Affaire Samaha : Sayyed interrogé "sur le jour du transfert des explosifs"

L’ancien chef de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, entendu mardi par la justice militaire, a affirmé que sa déposition s’est concentrée sur le jour du transfert des explosifs par l’ancien ministre Michel Samaha de Syrie vers le Liban.

"Le témoignage s’est concentré sur le jour durant lequel M. Samaha a transporté les explosifs de Syrie vers le Liban. Le juge a désormais tous les détails", a déclaré M. Sayyed après son interrogatoire par le juge d’instruction militaire Riad Abou Ghida. "Ce jour-là je me trouvais en Syrie pour présenter des condoléances à des connaissances", a-t-il ajouté.

"Je suis entré au tribunal en tant que témoin et j’en suis ressorti en tant que témoin. Je ne suis pas au-dessus de la loi", a souligné l’ancien homme fort de la Syrie au Liban. "Je ne pense pas qu’ils vont commettre la même erreur qu’en 2005", a-t-il dit. En 2005, M. Sayyed, ainsi que trois hauts responsables sécuritaires libanais, avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Faute de preuves, ils avaient été relâchés quatre ans plus tard.

L’avocat de M. Sayyed, Sakher Hachem, a indiqué pour sa part que le "juge a interrogé le général Sayyed en tant que témoin et n’a pris aucune décision le concernant. Il étudie la déposition".

L'ancien ministre Michel Samaha, arrêté le 9 août, est accusé, ainsi que de hauts responsables sécuritaires syriens, d'avoir préparé des attentats au Liban dans le but de créer des dissensions confessionnelles. Selon des informations de presse, M. Sayyed se trouvait dans la voiture de M. Samaha lors du transfert des explosifs de Syrie vers le Liban.

M. Sayyed, un proche du président syrien Bachar el-Assad, a nié être au courant de ce transfert, alors que la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure a assuré avoir transmis à la justice militaire des preuves solides justifiant une inculpation.