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À La Une - Wikileaks

L'Equateur accorde l'asile à Assange, Londres demeure inflexible

La décision de Quito est "une victoire importante", affirme le fondateur de Wikileaks.

Julian Assange lors d'une conférence de presse à Londres en 2010. Photo archives /

L'Equateur a décidé d'accorder l'asile politique au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis deux mois dans son ambassade à Londres, une décision qui "ne change rien" pour le gouvernement britannique, qui rappelle son obligation de l'extrader vers la Suède.

 

Quito "a décidé d'accorder l'asile diplomatique au citoyen (australien) Julian Assange", a annoncé jeudi à Quito le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patiño, mettant un terme à un suspense de près de deux mois.

 

Julian Assange a déclaré de son côté que cette décision "est une victoire importante". Le fondateur de Wikileaks, agé de 41 ans, a épuisé tous les recours juridiques au Royaume-Uni contre le mandat d'extradition lancé par la Suède, où il est soupçonné de viol et d'agression sexuelle. Il est réfugié depuis le 19 juin à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il avait déposé une demande d'asile politique pour éviter son extradition.

 

Selon M. Patiño, l'Equateur a considéré que M. si Assange "était placé en détention préventive en Suède se produirait une chaîne d'événements qui ne pourraient éviter son extradition" ultérieure dans un pays tiers comme les Etats-Unis.

 

S'il est extradé vers la Suède, le fondateur de WikiLeaks dit redouter d'être transféré dans un second temps aux Etats-Unis pour y répondre d'espionnage après la divulgation par son site de 250.000 télégrammes diplomatiques américains.

 

Aux Etats-Unis, M. Assange "pourrait être jugé par des tribunaux spéciaux ou militaires et il n'est pas improbable qu'un traitement cruel et dégradant lui soit réservé et qu'il soit condamné à la peine capitale", a estimé le ministre.

 

M. Patiño a également rappelé qu'au terme de près de deux mois de "dialogue au plus haut niveau" avec les gouvernements des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Suède, son pays avait réuni de "sérieux indices" accréditant la possibilité de "représailles" contre M. Assange "qui peuvent mettre son intégrité, sa sécurité, et même sa vie en danger".

 

Quelques minutes plus tard, le Foreign Office a annoncé dans un communiqué que Londres était "déçue" par la décision de Quito.

"Les autorités britanniques sont dans l'obligation de l'extrader vers la Suède. Nous nous soumettrons à cette obligation. La décision du gouvernement équatorien ne change rien à cela", a ajouté Londres, qui avait déjà prévenu jeudi qu'il s'opposerait à une extradition vers Quito.

 

La Suède a, pour sa part, convoqué jeudi l'ambassadeur équatorien à Stockholm pour qu'il s'explique sur les accusations de partialité de son gouvernement contre la justice suédoise.

"Notre système juridique et constitutionnel solide garantit les droits de tout un chacun. Nous rejetons fermement toute accusation qui implique le contraire", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Carl Bildt.

 

A Londres, un appel à manifester a été lancé sur le réseau social Twitter par WikiLeaks devant l'ambassade d'Equateur, située dans le quartier chic de Kensington, après que l'Equateur eut évoqué mercredi et jeudi une possible prise d'assaut si l'Australien n'est pas remis aux Britanniques.

 

Londres pourrait justifier une telle intervention par une loi de 1987 sur les statuts des locaux consulaires et diplomatiques qui permet de lever l'immunité d'une ambassade sur le sol britannique.

 

Une dizaine de policiers étaient présents jeudi devant l'ambassade.

 

Peu après l'annonce de son ministre, le président équatorien Rafael Correa s'est exclamé sur son compte Twitter: "Personne ne va nous faire peur", comme un défi lancé aux autorités britanniques.

L'Equateur a décidé d'accorder l'asile politique au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis deux mois dans son ambassade à Londres, une décision qui "ne change rien" pour le gouvernement britannique, qui rappelle son obligation de l'extrader vers la Suède.
 
Quito "a décidé d'accorder l'asile diplomatique au citoyen (australien) Julian Assange", a annoncé jeudi...

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