Le patron de la chaîne privée Ettounsiya TV, Sami Fehri, producteur d’une émission politique satirique suspendue, a été incarcéré hier. M. Fehri a aussitôt dénoncé une atteinte à la liberté d’expression en Tunisie. La justice tunisienne avait ordonné le 24 août le placement en détention provisoire de M. Fehri, dans une affaire de corruption remontant à l’époque du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. L’intéressé risque 10 ans de prison.
Les autorités, elles, affirment vouloir « assainir » le secteur des complices de l’ancien régime, à l’instar de M. Fehri, un associé de Belhassen Traboulsi, beau-frère de Ben Ali et homme d’affaires en fuite au Canada. Mais des organisations de défense des droits de l’homme et le syndicat national des journalistes tunisiens ont émis des doutes sur les véritables intentions des autorités.
Les islamistes d’Ennahda au pouvoir sont accusés de toutes parts de chercher à contrôler les médias, particulièrement en nommant leurs partisans à la tête des télévisions, journaux et radios publics. Dernier scandale en date, les rédactions de deux quotidiens – Essabah (en arabe) et Le Temps (en français) – ont accusé hier leur nouveau directeur, Lotfi Touati, d’avoir « censuré » un texte des journalistes dénonçant sa nomination.
(Source : AFP)
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