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Moyen Orient et Monde - Révolte

L’ONU demande à Damas de respecter l’échéance du 10 avril

L’opposition dément tout retrait des forces du régime ; au moins 60 morts hier.
Le régime syrien a intensifié ses assauts hier contre les rebelles au moment même où l’ONU confirmait que Damas avait jusqu’au 10 avril pour retirer ses chars des villes.
À une semaine de cette échéance, le Conseil de sécurité de l’ONU a en effet adopté hier à l’unanimité une déclaration demandant à Damas de respecter ce délai pour cesser ses principales opérations militaires, tout en demandant à l’opposition syrienne à faire de même au plus tard durant les 48 heures suivantes. De même, les États-Unis pressent le président syrien Bachar el-Assad de respecter la limite du 10 avril pour mettre fin à « l’horrible répression » contre son peuple sous peine de subir davantage de pression internationale, selon le département d’État hier.
Dans sa déclaration, le Conseil se déclare prêt, si ces conditions sont respectées, à autoriser le déploiement d’observateurs de l’ONU, arrivés hier à Damas et menés par le Norvégien Robert Mood, pour en discuter les modalités. Hier matin, le quotidien syrien el-Watan, proche du pouvoir, évoquait un accord selon lequel les autorités syriennes se chargeraient de protéger les observateurs, tout en précisant que Damas examinait toujours le détail des régions que l’ONU souhaiterait visiter. Un responsable syrien cité par el-Watan a toutefois affirmé hier que le régime n’était tenu ni par un « délai » ni par une « date butoir » pour retirer ses troupes des villes. « La date du 10 avril est liée au début de l’opération et non à la fin du retrait de troupes, et elle ne constitue pas un délai en tant que tel », a-t-il souligné, sous le couvert de l’anonymat. Damas s’était de fait engagé à appliquer le plan de M. Annan mais à condition que les rebelles, que le régime qualifie de « terroristes », cessent au préalable leurs attaques. Les insurgés affirment de leur côté qu’ils ne déposeront pas les armes avant un retrait des troupes.
Exprimant le scepticisme de la communauté internationale qui a accusé à plusieurs reprises le régime de Bachar el-Assad de ne pas tenir ses promesses, la France a affirmé qu’elle n’était pas « optimiste » sur l’acceptation par Damas du plan de paix. Mais faisant presque écho à ces déclarations, la Russie, principal soutien au régime de M. Assad depuis le début de la révolte en mars 2011, a de nouveau mis en garde les Occidentaux contre les « menaces et ultimatums » à l’encontre de Damas. Elle avait d’ailleurs assuré mercredi que l’opposition ne battrait pas les forces gouvernementales, même si elle était armée « jusqu’aux dents ».
En attendant, à New York, l’envoyé des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan a annoncé à l’ONU que Damas l’avait informé d’un « retrait partiel » de ses troupes de trois villes rebelles – Idleb, Deraa et Zabadani.
Les militants anti-Assad ont néanmoins vigoureusement démenti tout retrait de troupes et évoqué au contraire une intensification des assauts et des combats entre forces gouvernementales et insurgés. « Les bombardements continuent dans les environs de Zabadani. S’il y avait 200 chars à Zabadani et qu’ils en ont transféré 40 pour frapper ailleurs, ce n’est pas un retrait », a ainsi affirmé Abdallah, un militant sur place. « On ne peut pas parler de retraits à Zabadani tant qu’il y a des assauts sur des villes voisines dans la province de Damas. Nous voulons des retraits effectifs et pas médiatiques », a renchéri Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Sur le terrain, l’armée a attaqué Douma, près de Damas, donnant lieu à de violents affrontements avec les rebelles. Les forces du régime ont également bombardé des localités des provinces de Homs, Idleb, Alep et Deraa, tuant au moins 60 civils, selon l’OSDH et les chaînes al-Arabiya et al-Jazira. Du côté d’Alep, des militants ont affirmé sur Arabiya que des « douzaines » de militaires avaient fait défection et rejoint l’opposition.
Sur le plan humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé hier qu’il pourrait visiter des prisons en Syrie en vertu d’un accord conclu avec les autorités.
Enfin, Benoît XVI a présidé hier la messe du jeudi saint lors d’une cérémonie dont les offrandes iront aux réfugiés syriens victimes du conflit.
(Sources : agences
et rédaction)
Le régime syrien a intensifié ses assauts hier contre les rebelles au moment même où l’ONU confirmait que Damas avait jusqu’au 10 avril pour retirer ses chars des villes.À une semaine de cette échéance, le Conseil de sécurité de l’ONU a en effet adopté hier à l’unanimité une déclaration demandant à Damas de respecter ce délai pour cesser ses principales...
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