L’attaque frontale lancée par le ministre syrien de l’Information, Omrane el-Zohbi, contre le 14 Mars et le Liban, en général, a attisé, à n’en point douter, la polémique qui va crescendo entre les différents pôles du 14 Mars et le régime syrien. Au cours de la conférence de presse qu’il a tenue il y a quarante-huit heures, le ministre syrien avait repris la rengaine du complot ourdi par le 14 Mars contre le pouvoir en place à Damas, affirmant dans ce cadre que l’Arabie saoudite fait débarquer à l’aéroport de Beyrouth des cargaisons aériennes d’armes qui sont acheminées, selon lui, à l’opposition syrienne par le biais du 14 Mars. M. Zohbi a affirmé en outre que le régime syrien prépare « des dossiers » contre le 14 Mars, qu’il rendra publics en temps opportun...
En tout état de cause, le dossier des relations libano-syriennes et les retombées de la guerre syrienne sur la scène locale seront au centre d’une réunion élargie que le directoire, les pôles et les hauts responsables du 14 Mars tiendront cet après-midi à Meerab. La stratégie qui devrait être adoptée à l’ombre des développements en cours sera notamment discutée au cours de ces assises.
Au plan des réactions politiques, sans répondre directement aux attaques du ministre syrien, plusieurs députés du 14 Mars ont vivement stigmatisé hier l’attitude du pouvoir baassiste, mettant l’accent à ce propos sur la nécessité pour l’armée et le gouvernement de prendre des mesures radicales afin de mettre un terme aux agressions des forces pro-Assad contre les localités libanaises proches des frontières entre les deux pays.
Le député Ahmad Fatfat a réclamé à cet égard « la convocation de l’ambassadeur de Syrie et l’adoption de mesures diplomatiques » (contre Damas). Il a appelé en outre l’armée à « riposter fermement (aux agressions syriennes) en ayant recours aux forces de la Finul ». « Pourquoi la Finul peut-elle protéger la population du Sud et non pas les citoyens du Nord ? » s’est interrogé Ahmad Fatfat.
De son côté, le député Antoine Zahra, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises, a rappelé, dans une interview à Radio Liban libre, que le régime syrien « a constamment comploté contre la cause palestinienne et la souveraineté du Liban, qu’il n’a d’ailleurs jamais reconnue ». M. Zahra a appelé à ce propos à la rupture des relations avec la Syrie, la suspension du Conseil supérieur libano-syrien et l’expulsion de l’ambassadeur de Syrie.
Quant au député Antoine Saad, il a souligné que Bachar el-Assad tente par tous les moyens de « provoquer une conflagration au Liban en utilisant son ambassade (à Beyrouth) afin de servir les intérêts du régime (baassiste) au détriment du Liban et de sa souveraineté ». M. Saad a lancé, d’autre part, une attaque virulente contre le gouvernement « dont le chef, a-t-il souligné, n’est pas Nagib Mikati, mais plutôt Hassan Nasrallah ».
Membre du bloc du Futur, le député Jamal Jarrah a déclaré pour sa part que « le régime syrien agit à l’égard de son peuple de la même manière que les Israéliens se comportent à l’égard des Palestiniens ». M. Jarrah a affirmé par ailleurs que l’ambassadeur syrien « se livre à des actes d’enlèvements et des actions militaires et sécuritaires sur le territoire libanais ».
Enfin, le député de la Jamaa islamiya, Imad el-Hout, a souligné que « le régime syrien cherche à entraîner le Liban dans une situation chaotique totale afin de diminuer la pression intérieure en Syrie ». Pour M. Hout, « l’évolution de la révolution syrienne et l’affaiblissement du régime commencent à se faire ressentir au niveau des alliés de Damas au Liban ».
Notons, pour conclure, que l’ambassadeur syrien, Ali Abdelkarim Ali, a répondu à la position de certains pôles du 14 Mars qui réclament le déploiement de la Finul à la frontière libano-syrienne en soulignant que « la place de la Finul est à la frontière avec un État ennemi et non pas à la frontière avec la Syrie ». « Les autorités libanaises doivent réagir de manière claire à cette demande » de déploiement de la Finul aux frontières avec la Syrie, a estimé l’ambassadeur syrien.
commentaires (3)
Monsieur Omrane El-Sohbi, j'ai entendu toutes ses diatribes contre le Liban. A l'entendre, Saad Hariri est si puissant qu'il peut fomenter des guerres civiles et faire tomber des régimes. DES INEPTIES indignes d'être même discutées... VOTRE PEUPLE VEUT LA LIBERTÉ ET LA DÉMOCRATIE ! Mettez-le vous bien en TÊTE !
SAKR LEBNAN
08 h 06, le 06 septembre 2012