« La violence sexuelle en détention fait partie des terribles armes utilisées dans l’arsenal de torture du gouvernement syrien. Les forces de sécurité y ont régulièrement recours pour humilier les détenus en toute impunité », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient. « Les agressions ne se limitent pas aux lieux de détention. Les forces gouvernementales et les miliciens progouvernementaux chabbiha ont aussi abusé sexuellement de femmes et de jeunes filles chez elles ou lors d’interventions dans des zones résidentielles. »
Des cas ont été recensés dans tout le pays mais la plupart se trouvent dans la province de Homs, l’un des principaux foyers de contestation du régime. HRW cite un homme emprisonné dans une cellule de la division de la Sécurité politique de Lattaquié avec plus de 70 autres personnes. Ce sont les jeunes garçons qui, selon lui, ont été le plus maltraités. Il n’était pas rare de les voir revenir dans la cellule après avoir été violés et avec les ongles arrachés. D’après l’ONG, beaucoup de ces agressions ont eu lieu dans des conditions telles que les officiers ne pouvaient pas les ignorer, en particulier lorsqu’il s’agissait de décharges électriques sur les parties génitales.
Selon Human Rights Watch, il est difficile d’évaluer l’ampleur du phénomène en raison de la réticence des victimes à témoigner, car elles craignent d’être stigmatisées et refusent que leurs proches soient mis au courant de ce qu’elles ont subi, par peur ou par honte. « Même lorsqu’elles demandent de l’aide, les personnes qui ont survécu à ces agressions ont très peu accès à des médecins ou à des psychologues », ajoute HRW. L’accès à des soins psychologiques ou médicaux est difficile, en Syrie mais aussi dans les camps de réfugiés des pays voisins, notamment en raison des « tabous régnant sur les agressions sexuelles, la difficulté de circuler et la peur d’être victime d’un crime d’honneur » pour effacer la souillure.
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La théorie des univers parallèles semble se confirmer tous les jours. En effet, dans l'un de ces univers, Bachar est un président éclairé, démocratique, soucieux de la vie et du bien-être de ses citoyens, en prise avec des forces sataniques qui veulent le déboulonner et instaurer un régime encore plus épouvantable que celui des mollahs iraniens ou des talibans afghans ou encore des boko haram nigérian; l'autre univers étant celui dans lequel Bachar est l'ignoble boucher que l'on connaît, dont les méfaits dépassent de très loin en horreur ceux commis par les pires dictateurs qui l'ont précédé. Hélas, mille fois hélas, c'est cet univers-là qui est notre réalité.
Paul-René Safa
01 h 04, le 17 juin 2012