Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Objets et histoire

Sans gêne... Diogène !

Diogène naquit à Sinope, vers 413 avant Jésus-Christ. Fils d’un banquier, le jeune homme aurait été contraint de fuir à Athènes, son père ayant été arrêté pour avoir fabriqué de la fausse monnaie. S’intéressant à la philosophie, Diogène devint alors le disciple d’Antisthène, fondateur de l’école cynique. Le mot cynique vient du grec kunikos, « du chien ». Cette école philosophique fut ainsi appelée à cause du gymnase appelé Cynosarge (littéralement « chien agile ») où enseignait Antisthène tout près des portes de la ville.
Il professait le mépris le plus grand pour toutes les conventions sociales.
S’attaquant aux valeurs du monde grec, Diogène, surnommé « chien » ou « le philosophe aux pieds nus », publia un ouvrage intitulé La République. Il y réclamait la liberté sexuelle, l’égalité entre hommes et femmes, la négation du sacré, la suppression des armes et de la monnaie, etc. Évoluant en marge de la société, Diogène ne possédait qu’un manteau rapiécé, un bâton et une lanterne, et vivait dans une amphore de grande taille. Ayant vu un jour un jeune enfant qui buvait dans ses mains, il sortit son écuelle et la jeta ,réalisant qu’il peut s’en passer !
À la question que lui posaient les gens de savoir pourquoi il se promenait avec une lampe à midi, il répondit : « Je cherche l’Homme, et je ne vois que des hommes ! »
Un jour, il demandait l’aumône à une statue. Comme on l’interrogeait sur la raison qui le poussait à agir ainsi : « Je m’exerce, dit-il, à essuyer des échecs. » D’une manière générale, il dédaignait les puissants : un jour, à Corinthe, Alexandre le Grand, vainqueur de la Grèce, l’interrogeait pour savoir s’il souhaitait quelque chose. En réponse, Diogène lui dit : « Ôte-toi de mon soleil ! »
Ayant toujours enseigné les vertus de la simplicité et de l’alignement sur la nature, le philosophe consommait les aliments crus et non au feu – et en guise de protestation contre le dieu Prométhée, symbole de la civilisation –, et joignant le geste à la parole, il voulut manger un poulpe cru. Bien mal lui en prit : coliques, douleurs, indigestion, la mort fut au rendez-vous, à 90 ans ! Ayant demandé que son corps soit jeté dans un fossé comme un chien, il reçut des funérailles grandioses. Un superbe chien en marbre orna son tombeau.
En médecine, on parle d’un syndrome de Diogène, décrit par Clarks en 1975 : la personne présentant ce syndrome choisit un isolement social aussi grand qu’il lui est possible ; elle en arrive à vivre presque recluse chez elle, n’ayant dès lors plus autant de raisons d’entretenir son logement et se désintéressant en même temps, à un degré plus ou moins grand, de son hygiène personnelle. C’est un trouble du comportement caractérisé par une attitude de thésaurisation, aboutissant à l’accumulation d’objets sans aucune valeur dans une habitation. Ces personnes sont incapables de « jeter » et défendent « leur trésor » contre toute intrusion... Ce sont souvent les pompiers ou les assistantes sociales qui, appelés à l’occasion d’un malaise, ouvrent les portes de l’appartement et découvrent un amoncellement d’objets divers ne laissant qu’un étroit passage pour circuler... Les gens atteints du syndrome de Diogène ne sont habituellement pas dans le « besoin », ont une structure mentale particulière, faite de méfiance, de suspicion, esprit querelleur et individualiste. La syllogomanie qui conduit à collectionner des objets inutiles se poursuit même après le placement en institution, car il n’y a pas de traitement pour ce syndrome. On s’efforce en fait de maintenir un état nutritionnel correct et un minimum d’hygiène personnelle, tout en sachant que ces patients résistent à toute intrusion dans leur vie privée... Howard Hughes, le fameux aviateur incarné au cinéma par Leonardo di Caprio dans Aviator, en constitue, à la fin de sa vie, une illustration !

Sources principales :
apophtegme.com
philo5.com
medecine-des-arts.com
Diogène naquit à Sinope, vers 413 avant Jésus-Christ. Fils d’un banquier, le jeune homme aurait été contraint de fuir à Athènes, son père ayant été arrêté pour avoir fabriqué de la fausse monnaie. S’intéressant à la philosophie, Diogène devint alors le disciple d’Antisthène, fondateur de l’école cynique. Le mot cynique vient du grec kunikos, « du chien »....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut