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Culture - Scène

« L’appel du large », ou le théâtre sensible d’Etienne Van der Belen

C’est par « L’appel du large », une pièce émouvante et poétique d’Etienne Van der Belen, présentée en partenariat avec l’ambassade de Belgique au théâtre Montaigne de l’Institut français, que s’est clôturé un mois de la francophonie aux événements agréablement diversifiés.

Seul sur scène, Etienne Van der Belen incarne tour à tour le petit-fils, la grand-mère et toute une série de personnages.Photo Marwan Assaf

On a tous en nous le souvenir ému d’un grand-père, d’une grand-mère au regard aimant, tendre refuge de nos jeunes années. Le comédien belge Etienne Van der Belen, lui aussi, qui s’est inspiré de la relation d’une grande complicité qu’il avait avec sa grand-mère pour écrire et interpréter L’appel du large, un petit bijou de sensibilité.
Une petite pièce, au charme lumineux et sans prétention, qui interpelle cette éternelle part d’enfance enfouie en chacun de nous. Ce temps du rêve, de la fantaisie, du «tout est possible», de la pureté des attachements qui rejaillit, parfois, des profondeurs de notre être et revivifie nos cœurs d’adultes encrassés par le conformisme, la peur – de la mort notamment – et le matérialisme effréné.


C’est de tout cela qu’il est question dans L’appel du large. De théâtre, de poésie, de liberté de pensée, de «vraie vie» en harmonie avec nos aspirations profondes, mais aussi de transmission, de liens affectifs, de départ dans la vie et de grand départ...


Et tout cela est formulé dans un mélange de légèreté, d’humour et d’émotion qui laisse sur le spectateur une empreinte bienfaisante.

Fantaisie et émotion
Seul sur scène avec pour tout décor et... interlocuteur une chaise sur le dossier de laquelle il pose son chapeau, Etienne Van der Belen, à la fois conteur et comédien, emporte le public dans une histoire familiale aux accents en même temps intimes et parfaitement universels.


Une famille dont il incarne les différents membres avec une convaincante habileté. À commencer par le duo de personnages central: celui du jeune homme épris de théâtre, mais empli de doutes et d’hésitations et sa grand-mère, une vieille dame fantasque et exubérante, qui partage sa passion. Pressentant son heure arriver, cette dernière encourage son petit-fils à monter en spectacle l’Ode maritime de Fernando Pessoa, leur auteur d’élection. Les mots du grand poète portugais traduisent cette quête ultime de réalisation de soi et de liberté qui anime ces deux êtres, tous deux, justement, sur le point de répondre à l’appel du large.


L’appel de l’au-delà pour la vieille dame, qui va y répondre avec la sérénité de ceux qui ont pleinement vécu leur «vraie vie», et l’appel de la liberté pour le jeune homme qui va, enfin, se dépêtrer des carcans de la société bourgeoise et bien-pensante symbolisée par sa famille pour s’adonner à ce à quoi il est intrinsèquement destiné: «être, sur scène, un jongleur d’imaginaire».


Jongleur d’imaginaire, le comédien et auteur belge l’est incontestablement. Et c’est avec brio – porté par la mise en scène d’une judicieuse simplicité signée Claudine Aerts – qu’il incarne toute une assemblée de personnages divers. Des différents membres de la famille, dont il dépeint le caractère par quelques gestes, mimiques et intonations caricaturales, aux grands esprits «amis» de la grand-mère, les saint François d’Assise, Chopin, Karl Marx et Fernando Pessoa, qu’il convoque dans une scène de veillée funèbre d’une exquise fantaisie.


Et puis il y a, enchâssés dans ce soliloque, des extraits de poèmes de Pessoa et de Prévert qui, récités entre deux jeux de mots, redonnent le goût de la poésie. En toute simplicité...

On a tous en nous le souvenir ému d’un grand-père, d’une grand-mère au regard aimant, tendre refuge de nos jeunes années. Le comédien belge Etienne Van der Belen, lui aussi, qui s’est inspiré de la relation d’une grande complicité qu’il avait avec sa grand-mère pour écrire et interpréter L’appel du large, un petit bijou de sensibilité. Une petite pièce, au charme lumineux...

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