Gabriel Kuri, posant devant une de ses œuvres chez Sfeir-Semler. Photos Sami Ayyad
À titre intriguant, exposition frondeuse, joueuse et énigmatique ! C’est ainsi du moins que se présente de prime abord l’œuvre de cet artiste conceptuel mexicain Gabriel Kuri – d’origine sans doute libanaise – exposée à la galerie Sfeir-Semler, jusqu’au 17 novembre*.
Une sorte d’installation globale répartissant sur l’ensemble du vaste espace d’exposition divisé en deux parties, d’une part des sculptures posées à même le sol, de l’autre, des pièces accrochées ou adossées aux murs.
En fait d’œuvres, il s’agit surtout de pièces monolithiques de différentes substances (acier, béton brut, blocs de marbre ou rouleaux de matières isolantes...) dont le caractère urbain est souligné par le simple ajout d’éléments du quotidien (billets de banque, cannettes de boissons gazeuses, dalle en pierre ou encore balai...).
D’une part donc les « compositions au sol ». À l’instar de ces deux « Colonnes dénudées » qui accueillent le visiteur de l’exposition en exhibant leurs squelettes de fer, de cette trilogie sculpturale en acier géométrique et coloré ou, encore, de ces reproductions en béton brut des caisses en carton, qui jouent les trompe-l’œil jusque dans les moindres détails (carreaux de céramique incrustés dans les côtés et brosses en poils de nylon noir donnant de loin l’effet du chatterton).
De l’autre, des cercles plats en acier gris, des rectangles de marbre gris posés l’un (à l’horizontal) sur l’autre (à la verticale) contre un mur. Avec, glissé entre les deux plaques, un billet de 5 000 LL. Mais aussi des rouleaux isolants recouverts de feuilles de métal doré et piqués de deux cannettes écrasées ou encore, sur un autre pan de mur, toute une série d’essuie-mains de toilettes publiques !
Et puis, dans un troisième espace, au fond de la galerie, deux rangées d’allumettes géantes réalisées avec de simples tiges de bois à tête en soufre de différentes couleurs clôturent cette exposition qui ne manquera pas d’interpeller le visiteur sur la notion d’œuvre d’art.
On l’aura deviné, à travers ce travail sur la dé-hiérarchisation des matériaux et de l’objet artistique, Gabriel Kuri adresse là un discours anticonsumériste – très en vogue dans les milieux de l’art conceptuel !
On retrouve, mâtiné d’un surréalisme ludique, les influences de l’Arte Povera et du Ready-made de Duchamp, mais aussi celles du fameux artiste mexicain contemporain Gabriel Orozco, dont Kuri est l’un des disciples.
Mais point de convaincant éclaircissement concernant le choix du titre. Qui ferait référence, selon les explications des galeristes, à la division en deux de l’exposition comme à l’esprit systémique de son auteur.
Toujours est-il que « ce monsieur 50 % » est considéré comme étant l’un des artistes phares de sa génération. Diplômé des beaux-arts de Mexico ainsi que du Goldsmith College de Londres (l’école d’art d’où est sorti, entre autres pointures de l’art contemporain, Damien Hirst), Gabriel Kuri partage son temps entre Mexico et Bruxelles. Et il a à son actif de nombreuses expositions individuelles dans d’importantes galeries européennes ainsi que des participations aux Biennales de Venise en 2003 et 2011 et de Berlin en 2008.
Recommandé aux amateurs d’art conceptuel et pointu !
* La Quarantaine, imm. Tannous pour les métaux, 4e étage. Horaires d’ouverture : du mardi au samedi, de 11h à 18h. Tél. : 01/566550.
Une sorte d’installation globale répartissant sur l’ensemble du vaste espace d’exposition divisé en deux parties, d’une part des sculptures posées à même le sol, de l’autre, des pièces accrochées ou adossées aux murs.
En fait d’œuvres, il s’agit surtout de pièces monolithiques de différentes substances (acier, béton brut, blocs de marbre ou rouleaux de matières isolantes...) dont le caractère urbain est souligné par le simple ajout d’éléments du quotidien (billets de banque, cannettes de boissons gazeuses, dalle en pierre ou encore balai...).
D’une part donc les « compositions au sol ». À l’instar de ces deux « Colonnes dénudées » qui accueillent le visiteur de l’exposition en exhibant leurs squelettes de fer, de cette trilogie sculpturale en acier géométrique et coloré ou, encore, de ces reproductions en béton brut des caisses en carton, qui jouent les trompe-l’œil jusque dans les moindres détails (carreaux de céramique incrustés dans les côtés et brosses en poils de nylon noir donnant de loin l’effet du chatterton).
De l’autre, des cercles plats en acier gris, des rectangles de marbre gris posés l’un (à l’horizontal) sur l’autre (à la verticale) contre un mur. Avec, glissé entre les deux plaques, un billet de 5 000 LL. Mais aussi des rouleaux isolants recouverts de feuilles de métal doré et piqués de deux cannettes écrasées ou encore, sur un autre pan de mur, toute une série d’essuie-mains de toilettes publiques !
Et puis, dans un troisième espace, au fond de la galerie, deux rangées d’allumettes géantes réalisées avec de simples tiges de bois à tête en soufre de différentes couleurs clôturent cette exposition qui ne manquera pas d’interpeller le visiteur sur la notion d’œuvre d’art.
On l’aura deviné, à travers ce travail sur la dé-hiérarchisation des matériaux et de l’objet artistique, Gabriel Kuri adresse là un discours anticonsumériste – très en vogue dans les milieux de l’art conceptuel !
On retrouve, mâtiné d’un surréalisme ludique, les influences de l’Arte Povera et du Ready-made de Duchamp, mais aussi celles du fameux artiste mexicain contemporain Gabriel Orozco, dont Kuri est l’un des disciples.
Mais point de convaincant éclaircissement concernant le choix du titre. Qui ferait référence, selon les explications des galeristes, à la division en deux de l’exposition comme à l’esprit systémique de son auteur.
Toujours est-il que « ce monsieur 50 % » est considéré comme étant l’un des artistes phares de sa génération. Diplômé des beaux-arts de Mexico ainsi que du Goldsmith College de Londres (l’école d’art d’où est sorti, entre autres pointures de l’art contemporain, Damien Hirst), Gabriel Kuri partage son temps entre Mexico et Bruxelles. Et il a à son actif de nombreuses expositions individuelles dans d’importantes galeries européennes ainsi que des participations aux Biennales de Venise en 2003 et 2011 et de Berlin en 2008.
Recommandé aux amateurs d’art conceptuel et pointu !
* La Quarantaine, imm. Tannous pour les métaux, 4e étage. Horaires d’ouverture : du mardi au samedi, de 11h à 18h. Tél. : 01/566550.
À titre intriguant, exposition frondeuse, joueuse et énigmatique ! C’est ainsi du moins que se présente de prime abord l’œuvre de cet artiste conceptuel mexicain Gabriel Kuri – d’origine sans doute libanaise – exposée à la galerie Sfeir-Semler, jusqu’au 17 novembre*. Une sorte d’installation globale répartissant sur l’ensemble du vaste espace d’exposition...
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