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À La Une - Société

Liban : Conflit social avec des travailleurs étrangers à Bickfaya

Cette nouvelle polémique concerne une usine de cartons et d’emballage.

Les cas d'atteintes aux droits des travailleurs étrangers sont fréquents au Liban. Photo Emile Eid.

Une nouvelle affaire relative au traitement et aux droits des travailleurs étrangers suscite la polémique au Liban.

 

Cette fois, elle concerne une cinquantaine de travailleurs népalais et indiens employés par l'usine de cartons et d’emballages Gemayel Frères située à Bickfaya, à l'Est de Beyrouth.

 

L'affaire a commencé il y a cinq jours avec un mouvement de grève lancé par les employés étrangers de cette entreprise. Au coeur du conflit, des problèmes salariaux.

Selon Dipendra Uprety, représentant du Consulat honoraire du Népal au Liban, l'usine déduit du salaire des travailleurs étrangers les frais liés aux permis de travail et de résidence. "L’usine n’a pas le droit de déduire ces frais des salaires des employés. Ceci est illégal et honteux", s'insurge Dipendra Uprety, interrogé par L'Orientlejour.com.

 

Selon lui, 50 travailleurs ont lancé un mouvement de protestation contre cette déduction. "Certains de ces employés travaillent pour la compagnie depuis cinq voire sept ans", souligne M. Uprety. D’après lui, il s’agit de 22 travailleurs népalais et de 26 Indiens. "Ils encaissent en moyenne 300$ par mois", précise-t-il.

 

"Je me suis rendu hier (mardi, ndlr) pour négocier avec les responsables de la compagnie. Ces derniers nous ont promis de ne plus déduire ces frais à partir du mois prochain, mais cela est insuffisant", poursuit-il.

 

D'autant plus insuffisant que, selon le responsable consulaire, "les trois leaders de la grève ont été renvoyés dans leurs pays hier en fin de journée".

 

Selon Ali Fakhry, militant pour les droits de l’Homme et membre du mouvement libanais Anti-Racism, "tout a commencé lorsque les travailleurs ont demandé que le réajustement du salaire minimum soit appliqué à leurs salaires conformément à la décision du gouvernement" de Nagib Mikati. Selon lui, l’usine a "refusé d’augmenter leur salaire à environ 650.000 livres libanaises par mois et a continué de leur payer un salaire de 450.000 livres libanaises par mois en déduisant chaque mois 150.000 livres pour les frais relatifs aux permis de résidence et de travail".

 

Le militant, qui a participé, mardi, aux négociations avec l’usine pour tenter d’empêcher le renvoi des trois meneurs de la grève, précise qu'en outre, les travailleurs devaient payer eux-mêmes leur assurance qui revient a environ 190.000 livres libanaises par an. Ils ont également été, selon lui, contraints de payer une garantie bancaire dès leur arrivée au Liban (1.500.000 L.L).

 

M. Fakhry, qui dénonce une violation des droits des travailleurs, confirme que les trois meneurs de grève ont effectivement été renvoyés dans leurs pays, deux au Népal et un troisième en Inde. Mais grâce aux négociations, il a été possible de leur obtenir "le remboursement de la garantie bancaire ainsi que la rémunération de 15 jours supplémentaires de travail avant qu’ils ne retournent dans leur pays". 

 

Autre son de cloche du côté du directeur financier de l'entreprise Gemayel Frères, Ibrahim Abdelnour, qui dément en bloc ces accusations et se dit "étonné de l’ampleur qu’a pris cette histoire". "Tout est rentré dans l’ordre, l’affaire a été réglée dans le calme, assure-t-il à L'Orientlejour.com. Nous ne comprenons pas pourquoi les médias ont exagéré cette histoire".

 

"Les employés ont repris le travail, il n’y a aucun problème. Il s’agissait juste de quelques travailleurs qui avaient un problème avec leur salaire", insiste-t-il, en précisant que trois des travailleurs étrangers ont "voyagé" mardi.

 

Ali Fakhry, lui, assure, que les travailleurs étrangers "sont toujours en grève et ne reprendront pas le travail" avant que leur soit remboursé le montant de la garantie bancaire déposée. "Nous attendons le retour vendredi du directeur général de Gemayel Frères, Fadi Gemayel actuellement en Allemagne, afin de régler cette affaire", conclut-il.

 

 

Une nouvelle affaire relative au traitement et aux droits des travailleurs étrangers suscite la polémique au Liban.
 
Cette fois, elle concerne une cinquantaine de travailleurs népalais et indiens employés par l'usine de cartons et d’emballages Gemayel Frères située à Bickfaya, à l'Est de Beyrouth.
 
L'affaire a commencé il y a cinq jours avec un mouvement de grève lancé par les...

commentaires (2)

cela devient une honte nationale... Una action est à faire contre ces employeurs qui exploitent et baffouent les droits humains...

Nayla Tahan Attié

17 h 19, le 21 mars 2012

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Commentaires (2)

  • cela devient une honte nationale... Una action est à faire contre ces employeurs qui exploitent et baffouent les droits humains...

    Nayla Tahan Attié

    17 h 19, le 21 mars 2012

  • - - Cette histoire se passe à Bikfaya chez les Gémayel où des Gémayel sont les patrons de l'usine pointé du doigt par ces pauvres expatriés exploités !! Ce n'est pas bon du tout à la veille des législatives de 2013 , surtout au Metn où chaque voix compte pour les Cheikh (s) ..

    JABBOUR André

    11 h 19, le 21 mars 2012

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