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Moyen Orient et Monde - Présidentielle

Concertation entre le pouvoir militaire égyptien et les partis en pleine crise électorale

La commission nationale a écarté 10 des 23 candidats au scrutin prévu fin mai.

Parmi les dix candidats écartés de la course à la présidentielle égyptienne par la commission électorale, l'ancien chef des services de renseignement de Hosni Moubarak : Omar Souleimane. Asmaa Waguih/Reuters

Les militaires au pouvoir en Égypte se sont réunis dimanche avec les chefs de plusieurs partis politiques, en pleine tourmente électorale à l’approche de la présidentielle du 23 mai.


Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), a en effet rencontré les leaders de 17 formations, dont le Parti de la liberté et de la justice (PLJ, Frères musulmans) et el-Nour, ainsi qu’avec des députés, selon l’agence officielle MENA. Les militaires et les responsables politiques ont ensuite convenu de se réunir de nouveau dimanche prochain, après des consultations entre les partis, afin d’établir les critères de sélection des membres d’une nouvelle commission constituante, récemment suspendue par la justice. Car la justice a récemment suspendu la commission formée par le Parlement. Dominée par les islamistes, elle avait été boycottée par les libéraux ainsi que par el-Azhar et l’Église copte.


Le maréchal Tantaoui a donc souligné « la nécessité de finir la rédaction de la Constitution avant la fin de la période de transition le 30 juin », d’autant que l’armée avait promis de rendre le pouvoir aux civils après l’élection d’un nouveau président. « Nous sommes d’accord sur le fait que la commission doit représenter toutes les composantes du peuple égyptien (...). Le temps ne joue pas en notre faveur et c’est pourquoi nous allons travailler le plus vite possible pour terminer la Constitution à temps », a indiqué de son côté le président du PLJ, Mohammad Morsi, cité par la MENA.


Cette réunion est intervenue au lendemain de l’annonce par la commission électorale qu’elle écartait dix des 23 candidats à la présidentielle, dont Omar Souleimane, ancien vice-président et ex-chef des services secrets, Khairat el-Chater, membre des Frères musulmans, et le salafiste Hazem Abou Ismaïl.

 

Même si cette décision était attendue par certains, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe en Égypte à cinq semaines du premier tour du scrutin présidentiel, le premier depuis la chute de Hosni Moubarak sous la pression populaire en février 2011. Les dix hommes écartés ont 48 heures pour contester la décision.

 

La liste finale des candidats doit être annoncée le 26 avril, moins d’un mois avant le premier tour prévu les 23 et 24 mai.

Les Frères musulmans, première force politique du pays, et M. Souleimane ont de fait annoncé qu’ils allaient faire appel.

 

Les Frères musulmans s’étaient toutefois préparés à une éventuelle invalidation de la candidature de M. Chater en présentant à la dernière minute un autre candidat, Mohammad Morsi, président du PLJ. Restent notamment en lice l’ancien membre des Frères musulmans Abdelmoneim Aboul Foutouh, l’ex-patron de la Ligue arabe Amr Moussa et le dernier chef de gouvernement de M. Moubarak, Ahmad Chafic.


M. Souleimane, largement vu comme le candidat de l’armée même si cette dernière l’a nié, a été disqualifié parce qu’il n’a pas réuni le nombre de signatures d’électeurs requis dans l’un des 15 gouvernorats, selon la commission. M. Chater, incarcéré jusqu’en mars 2011, a été écarté en raison d’une loi stipulant que toute personne ayant été emprisonnée ne retrouve ses droits civiques que six ans après la fin de sa peine. M. Abou Ismaïl ne peut pour sa part être candidat, car sa mère a obtenu la nationalité américaine. Or, la loi électorale stipule que tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse.

 

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