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Liban - Liban

Loi antitabac : la colère des professionnels

Entrée officiellement en vigueur hier, la loi 174 antitabac n’a pas tardé à susciter la colère des professionnels du tourisme et des fumeurs. Photo Ibrahim Tawil

Entrée officiellement en vigueur hier, la loi 174 antitabac n’a pas tardé à susciter la colère des professionnels du tourisme, ces derniers ayant déjà subi une année économiquement désastreuse. Les restaurateurs ont alors manifesté leur révolte par un sit-in hier matin à Antélias. « Nous nous attendions à ce type de réactions, déclare Paul Ariss, président du syndicat des restaurateurs. La loi est entrée en vigueur alors que le chiffre d’affaires des professionnels était déjà amputé de 30 % par rapport à 2010. L’application de la nouvelle législation pourrait encore affecter ce chiffre de 25 % supplémentaires. Nous travaillons alors sur une proposition d’aménagement de cette loi qui permettrait aux établissements de nuit, cafés et pubs de continuer à accueillir des fumeurs », ajoute-t-il, déclarant soutenir une loi antitabac s’appliquant exclusivement aux restaurants. Car selon une étude publiée par le cabinet de conseil Ernst & Young, les conséquences de l’application d’une loi s’appliquant à l’ensemble des établissements pourrait effectivement entraîner de graves conséquences sur le secteur touristique et plus généralement sur l’ensemble de l’économie libanaise. Le cabinet a en effet souligné « l’importance de l’industrie de la nuit et de la restauration » pour le pays. Selon Ernst & Young, une interdiction complète de fumer entraînerait une baisse de 282 millions de dollars du PIB, tandis que les recettes fiscales subiraient une diminution de 0,7 % et les dépenses touristiques de 46 millions de dollars.


De son côté, une étude de l’American University of Beirut (AUB) a estimé les coûts directs et indirects du tabagisme, par an, sur l’économie libanaise à 326,7 millions de dollars. Le coût direct annuel du tabagisme a été évalué à 262,1 millions de dollars, un chiffre incluant les coûts liés aux maladies (146,7 millions de dollars), les coûts liés à la productivité (102,2 millions de dollars) et les conséquences économiques sur la dégradation de l’environnement, estimées à 13,6 millions de dollars. Par ailleurs, les coûts indirects du tabagisme (décès liés au tabac) ont été estimés à 64,6 millions de dollars. Au total, les pertes nettes annuelles du tabagisme ont été évaluées à 55,4 millions de dollars.


Mais l’avis de Tony Ramy, secrétaire général de l’association des restaurateurs et propriétaire du Falamanki, est sans appel : une interdiction totale de fumer à l’ensemble des établissements pourrait affecter directement près de 3 000 emplois. « C’est une loi qui a été trop vite adoptée », estime-t-il. « Les députés n’ont pas pris en compte les calculs d’Ernst & Young, poursuit-il. Nous ne sommes pas contre l’application de la loi dans les restaurants mais réclamons un aménagement de cette dernière aux cafés, pubs et autres établissements de nuit. Le meilleur exemple d’un tourisme réussi est celui de Dubaï, où la loi est a été adoptée à demi-mesure. » Selon Tony Ramy, le secteur souffre déjà du désert au niveau des touristes, et « si la loi est appliquée telle quelle, affirme-t-il, je remets les clefs du Falamanki au ministre d’ici à un an ».

 

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Si les touristes boudent le Liban, c'est en raison de: – l'insécurité chronique (et le 19 octobre encore, j'y étais avec des amis européens...) – l'anarchie de la circulation – l'absence de trottoirs en bon état qui seraient destinés aux PIETONS – l'absence de sens civique (un enfoutisme qui s'aggrave) – la cherté des prix (un expresso au tarif européen!). – le bruit – la laideur grandissante de Beyrouth avec ses gratte-ciel, ses chantiers.... – la cupidité de certains commerçants (qui demandent 100 dollars pour une carte de tél alors qu'en général, c'est 25...) – l'arrogance de certains personnels (je ne citerai pas le nom des boutiques). Bref, quand on a connu l'Age d'or du Liban (années 70) et les vertus qui s'appellent: hospitalité, sens de l'accueil, gentillesse, le Liban affamé de fric d'aujourd'hui, avec le ballet incessant des 4X4 (conduites par des femmes généralement très agressives et prétentieuses) qui méprisent les piétons, oui, on aurait tendance à fuir le Pays du Cèdre. Restent des personnes admirables et quelques «oasis»: le Chouf, Douma, Megdoucheh... LE LIBAN PERD SON AME. «Il fut un Liban des jardins comme il est une saison douce» a écrit Nadia Tuéni...

G.F.

11 h 54, le 08 novembre 2012

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Commentaires (1)

  • Si les touristes boudent le Liban, c'est en raison de: – l'insécurité chronique (et le 19 octobre encore, j'y étais avec des amis européens...) – l'anarchie de la circulation – l'absence de trottoirs en bon état qui seraient destinés aux PIETONS – l'absence de sens civique (un enfoutisme qui s'aggrave) – la cherté des prix (un expresso au tarif européen!). – le bruit – la laideur grandissante de Beyrouth avec ses gratte-ciel, ses chantiers.... – la cupidité de certains commerçants (qui demandent 100 dollars pour une carte de tél alors qu'en général, c'est 25...) – l'arrogance de certains personnels (je ne citerai pas le nom des boutiques). Bref, quand on a connu l'Age d'or du Liban (années 70) et les vertus qui s'appellent: hospitalité, sens de l'accueil, gentillesse, le Liban affamé de fric d'aujourd'hui, avec le ballet incessant des 4X4 (conduites par des femmes généralement très agressives et prétentieuses) qui méprisent les piétons, oui, on aurait tendance à fuir le Pays du Cèdre. Restent des personnes admirables et quelques «oasis»: le Chouf, Douma, Megdoucheh... LE LIBAN PERD SON AME. «Il fut un Liban des jardins comme il est une saison douce» a écrit Nadia Tuéni...

    G.F.

    11 h 54, le 08 novembre 2012

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