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À La Une - France

Hollande rejette les critiques sur son inaction

Le chef d’État présente un plan de redressement sur deux ans.

En chute dans les sondages, François Hollande a rejeté hier soir les critiques sur son « immobilisme ». Photo TF1/AFP

Le président français François Hollande a rejeté hier avec vigueur les critiques sur son inaction, annonçant un futur « agenda du redressement » sur deux ans.

 

« Je ne vais pas faire en quatre mois ce que mes prédécesseurs n’ont pas fait en cinq ans ou en dix ans ! » a-t-il lancé lors d’une intervention sur la chaîne de télévision privée TF1, alors que ses détracteurs ne manquent pas de rappeler l’activisme déployé par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. « Le cap, c’est le redressement de la France », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « Je vais fixer un agenda du redressement : deux ans. Deux ans pour à la fois mettre en œuvre une politique pour l’emploi, pour la compétitivité et le redressement des comptes publics. » Depuis son entrée en fonctions, « le gouvernement n’a pas perdu son temps. Il a agi et rapidement », a aussi assuré le chef de l’État. Il s’est justifié en évoquant « un chômage élevé, une compétitivité dégradée, des déficits considérables, un endettement historique ». François Hollande a également montré sa détermination à combattre le chômage. « Nous devons inverser la courbe du chômage d’ici à un an », a-t-il dit, alors que la barre des trois millions de chômeurs en France a été récemment franchie.


L’enjeu était de convaincre qu’il est bien l’homme du « changement maintenant » – son slogan de campagne – et non celui de « l’immobilisme », comme l’en accusent la droite et la presse, y compris de gauche. Car inquiète d’un taux de chômage qui ne cesse d’augmenter (près de 10 %) sur fonds de plans sociaux dans l’industrie et angoissée par une croissance atone dans une Europe gagnée par le marasme (de la récession en Italie et en Espagne au ralentissement en Allemagne), l’opinion s’impatiente.


Lors de ses premiers mois à l’Élysée, François Hollande a augmenté le salaire minimum et certaines prestations sociales, pris à rebours les mesures les plus impopulaires de Nicolas Sarkozy en augmentant l’impôt sur la fortune ou en revenant partiellement à la retraite à 60 ans. Mais sa chute dans les sondages, inédite si peu de temps après une élection, se confirme. Selon le dernier sondage de BVA publié hier par le quotidien Le Parisien, près de six Français sur dix se disent « plutôt mécontents » des débuts du quinquennat, estimant que le chef de l’État ne va « pas assez loin » dans les réformes. « Les Français doutent désormais sérieusement de sa capacité à changer les choses », analyse de ce fait le directeur général adjoint de BVA Gaël Sliman. François Hollande a-t-il entendu le message ? En tout cas, hier soir, il a souligné : « Vous me dites : il faut accélérer. J’accélère. »


Le gros morceau réside dans le bouclage du budget 2013, avec objectif de réduction des déficits publics à 3 % du PIB pour respecter les engagements européens, pour lequel il faut trouver au minimum 30 milliards d’euros en économies ou hausses d’impôt. Il a promis à cet égard que l’État ne dépenserait pas « un euro de plus en 2013 qu’en 2012 ». Il a expliqué que sur les 30 milliards d’euros nécessaires pour boucler le budget, « 10 milliards d’euros » proviendront « des ménages », 10 autres des grandes entreprises et encore 10 autres du budget de l’État. Le projet de loi de finances 2013 sera fait en fonction d’une prévision de croissance « réaliste », à savoir « sans doute 0,8 % », a-t-il ajouté.
À propos de la taxe exceptionnelle de 75 % sur les revenus dépassant un million d’euros qu’il veut mettre en place, une mesure « irresponsable » pour ses opposants qui arguent qu’elle est susceptible de faire fuir les capitaux, il a assuré qu’il n’y aurait « pas d’exceptions ».


Par ailleurs, le débat a été relancé samedi par la révélation d’une demande de naturalisation déposée à Bruxelles par le plus riche des Français, le patron de l’empire du luxe LVMH, Bernard Arnault. « Il aurait dû bien mesurer ce que signifie demander une autre nationalité, parce que nous sommes fiers d’être français », a commenté avec sévérité François Hollande à ce propos hier soir.

 

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