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À La Une - Crise

Syrie : l'ONU appelle Damas à coopérer avec Annan

Asma el-Assad visée par de nouvelles sanctions européennes ; un groupe islamiste revendique les attentats de Damas ; Homs à nouveau bombardée.

L'ambassadeur britannique auprès de l'ONU et le président actuel du Conseil, Mark Lyall Grant, lisant le texte de la déclaration adoptée à l'ONU. Mike Segar/

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé, mercredi, dans une déclaration, la Syrie à mettre en œuvre les propositions du médiateur Kofi Annan.


Le texte -adopté par les 15 membres du Conseil alors que Moscou et Pékin ont déjà opposé deux fois leur veto à des résolutions du Conseil- "exhorte" le président syrien Bachar el-Assad et l'opposition syrienne à "œuvrer de bonne foi" avec M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, et à "appliquer intégralement et immédiatement" son plan de sortie de crise. Le texte mentionne parmi les propositions de M. Annan "un arrêt effectif de toutes les formes de violence armée par toutes les parties" sous supervision de l'ONU, "l'acheminement de l'aide humanitaire" et la libération des "personnes arbitrairement détenues".


Saluant une "mesure positive", la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévenu Bachar el-Assad que la pression s'accentuerait sur son régime s'il n'appliquait pas les propositions de M. Annan.
L'adoption du texte "démontre le fait qu'il existe une unanimité au sein du Conseil de sécurité pour soutenir la mission de Kofi Annan", s'est aussi félicité le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.


Se disant "encouragé par l'appui solidaire" du Conseil, Kofi Annan a pour sa part exhorté Damas à adopter son plan. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est lui aussi dit "encouragé par le message clair et uni" du Conseil.


L'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud a salué "un premier pas dans la bonne direction", précisant toutefois que Paris cherchait toujours à obtenir une résolution du Conseil, l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant se félicitant de l'envoi à Damas d'un "message de fermeté et d'unité".

Dans le détail, si le plan de Kofi Annan n'est pas mis en œuvre, le Conseil "envisagera toute autre mesure qu'il jugera appropriée", précise le texte, sans plus de précision.


Cette formule vague et moins menaçante que ce qui avait initialement été envisagé a permis de contourner les réserves de la Russie, fidèle alliée de Damas, malgré ses critiques au président syrien. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est du reste dit satisfait mercredi qu'il ne contienne "ni ultimatum, ni menaces".


La Chine a quant à elle salué l'adoption du texte, y voyant une évolution positive vers une résolution politique de la crise et appelant le régime syrien et toutes les parties à "mettre fin immédiatement à la violence", selon les mots de son ambassadeur à l'ONU Li Baodong rapportés par l'agence officielle Xinhua.
La Russie et la Chine avaient opposé leur veto en octobre 2011 et février 2012 à des résolutions du Conseil sur la Syrie.


La "déclaration présidentielle" adoptée mercredi a moins de poids qu'une résolution mais se révèle généralement plus facile à négocier. Un tel texte est adopté par consensus, sans possibilité de veto.

Par ailleurs, l'ONU enquête sur des transferts d'armes de l'Iran vers la Syrie qui ont été opérés ces derniers mois en violation des sanctions internationales contre Téhéran, selon des diplomates.

Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne devraient adopter vendredi une nouvelle série de sanctions contre le gouvernement syrien qui viseront notamment l'épouse du président Bachar el-Assad, rapporte Reuters citant des sources diplomatiques.

Asma al Assad fait partie d'une liste de douze individus dont les avoirs seront gelés et dont les déplacements seront interdits au sein de l'UE. L'épouse du président syrien n'aura plus le droit d'acheter en son propre nom des produits fabriqués par des sociétés basées dans l'UE.

Les sanctions ont été approuvées au niveau des ambassadeurs et doivent encore recevoir le feu vert des chefs de la diplomatie des Vingt-Sept, a-t-on indiqué de mêmes sources. En cas d'adoption, ces mesures entreront en vigueur dès samedi.

Le président syrien est déjà visé depuis mai 2011 par des sanctions de l'UE.

 


Sur le terrain, les opérations des troupes de l'armée syrienne et les combats entre soldats et dissidents ont causé mercredi la mort d'au moins 41 personnes en Syrie, dont 33 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans l'après-midi, les affrontements ont aussi repris entre soldats de l'armée régulière et dissidents de l'Armée syrienne libre (ASL) à Harasta, à 10 km de Damas, selon les Comités locaux de coordination (LCC). L'armée a en outre bombardé mercredi pour le deuxième jour consécutif le quartier de Khaldiyé à Homs, dans le centre de la Syrie, où au moins huit civils ont été tués, selon l'OSDH.

 

La Syrie est le théâtre depuis plus d'un an d'une révolte sans précédent contre le régime du président Assad. Selon l'OSDH, plus de 9.000 personnes ont péri dans les violences, attribuées par le régime à des groupes "terroristes" cherchant à déstabiliser le pays.

Sur le plan sécuritaire, le Front al-Nusra, un groupe jihadiste ayant déjà revendiqué des attentats en Syrie, a affirmé être l'auteur des attaques meurtrières perpétrées samedi à Damas, dans un communiqué diffusé mercredi sur des sites islamistes.

 

L’organisation sunnite affirme dans le texte avoir commis ces attentats "en riposte à la poursuite du pilonnage par le régime des quartiers résidentiels à Homs, Idleb, Hama et Deraa", en référence aux villes rebelles qui font l'objet de bombardements de l'armée. Le groupe avertit également qu’il compte riposter aux "crimes perpétrés par le régime dans le quartier de Karm al-Zeitoun" à Homs.

 

 

Lire aussi : Asma el-Assad, « la rose du désert » fanée par un an de répression

Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé, mercredi, dans une déclaration, la Syrie à mettre en œuvre les propositions du médiateur Kofi Annan.
Le texte -adopté par les 15 membres du Conseil alors que Moscou et Pékin ont déjà opposé deux fois leur veto à des résolutions du Conseil- "exhorte" le président syrien Bachar el-Assad et l'opposition syrienne à "œuvrer de bonne...

commentaires (2)

Comme c'est "subtil" ! Enfin, le Conseil de Sécurité.

Antoine-Serge KARAMAOUN

10 h 53, le 21 mars 2012

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Commentaires (2)

  • Comme c'est "subtil" ! Enfin, le Conseil de Sécurité.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    10 h 53, le 21 mars 2012

  • - - Mais bien sur que c'est un groupe islamiste .. Vous n'avez pas pensé un seul instant j'espère que ça peut être un groupe Chrétien , Chiite ou Alaouite par exemple ..!!! PS : de nos jours , qui dit islamiste dit Sunnite .

    JABBOUR André

    07 h 43, le 21 mars 2012

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