Vibrant appel de Geagea à la solidarité des chrétiens d'Orient avec le peuple syrien

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea a lancé samedi un vibrant appel aux chrétiens du Liban, de Syrie et d'Irak les exhortant à se solidariser avec le peuple syrien. "Le Christ n'a jamais été du côté des oppresseurs mais des opprimés, toute l'histoire de la chrétienté témoigne de ce fait", a-t-il dit.

M. Geagea a tenu ses propos lors d'un discours à Meerab au terme de la messe annuelle organisée par les FL à la mémoire de leurs martyrs. Il a insisté sur la nécessité d’établir une "distinction claire entre le régime de Bachar el-Assad et le peuple syrien".

"Les relations entre le Liban et la Syrie ne devraient pas être basées uniquement sur les intérêts communs d'une portion du peuple syrien et d'un parti au Liban", a affirmé M. Geagea dans son allocution, ajoutant qu'il était temps "de se débarrasser de l'influence du régime Assad sur les relations entre les deux pays".

Et d'ajouter : "La première étape en ce sens sera d'annuler les accords conclus entre le Liban et le régime syrien et de suspendre le Conseil supérieur libano-syrien".

La messe de commémoration annuelle des FL a eu lieu cette fois à Meerab et non pas à Jounieh comme chaque année, pour des raisons de sécurité dues aux circonstances actuelles du pays, a-t-on indiqué de sources proches de la formation chrétienne.

Abordant l'affaire de l'ancien ministre Michel Samaha, arrêté pour détention et transport d'explosifs en vue de planifier des attentats au Liban-Nord, le leader des FL a dénoncé le silence du gouvernement face à la gravité de ce complot.

"L'armée syrienne viole régulièrement nos frontières et mène des opérations qui font des morts et des blessés du côté libanais sans aucune réaction de la part de notre gouvernement. Les explosifs ont été transportés ouvertement dans la voiture de l'ancien ministre comme si de rien était (...)", a lancé M. Geagea.

Il a ensuite critiqué la situation socio-économique du pays estimant que les forces du 8 Mars sont responsables de cette dégradation. "La présence d'un Etat dans l'Etat pose des dangers stratégiques énormes d'autant plus que le gouvernement n'est pas capable de contrôler cette entité", a indiqué M. Geagea déplorant les derniers événements sur le plan de la sécurité : "Les hommes armés se déplacent en toute liberté dans le pays, les enlèvements se multiplient, les routes sont bloquées (...)".

Le chef des FL a estimé que la seule façon de sauver le pays est de revenir au printemps libanais, "qui a été le premier printemps dans la région". Il a appelé dans ce contexte les Libanais à voter pour le projet de l’État (prôné par le 14 Mars) lors des prochaines élections législatives du printemps 2013.

"Assumons tous nos responsabilités lors des prochaines élections législatives et chassons les voleurs, les corrompus, les menteurs et tous ceux qui paralysent l'Etat (...)", a affirmé M. Geagea.

Le chef des FL s'est ensuite félicité de la libération du prisonnier libanais, Yaacoub Chamoun, après 27 ans passées dans les geôles syriennes estimant que le gouvernement devrait créer une cellule de crise pour les détenus libanais en Syrie. "Cette libération prouve que le régime syrien a toujours menti à ce sujet et que nos détenus sont toujours en vie", a-t-il martelé.

M. Geagea a rappelé que les alliés chrétiens du régime syrien avaient assuré qu'il n'y avait plus de détenus libanais en Syrie après leurs rencontre avec les responsable de ce régime.

Il s'est ensuite adressé au Hezbollah : "Que diriez-vous si les familles de ces détenus décident de former des branches militaires d'autant plus que leurs proches sont en Syrie depuis des dizaines d'années ?".