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Lifestyle - Patrimoine

Lifting en vue pour le Palais des Nations à Genève

La rénovation du bâtiment onusien, estimée à plus de 600 millions de dollars, devrait commencer en 2015 et durer 8 ans.

Le Palais des Nations accueille près de 9 000 réunions et 100 000 visiteurs par an. Photo John MacDougall/AFP

Grandiose mais menacé par les ans, le Palais des Nations, siège européen de l’ONU à Genève, est en passe d’entamer la plus grande rénovation de son histoire, une affaire de survie pour ce qui est un des plus grands centres de conférences dans le monde.
La détérioration du Palais, construit en 1929 et où fut installé en 1936 le secrétariat de la Société des nations, puis en 1946 l’Office des Nations unies à Genève (ONUG), a ainsi atteint «un stade critique», selon les Nations unies. «Les bâtiments de plus en plus délabrés du Palais des Nations représentent un risque croissant pour la sécurité et la santé des délégués auprès de l’ONU, de son personnel, des représentants de la société civile et des 100000 et quelques personnes qui les visitent chaque année», indiquait dans un rapport récent le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Niché dans un écrin de verdure donnant sur le lac Léman et les sommets enneigés du Mont-Blanc, le Palais des Nations aligne sa silhouette néoclassique et abrite des trésors au bout de ses couloirs de marbre : bois précieux, tapisseries somptueuses, meubles et lampes Art déco. Et la Salle des pas perdus immortalisée par l’écrivain Albert Cohen – lui-même fonctionnaire international à Genève dans les années 30 – dans son livre-culte Belle du Seigneur n’a rien perdu de son lustre d’antan.
Mais le revers de ce décor grandiose et désuet, qui comprend 34 salles de conférence, 2 800 bureaux et abrite quelque 4000 fonctionnaires, est un manque criant de fonctionnalité. Une grande partie de la structure du bâtiment, de l’infrastructure technique et de l’enceinte extérieure, y compris les fenêtres, remonte aux années 30. Canalisations engorgées et rouillées, infiltrations d’eau, inondations, absence d’isolation thermique, technologies obsolètes des salles de conférence : le constat de l’étude technique d’experts mandatée par l’ONU est sans appel et réclame des travaux urgents.
Un crédit pour la rénovation du Palais des Nations a donc été approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre dernier. Le chantier, estimé à quelque 618 millions de dollars, devrait démarrer en 2015 et durer 8 ans. La planification sera lancée cette année pour en finaliser les préparatifs en 2014. «Le grand défi de ce projet, c’est de conserver cet héritage, de maintenir le patrimoine et d’intégrer en même temps les nouvelles technologies», relève Francesco Savarese, le chef de la section des bâtiments et des services techniques de l’ONU. Mais «la sauvegarde du Palais ne peut plus tarder», dit-il, «sinon la rénovation deviendra impossible, car le coût des travaux à effectuer serait prohibitif» et il «reviendrait moins cher de reconstruire un nouveau siège», peut-être ailleurs.
Pour éloigner ce scénario alarmant qui porterait un coup à la Genève internationale et la manne financière qu’elle représente, la Confédération helvétique a décidé de mettre la main à la poche. La Suisse a déjà promis un versement de 50 millions de francs suisses (ou 41,5 millions d’euros) afin de remplacer les 1 700 fenêtres du Palais par des structures à double vitrage destinées à économiser l’énergie. «Nous avons fait des simulations avec des logiciels et calculé que 40% de l’énergie de chauffage du bâtiment est perdue par les fenêtres, 10-20% est perdue par les façades et encore 20-30% par les toitures», précise M. Savarese.
Pour lui, l’échelonnement du chantier sur 8 ans est le meilleur compromis et la solution la moins chère, car elle permet de maintenir l’activité des conférences tout en avançant les travaux. Les conférences sont une fonction «vitale de l’ONU» à Genève, qui organise au moins 9000 réunions par an. «Il sera possible de faire des bâtiments temporaires seulement pour une petite partie de la population du Palais. Cela veut dire que l’on peut faire un bâtiment temporaire pour 400/500 personnes et déplacer 500 personnes à la fois.» La mise en œuvre du plan de rénovation est «essentielle pour permettre au Palais des Nations et à l’Office des Nations unies à Genève de continuer à servir la diplomatie internationale en Europe» renchérit-on à l’ONU.
(Source : AFP)
Grandiose mais menacé par les ans, le Palais des Nations, siège européen de l’ONU à Genève, est en passe d’entamer la plus grande rénovation de son histoire, une affaire de survie pour ce qui est un des plus grands centres de conférences dans le monde.La détérioration du Palais, construit en 1929 et où fut installé en 1936 le secrétariat de la Société des nations,...
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