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Syrie: les Occidentaux agitent à l'ONU la menace de sanctions

Européens et Américains vont présenter rapidement au Conseil de sécurité une résolution menaçant le régime syrien de sanctions s'il n'applique pas le plan de paix du médiateur Kofi Annan, ont indiqué mercredi des diplomates.

La résolution comprendra "une menace claire de sanctions si le régime ne cesse pas d'utiliser des armes lourdes dans un certain laps de temps", a indiqué à la presse l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant.

Selon l'ambassadeur français Gérard Araud, le texte donnera "quelques jours, ou un très court délai" au gouvernement syrien pour mettre fin à la violence. "Toutes les semaines, des centaines de Syriens meurent et le Conseil se doit d'agir", a-t-il déclaré.

Le projet sera présenté "dans les heures qui viennent", a précisé M. Araud. Il "ouvrira la possibilité que des sanctions soient adoptées sous chapitre VII (de la charte de l'ONU) pour mettre en oeuvre" le plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan et l'accord de Genève prévoyant une transition politique en Syrie.

Rappelant que le Conseil doit se prononcer d'ici le 20 juillet sur le sort des 300 observateurs de la Mission de l'ONU en Syrie (Misnus), l'ambassadrice américaine Susan Rice a souligné que la Misnus "est incapable pour l'instant de faire son travail". Il faut donc, a-t-elle dit, "prendre des mesures concrètes pour accroître la pression".

Les mêmes diplomates ont fait valoir que c'est Kofi Annan qui a demandé de faire monter la pression après 16 mois de crise. Le médiateur s'est adressé mercredi au Conseil pour lui rendre compte de ses récentes visites à Damas, Téhéran et Bagdad.

M. Annan "a demandé aux membres du Conseil d'exercer une pression commune et continue sur les deux parties, avec des conséquences claires en cas de non respect", a souligné M. Lyall Grant.

"Nous devons donner à M. Annan les moyens de faire pression sur les parties afin que dans les jours qui viennent les parties, notamment le gouvernement syrien, mettent enfin en oeuvre" leurs engagements, a déclaré M. Araud.

Il a jugé insuffisant le projet de résolution déposé séparément par la Russie, expliquant qu'il "ne donne pas à M. Annan les moyens d'agir".

La Russie a soumis mardi à ses 14 partenaires du Conseil un texte qui prolonge de trois mois le mandat de la Misnus mais n'évoque pas la menace de sanctions.

Le réprésentant adjoint russe Igor Pankine a affirmé mercredi que le chapitre VII -- qui prévoit la possibilité de sanctions pour forcer un pays à appliquer une résolution -- "est le dernier recours et n'est pas un instrument très efficace dans beaucoup de cas". "Kofi Annan ne nous a pas demandé d'appliquer des sanctions", a-t-il ajouté. Il a cependant refusé de dire si Moscou opposerait son veto au texte occidental.

La Russie et la Chine ont bloqué à deux reprises des projets de résolution menaçant de sanctions le régime de Bachar al-Assad depuis le début de la crise syrienne en mars 2011.

Interrogé sur une nouvelle "approche" que le président syrien aurait proposée à M. Annan lors de sa visite à Damas, M. Araud a affirmé que "M. Assad n'a pas de proposition précise". "Il n'y a rien de spécifique en termes de calendrier ou de modalités" et M. Annan doit encore en discuter avec l'opposition, a-t-il ajouté.
Européens et Américains vont présenter rapidement au Conseil de sécurité une résolution menaçant le régime syrien de sanctions s'il n'applique pas le plan de paix du médiateur Kofi Annan, ont indiqué mercredi des diplomates.La résolution comprendra "une menace claire de sanctions si le régime ne cesse pas d'utiliser des armes lourdes dans un certain laps de temps", a indiqué à la...