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À La Une - Tensions

GP de Bahreïn : Formule 1, business et politique, le trio infernal

Depuis sa création, la caravane de la F1 s'est déjà plusieurs fois arrêtée...

Des affrontements nocturnes entre manifestants et forces anti-émeutes ont eu lieu dans des villages chiites, non loin du circuit Sakhir où se déroulent samedi les qualifications pour le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn.

En 62 ans d'histoire, la Formule 1 s'est rendue plusieurs fois, pour des raisons commerciales, dans des pays où la situation politique était autrement plus grave qu'à Bahreïn, où le prochain Grand Prix est prévu dimanche en dépit de la contestation menée par l'opposition chiite.


Depuis plusieurs jours, des manifestations plus ou moins violentes ont lieu autour de Manama, dispersées avec plus ou moins de violence aussi, selon qu'elles se déroulent de jour ou de nuit. L'opposition dénonce des blessés et des arrestations, mais pour l'instant la course est toujours à l'ordre du jour sur le circuit de Sakhir.


Les communiqués des opposants à la dynastie sunnite et les images des télévisions étrangères révèlent surtout des défilés en plein jour, plutôt bon enfant, avec des jeunes hommes en polo Ferrari et des jeunes femmes légèrement voilées cachant leur sourire derrière des pancartes hostiles au régime.


Vendredi, des femmes voilées de noir favorables à l'opposition chiite et ouvertement soutenues par l'Iran, ont défilé dans l'ouest de Manama. Et la nuit, loin des caméras, des manifestants plutôt jeunes et souvent cagoulés ont brûlé des pneus et affronté les forces anti-émeutes.
Cette effervescence dure déjà depuis plus d'un an à Bahreïn, où la F1 n'a fait qu'attirer les regards sur le petit royaume dont les défenseurs des droits de l'homme dénoncent régulièrement les autorités.


Mais depuis la création de la F1, sa caravane s'est déjà plusieurs fois arrêtée, pour des raisons purement commerciales, dans des pays pas toujours recommandables : l'Argentine à l'époque des généraux, l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid, et même la Chine où un Grand Prix a été disputé dimanche dernier sans provoquer autant de commentaires éthiques ou politiques.

En Argentine, l'ex-dictateur  Jorge Videla, 86 ans, vient d'admettre dans un livre l'assassinat de "7.000 ou 8.000 personnes" pendant le régime militaire qu'il dirigeait entre 1976 et 1981. Pendant ces années noires, un Grand Prix de F1 a eu lieu à Buenos Aires, et même une Coupe du monde de football, en 1978. Un retour du Grand Prix est en projet, il aurait lieu à Mar del Plata.

En Afrique du Sud, jusqu'en 1985, le circuit de Kyalami, sur les hauteurs de Johannesburg, a été l'une des étapes obligées de la F1, alors même que Nelson Mandela croupissait dans les geôles du régime de l'apartheid. Cette année-là, d'intenses discussions ont eu lieu entre les pilotes de la Grand Prix Drivers Association (GPDA), à la suite du boycott de la course par deux écuries françaises, Renault et Ligier, à la demande du gouvernement français.

En Chine, depuis 2004, un Grand Prix est organisé sur le circuit de Shanghai, au cœur d'un marché chinois crucial pour l'industrie automobile européenne. Très loin du Tibet, où le gouvernement chinois a du mal à calmer des habitants épris d'indépendance, et des préoccupations des organisations de défense des droits de l'homme, qui dénoncent une détérioration de la situation dans le pays. La semaine dernière, Paris a aussi "déploré le caractère disproportionné des peines" de prison prononcées à l'encontre d'un couple de militants qui avaient fourni une assistance légale à des victimes d'expropriations.

En 62 ans d'histoire, la Formule 1 s'est rendue plusieurs fois, pour des raisons commerciales, dans des pays où la situation politique était autrement plus grave qu'à Bahreïn, où le prochain Grand Prix est prévu dimanche en dépit de la contestation menée par l'opposition chiite.
Depuis plusieurs jours, des manifestations plus ou moins violentes ont lieu autour de Manama,...

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