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À La Une - Révolution

A Damas, Brahimi dénonce une crise qui "s'aggrave"

Paris ne livrera pas d'armes à l'opposition ; El-Qaëda appelle à chasser Assad pour "instaurer un Etat musulman" en Syrie.

Un petit garçon dont la maison a été détruite par les bombardements de l'armée syrienne à Tablisseh, près de Homs, le 31 août 2012. REUTERS/Shaam News Network/Handout

Le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi a entamé jeudi sa première visite en Syrie, après 18 mois d'un conflit dévastateur.

A son arrivée à l'aéroport de Damas, M. Brahimi, qui a succédé le 1er septembre à Kofi Annan, démissionnaire, a qualifié de "sérieuse" la crise secouant la Syrie, ajoutant: "je pense qu'elle s'aggrave", selon des propos rapportés par l'agence officielle Sana.
"Je pense que tout le monde est d'accord pour souligner la nécessité d'arrêter l'effusion de sang (...) et nous espérons que nous réussirons" dans cette mission, a-t-il ajouté.


Au cours de sa visite, l'émissaire doit rencontrer le président Bachar el-Assad.
Il doit aussi s'entretenir jeudi en soirée avec le chef de la diplomatie Walid Mouallem, et aura également des entretiens avec des membres de l'opposition de l'intérieur, tolérée par le régime, selon son porte-parole, Ahmad Fawzi.


"Nous sommes confiants: M. Brahimi est à même de comprendre les développements (de la crise) et la manière de régler les problèmes malgré les complications", a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad, en accueillant M. Brahimi dans un hôtel à Damas.
"Nous sommes optimistes et nous souhaitons à M. Brahimi tout le succès possible", a ajouté le responsable syrien dont le régime ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et affirme combattre des "terroristes".

 

 

Lakhdar Brahimi reçu par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères

Fayçal Meqdad, le 12 septembre à Damas. LOUAI BESHARA/AFP

 

 

La France n'enverra pas d'armes à l'opposition syrienne a par ailleurs affirmé jeudi à Beyrouth le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
"Nous n'avons pas l'intention, ni aujourd'hui, ni demain, de transférer des armes à l'opposition syrienne" a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont réclamé à plusieurs reprises à la communauté internationale des armes pour combattre les forces loyales au président syrien. 

 

 

Les violences font rage

 

Sur le terrain, la violence est toujours de mise avec 57 morts jeudi, dont 36 civils, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


A Alep (nord), théâtre d'une bataille stratégique depuis huit semaines, les rebelles, qui ont unifié leurs forces militaires dans la métropole, continuaient d'opposer une forte résistance, malgré les bombardements incessants de leurs bastions par l'armée.


En début d'après-midi, des hélicoptères de combat ont aussi longuement mitraillé certains quartiers, tirant à haute altitude, hors de portée des armes légères des rebelles de l'ASL, selon un journaliste de l'AFP sur place.


Selon des habitants, les insurgés ont avancé à Midane, un quartier stratégique du centre qui ouvre l'accès à la principale place de la deuxième ville de Syrie.
D'après ces habitants, une bataille acharnée entre rebelles et soldats se déroulait autour de deux postes de police. Les insurgés les ont pris à l'aube avant que l'armée ne les contrôle de nouveau. Les insurgés sont ensuite parvenus à les reprendre et l'armée mobilisait ses forces pour tenter de les récupérer. Pour le moment, ni l'armée, ni les rebelles, ne contrôlent ce quartier.


Un raid aérien a par ailleurs fait 11 morts dans un quartier de la métropole, l'OSDH diffusant une vidéo où des corps, la plupart ensanglantés et certains carbonisés, apparaissent posés dans des pick-up ou sur le trottoir.


Sur l'autre grand front, dans Damas et sa région, les bombardements et les combats étaient incessants sur les poches de résistance rebelles.
A Sayeda Zeinab, sept personnes, qui seraient des membres de comités populaires pro-régime, ont été tuées dans des combats et par des obus qui se sont abattus à quelques centaines de mètres du mausolée vénéré par les chiites. Plusieurs localités près de la capitale étaient aussi violemment bombardées, détruisant des maisons.

 

 

Jolie en Turquie


Dans ce contexte de violences accrue, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a indiqué que le régime du président Assad était "condamné". "Tant de crimes ont été commis que ce régime ne devrait pas survivre", a déclaré M. Hague au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Hoshyar Zebari à Bagdad.

 

Rien ne permet de croire à une solution proche du conflit, en raison notamment des divergences qui persistent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, avait de nouveau écarté une intervention militaire occidentale en Syrie en l'absence d'un accord de la Russie et de la Chine, deux pays alliés du régime Assad qui bloquent toute action contre le pouvoir syrien à l'ONU.

 

Le conflit a fait plus de 27.000 morts, en majorité des civils, selon l'OSDH.

En outre, des dizaines de milliers de personnes ont fui la Syrie vers les pays voisins. Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), le nombre de réfugiés enregistrés a dépassé 250.000 personnes.

 

Après un passage en Jordanie et au Liban, où elle a remercié les Libanais pour leur générosité envers les réfugiés syriens, l'actrice américaine Angelina Jolie, envoyée spéciale du chef du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), s'est rendue jeudi dans un camp de réfugiés syriens à la frontière turque, sa deuxième visite en Turquie depuis l'été 2011, ont rapporté les médias turcs.

 

La star, accompagnée du patron du HCR, Antonio Guterres, s'est déplacée dans un camp constitué de bâtiments préfabriqués situé dans la province de Kilis, dans le sud de la Turquie, afin d'y rencontrer les habitants Syriens et déjeuner avec eux, selon les chaînes de télévision. Cette petite ville temporaire, située en face d'un poste-frontière séparant la Turquie et la Syrie qui est tombé aux mains des rebelles syriens en juillet, abrite plus de 12.000 réfugiés qui y disposent de conditions relativement bonnes avec une crèche, une école, un dispensaire et une mosquée notamment.

Angelina Jolie y a salué l'effort humanitaire de la Turquie envers les Syriens qui ont été forcés à l'éxil, se déclarant "impressionnée" par la "générosité" du gouvernement turc envers les Syriens forcés à l'éxil.

La Turquie, qui partage une frontière de 900 km avec la Syrie, accueille actuellement dans plusieurs camps quelques 80.000 réfugiés syriens qui ont fui le conflit dans leur pays.

 

 

L'appel d'el-Qaëda

 

Par ailleurs, Ayman el-Zawahri, chef d'el-Qaëda, a appelé tous les musulmans à soutenir les rebelles syriens pour chasser du pouvoir le président Bachar el-Assad, expliquant jeudi sur internet que la chute du dirigeant syrien permettrait de réaliser l'objectif ultime : battre Israël.

"Soutenir le 'djihad' (guerre sainte) en Syrie pour instaurer un Etat musulman constitue une étape essentielle sur le chemin de Jérusalem, d'où toutes ces occasions données par l'Amérique au régime laïque baassiste par peur qu'un gouvernement susceptible de menacer Israël ne s'installe en Syrie", explique le n°1 d'el-Qaëda.

 

 

Reportage

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commentaires (2)

Depuis qu'il a été nommé, un jour il nous dit qu'il n'y a pas de solution à la crise, un autre jour qu'il ne voit point d'espoir de sortie, un autre que la situation est très grave, un tunnel sans une lueur d'espoir. Alos, qu'est-ce qu'il est aller foutre là-bas ? sinon empocher le grand salaire pour ne rien faire !

SAKR LEBNAN

04 h 32, le 14 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • Depuis qu'il a été nommé, un jour il nous dit qu'il n'y a pas de solution à la crise, un autre jour qu'il ne voit point d'espoir de sortie, un autre que la situation est très grave, un tunnel sans une lueur d'espoir. Alos, qu'est-ce qu'il est aller foutre là-bas ? sinon empocher le grand salaire pour ne rien faire !

    SAKR LEBNAN

    04 h 32, le 14 septembre 2012

  • Ça c'est un diplomate onusien lucide! il a compris qu'après 20 mois de guerre civile en Syrie... la crise s'aggrave ...

    M.V.

    13 h 39, le 13 septembre 2012

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