Le porte-parole du clan Moqdad, Maher Moqdad. Capture d'écran de la MTV.
Les forces de sécurité ont arrêté jeudi soir Maher Moqdad, le porte-parole du clan chiite du même nom, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Selon les médias locaux, il aurait été arrêté dans la banlieue-sud de Beyrouth.
Le clan avait revendiqué le 15 août le rapt d'une vingtaine de Syriens et d'un Turc en représailles à l'enlèvement en Syrie d'un membre de leur famille par un groupe rebelle qui l'accuse d'être un tireur embusqué à la solde du Hezbollah, formation libanaise proche de Damas.
Cette arrestation intervient après le coup de filet de l'armée libanaise, vendredi dernier, contre les Moqdad, à Roueiss, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Conformément à une décision de justice, l'armée s’était alors livrée à une série de perquisitions, procédant à plusieurs arrestations, notamment au sein de l’antre des Moqdad. La troupe avait alors arrêté Hassan Moqdad, contre lequel un mandat d’arrêt avait été émis.
Lors de cette opération, l'armée avait également réussi à libérer quatre otages syriens détenus dans le quartier de Hay el-Sellom.
Mardi soir, Aydin Tufan Tekin, dernier otage encore aux mains du puissant clan Moqdad, a été également remis en liberté et raccompagné en Turquie. Selon une source militaire, le ressortissant turc a lui aussi été libéré lors d'une opération de l'armée dans la banlieue-sud de Beyrouth. Les détails de cette opération n'ont pas été révélés.
Le Lendemain, Maher Moqdad a indiqué que son clan a libéré l'otage turc pour éviter d'être pris au piège d'une dispute avec le gouvernement. Dénonçant un stratagème visant à créer une confrontation entre le clan et l'armée libanaise, le porte-parole de la famille a ajouté, dans des déclarations à la New TV : "Nous avions la capacité de tout faire basculer, mais nous tenons à la paix civile".
De son côté, le ministre libanais de l'Intérieur Marwan Charbel a assuré mercredi qu'il refusait de traiter avec dureté le clan Moqdad. Dans une interview au quotidien libanais al-Akhbar, le ministre a souhaité que les victimes du clan chiite "comprennent la situation" des Moqdad. Et Marwan Charbel de poursuivre : "Si l'un de nos proches était kidnappé, nous aurions eu le même sentiment (que les Moqdad)", ajoutant toutefois que "cela ne justifiait pas les actions illégales du clan".
Parallèlement, l'autre ressortissant turc, Abd Basset Ossolane, enlevé le mois dernier à Choueifat (Beyrouth) par la Brigade d'al-Moukhtar al-thakafi, a été remis jeudi soir à la Sûreté générale, rapporte l'ANI.
Le groupe, qui avait également enlevé des Syriens, avait annoncé mardi avoir relâché tous les otages qu'il détenait, selon la chaîne de télévision LBC. Jusque-là inconnu, il voulait échanger ses otages avec les pèlerins chiites libanais kidnappés en Syrie.
A partir du siège de la Sûreté générale, l’ambassadeur de Turquie au Liban, Enan Ozildiz, a assuré que l'ex-otage est en bonne santé, remerciant les autorités libanaises qui ont participé à sa libération. De son côté, le ressortissant turc a remercié le gouvernement libanais, l'armée et la Sûreté générale. "Je n'ai pas été torturé et je n'ai pas subi de pressions", a déclaré Abd Basset Ossolane, appelant son pays à oeuvrer pour la libération des pèlerins libanais.
Ces derniers ont été enlevés le 22 mai dernier dans la région d’Alep. L’Armée syrienne libre (ASL, dissidents) avait démenti toute implication dans l’affaire, mais un groupe jusqu’alors inconnu, les "Révolutionnaires de Syrie-province d’Alep", avait affirmé à la chaîne satellitaire al-Jazira, dans un communiqué diffusé fin mai, détenir les pèlerins. Leurs familles ont organisé de nombreuses manifestations pour obtenir leur libération.
Des informations contradictoires ont aussi circulé sur le sort des otages depuis un raid aérien meurtrier sur la localité d’Azzaz, dans le nord de la Syrie, où ils étaient détenus.
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