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Lifestyle - Spectacle

Onirisme, fantaisie et virtuosité du Cirque du Soleil

Ils sont venus de très loin, ces « saltimbanques » aux costumes colorés entre cités modernes, fêtes foraines, souvenirs de la Renaissance et tréteaux du capitaine Fracasse, revisités par un joyeux Tim Burton. Sans bestiaire ni tigre, ni éléphant, ni boa constrictor, ni perroquet ou chien savant, voilà un cirque aux lumières contemporaines, loin des airs traditionnels. Près de mille personnes sous le chapiteau du Forum de Beyrouth pour applaudir les fantaisies, l’onirisme, le ludisme, le baroque, la poésie et les virtuosités physiques du Cirque du Soleil.

Une vue du spectacle.

Un public jacassant et déambulant en toute décontraction avec cornets de pop-corn, tablettes de chocolat, cannettes de coca et bouteilles d’eau a assailli tous les sièges et les allées des podiums du Forum de Beyrouth en état de fête et d’euphorie. La scène, une grande aire en rosace plastifiée, colorée et luisante, se prélasse dans des draperies et fumées blanches. Des musiciens, en live, sur un plateau dressé au fond de coulisses visibles, grattent guitares et claviers, tandis que saxo et percussions s’harmonisent.
Et entre, en trombe, se bousculant et devisant, une kyrielle de personnages de carnaval, masqués, drôles, clownesques, bariolés, attifés en tons criards, avec une insolence toute enfantine. De curieux lutins au langage amusant (une langue imaginaire entre couinements et borborygmes, une sorte de mélange de tour de Babel et d’esperanto aux intonations de nulle et toutes parts) ouvrent la farandole des saynètes qui vont éblouir les spectateurs.
Tour de force de ces jongleurs, contorsionnistes, acrobates, trapézistes, mimes, équilibristes, gymnastes, comiques et virtuoses de tous poils, tous inscrits aux abonnés de la haute voltige, du casse-cou et des risques périlleux. Sauts en hauteur, pirouettes fatales, corps qui planent dans l’espace telle une libellule ou qui foncent comme une fusée bolide, ici l’apesanteur et la normalité sont ouvertement au défi.
Des vertigineux mâts chinois aux contorsions de pâte à modeler d’une Asiatique à la souplesse à couper le souffle, en passant par les désopilantes scènes de mime (avec un bruitage ahurissant et un public délicieusement interactif) qu’aurait même enviées le divin Marceau, les artistes ne se ménagent pas, pas plus que les spectateurs d’ailleurs qui, sourire aux lèvres, entre main sur le cœur et prunelles fascinées, gardent les yeux, émerveillés, grands ouverts.
Les yeux grands ouverts aussi pour cette danse flamenco new style avec tambourins pour battre la cadence et lassos à boules dextrement maniés qui s’entrechoquent, ce saisissant duo d’hommes bâtis en athlètes, aux bras et jambes à la force d’une précision inouïe, ces balançoires russes qui éjectent des personnages de tous crins qui swinguent, gesticulent et batifolent dans l’air en se trémoussant au bout de redoutables élastiques « bungee » qui, comme une trampoline folle, les propulsent en une dynamique frénétique.
Dans cette atmosphère de fraternité humaine, d’absolue jovialité populaire, pour jeunes et moins jeunes, et d’un divertissement teinté de toutes les joies du dépassement d’artistes généreux s’adonnant avec un sens jubilatoire à leur performance, le Cirque du Soleil offre un excellent moment de détente. Avec toutefois deux petits bémols. La longueur du spectacle qui aurait certainement gagné à être un peu abrégé. Par exemple, un mime en deux parts, c’est une redite. De même que devant les étonnantes et belles prouesses des « voleurs » dans l’espace, le jeu, même brillant, des six ou huit balles de main en main devient brusquement un peu pâle d’intérêt. Et puis pour la musique, la sonorisation reste à régler. Car, pour tant d’assourdissants décibels déversés, cela finit par être un matraquage inutile...
Mais ne boudons pas le plaisir immense qu’offrent ces saltimbanques et ce solaire Cirque du Soleil. Laissez vos soucis aux vestiaires et dans les parkings surencombrés, et faites la fête en famille avec cette soixantaine d’artistes (sans parler de l’armée de l’ombre, la force vive d’excellents techniciens) rompus au métier, sympathiques et au travail à saluer bien bas.
Un public jacassant et déambulant en toute décontraction avec cornets de pop-corn, tablettes de chocolat, cannettes de coca et bouteilles d’eau a assailli tous les sièges et les allées des podiums du Forum de Beyrouth en état de fête et d’euphorie. La scène, une grande aire en rosace plastifiée, colorée et luisante, se prélasse dans des draperies et fumées blanches. Des...

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