"Nous nous préparons à autoriser l'accès à tous les camps de réfugiés, y compris celui d'Apaydin, aux membres de la commission parlementaire compétente", a annoncé le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu devant la presse, avant d'embarquer pour New York où il doit participer jeudi à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée aux réfugiés syriens.
Le refus opposé ce week-end à une délégation du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), qui souhaitait visiter le camp d'Apaydin (sud) abritant une vingtaine de généraux et des dizaines de soldats syriens, a suscité de nombreuses critiques du monde politique et de la presse.
Des élus de l'opposition, qui critiquent ouvertement le soutien du gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan aux rebelles syriens, ont ouvertement suggéré que certains camps de réfugiés abriteraient des bases de repli pour les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL).
Un porte-parole du parti de M. Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), a catégoriquement nié mercredi que les rebelles bénéficiaient d'une instruction militaire dans le camp d'Apaydin.
"Aucun entraînement militaire n'y est dispensé", a assuré Huseyin Celik lors d'une conférence de presse, "c'est un camp de réfugiés".
De son côté, M. Davutoglu a répété mercredi que le fonctionnement de ces camps était soumis aux règles de l'ONU, qui prévoient la séparation entre réfugiés civils et déserteurs de l'armée régulière.
Cette différence est faite "en respect de la législation en vigueur, pas de nos préférences", a commenté le chef de la diplomatie turque.
Selon la télévision d'information privée turque NTV, une délégation de parlementaires devrait visiter le camp d'Apaydin "d'ici à une semaine".
La Turquie accueille officiellement dans neuf camps plus de 80.000 réfugiés syriens qui ont fui les combats qui opposent l'armée fidèle au président Bachar al-Assad aux combattants rebelles de l'ALS.
D'autres camps d'urgence sont en cours d'installation dans le sud du pays pour héberger d'autres candidats syriens à l'exil.