Mme Lagarde a toutefois relevé que des « efforts extraordinaires » avaient été faits ces derniers mois pour s’attaquer aux problèmes d’endettement, financiers et économiques, donnant un bon point à l’Europe. « La semaine dernière, les dirigeants européens se sont mis d’accord sur des avancées importantes dans la bonne direction », s’est-elle félicitée.
Lors du sommet de Bruxelles les 28 et 29 juin, les responsables de la zone euro ont décidé de mettre en place un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens, répondant à une demande de l’Espagne qui cherchait à éviter que le plan de sauvetage de ses banques n’alourdisse sa dette publique au point de la rendre insoutenable. La création d’un mécanisme unique de supervision financière a aussi été annoncée par les Européens qui ont de même décidé d’autoriser les fonds de secours du continent à acheter directement sur les marchés des titres de dette de pays fragiles. Depuis, la Banque centrale européenne (BCE) a fait aussi un geste en réduisant à 0,75 % son principal taux directeur – un plus bas historique –, afin de stimuler une croissance européenne en panne.
« Nous avons toujours dit qu’en plus d’un pare-feu (mécanisme de soutien préventif), que nous appelons de nos vœux, en plus de l’intervention de la Banque centrale, que nous saluons, une zone euro plus unie est nécessaire, pas uniquement avec une monnaie unique, mais aussi avec une union bancaire et une union budgétaire », a détaillé Mme Lagarde. « Les Européens ont décidé d’avancer vers une union bancaire. Il faut qu’ils la mettent en place, ce qui n’est pas évident à 17 pays membres » de la zone euro, a-t-elle observé, ajoutant que « pour nous, la prochaine étape sera une union budgétaire qui complétera l’union monétaire et bancaire ». Interrogée sur la réaction mitigée à ces diverses annonces européennes, Mme Lagarde a noté que « comme souvent, cela prend un peu de temps pour que les marchés, les investisseurs et les banquiers digèrent ce type de décision ».
Lors de son passage à Tokyo, la directrice générale a rencontré le Premier ministre nippon, Yoshihiko Noda, et d’autres hauts responsables du Japon, deuxième contributeur au FMI. L’archipel a annoncé en avril l’apport de 60 milliards de dollars supplémentaires au fonds pour l’aider face aux crises, notamment celle de la dette en Europe. Mme Lagarde a rendu hommage au gouvernement nippon à cet égard, ainsi que pour ses efforts de consolidation budgétaire, quelques jours après l’adoption par les députés d’une loi prévoyant le passage de 5 % à 10 % de la taxe sur la consommation d’ici à octobre 2015.
(Source : AFP)
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