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Moyen Orient et Monde - Syrie

Le CNS annonce des réformes pour répondre aux critiques

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a décidé de s’élargir à de nouveaux groupes anti-Bachar el-Assad et de se réformer, cherchant à répondre aux demandes des Occidentaux de voir les opposants s’unir et à des critiques internes sur son fonctionnement. Ces décisions ont été actées lors d’une réunion de la direction du CNS achevée samedi soir à Stockholm au cours de laquelle le mandat de son président Abdel Basset Sayda, qui devait prendre fin le 9 septembre, « a été renouvelé jusqu’à fin septembre », date à laquelle une assemblée générale est prévue, a déclaré hier le porte-parole du CNS George Sabra.


M. Sayda, un Kurde indépendant, avait été désigné en juin à la tête du CNS, suite à la démission de son prédécesseur Burhan Ghalioun, avec pour mission d’unifier et de rendre efficace la principale coalition d’opposition, en proie aux divisions internes et critiquée pour son manque de coordination avec les autres opposants civils et les forces rebelles sur le terrain. L’objectif est, à terme, de former un gouvernement de transition représentatif de toute l’opposition. « De nouveaux courants de l’opposition vont rejoindre le CNS. Il y aura au moins cinq ou six nouveaux groupes de l’intérieur et de l’extérieur de la Syrie » qui seront intégrés à l’assemblée générale du conseil, a déclaré M. Sabra. L’assemblée passera de moins de 300 à 400 membres et chaque groupe de l’opposition sera représenté par 20 personnes.


Le CNS avait été créé en octobre 2011 par des représentants des Frères musulmans, les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations, les libéraux, ainsi que des partis kurdes et assyriens, majoritairement des exilés de longue de date. Si le CNS est devenu leur principal interlocuteur, Paris, Washington ou Londres ne cessent d’appeler les opposants syriens à s’unir et à « s’entendre sur ce à quoi devrait ressembler une transition » politique avant de former un gouvernement provisoire, comme l’a déclaré la semaine dernière la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland.


Depuis sa création, le conseil, noyauté par les Frères musulmans avec une caution laïque selon des experts, souffre d’un manque de représentativité et de crédibilité auprès des manifestants et des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) qui accusent ses membres d’être inefficaces, déconnectés du terrain où le sang coule et de vouloir se positionner pour l’après-Bachar el-Assad. Il n’a pas non plus réussi à trouver d’accord avec une partie des mouvements de l’intérieur, dont le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), qui se sont prononcés mardi passé à Damas pour un renversement « non violent » du régime.


Lors de l’assemblée générale de fin septembre, « les courants proches du CCCND ne seront pas intégrés au CNS. Ils ont l’illusion de vouloir dialoguer avec le régime, ce qui est dépassé », a expliqué Monzer Makhous, coordinateur des relations extérieures du CNS. « La composition du CNS ne sera plus la même, mais est-ce que ce sera un changement radical ? L’introduction de courants différents doit permettre de résoudre certains problèmes, mais il ne faut pas en exagérer les attentes », a relativisé ce responsable.


Lors de la réunion de Stockholm, il a aussi été décidé de « réformer » le mode de fonctionnement du conseil en le « démocratisant » avec l’élection pour la première fois de l’ensemble de sa direction, a par ailleurs indiqué George Sabra. « L’assemblée générale élira le secrétariat général qui élira le bureau exécutif et le président », a-t-il précisé. Cette démarche vise à répondre aux critiques internes de figures du conseil qui jugent son fonctionnement institutionnel non démocratique et paralysant. Lors de sa démission en mai, M. Ghalioun avait ainsi estimé que le CNS était entravé par la « règle du consensus ». « La formule actuelle est une formule de coalition de quelques partis qui monopolisent la décision, c’est ça qui a causé beaucoup d’inertie », avait-il argué pour expliquer pourquoi le conseil n’était pas « à la hauteur des sacrifices du peuple syrien ».

 

 

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