la ville et que plusieurs bataillons avaient quitté le front ou ne s’y étaient jamais rendus.

À Damas
Sur le front de Damas, les troupes gouvernementales ont lancé un assaut contre plusieurs quartiers rebelles, comme Barzé, Qaboun et Jobar, selon l’OSDH et des militants. « Les forces régulières ont coupé les routes menant à ces quartiers, arrêté des citoyens lors de perquisitions et détruit des maisons », a ajouté l’OSDH. La Commission générale de la révolution syrienne, également un réseau de militants antirégime, a également rapporté une « campagne sécuritaire et militaire d’envergure » dans ces trois quartiers. Le régime a soutenu à plusieurs reprises avoir « purifié » Damas des « terroristes », terme utilisé par Damas pour évoquer les rebelles, mais les violences n’ont pas cessé depuis le début des affrontements dans la capitale mi-juillet.


À travers le pays, au moins 154 personnes ont péri hier, selon un bilan provisoire de l’OSDH et de militants. Parmi les victimes, un écrivain syrien, Ibrahim el-Kharit, et son fils Sumar tués dans la nuit de jeudi à vendredi lors d’une opération des forces de sécurité dans la ville de Deir ez-Zor, a indiqué l’OSDH.
Nouveau signe que le conflit syrien touche toute la région, un obus tiré du côté syrien de la frontière a fait un blessé et des dégâts dans une localité du sud-est de la Turquie, régulièrement touchée par des tirs perdus.


Enfin, malgré les bombardements de l’armée, des Syriens ont manifesté comme chaque vendredi contre le régime de Bachar el-Assad à travers le pays. La mobilisation a gagné Hama, Idleb, Deraa, Hassaka et la province de Damas. Et près de la vieille ville d’Alep, une vingtaine de personnes, en grande majorité des adolescents, ont manifesté après la grande prière, brandissant des drapeaux de la révolution, a constaté une journaliste de l’AFP.
(Sources : agences et rédaction)

 

 

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