Rechercher
Rechercher

Culture

L’art contemporain argentin propulsé à Buenos Aires par la Biennale de Lyon

La Biennale de Lyon (France), revisitée à Buenos Aires sous le nom « Aire de Lyon », propulse un art contemporain argentin foisonnant, qui étonne de plus en plus à l’étranger mais reste maudit chez lui.
«Dans les cinq ans, nous verrons surgir l’art argentin : c’est trop fort», lance le directeur de la Biennale de Lyon, Thierry Raspail, lors de l’inauguration à la Fondation Proa de cette exposition qui prolonge en Argentine le succès de la biennale française qui s’est achevée en décembre.
Pour lui, «l’image à l’étranger de l’art contemporain argentin est très en dessous de la réalité». «Il y a ici une symbiose entre les différentes disciplines qui n’existe plus en France, où l’on se frôle sans se rencontrer.»
Le maître d’œuvre du succès de la Biennale de Lyon, la commissaire argentine Victoria Noorthoorn, 40 ans, récidive avec 35 des 78 artistes de la biennale, mais cette fois dans sa ville, à l’invitation de la directrice de Proa, Adriana Rosenberg.
Huit des neuf Argentins présents à Lyon sont là aux côtés d’artistes de France, Pays-Bas, Allemagne et, surtout, des pays de l’Est et du Sud : Pologne, République tchèque, Afrique du Sud, Zimbabwe, Colombie, Brésil...
Montrer les œuvres des Argentins dans le bel espace de Proa, surplombant l’ancien port de La Boca, est aussi pour Victoria Noorthoorn l’occasion de donner un beau coup de pied dans la fourmilière.
«À Buenos Aires, les institutions sont trop conservatrices: on ne donne pas à l’art contemporain l’espace dont il a besoin», dit-elle.
«Nous avons une scène foisonnante, mais l’étranger ne sait pas où la voir!» déplore cette ancienne du musée MoMa de New York, fin connaisseur de l’art contemporain latino-américain.
Elle est en pourparlers avec la ville de Buenos Aires pour créer un grand espace dédié à l’art «expérimental».
Pour l’artiste aéromodéliste Ernesto Ballesteros, auteur d’étonnantes sculptures volantes, il s’agit d’un manque d’espace au sens propre. «À Lyon, je pouvais faire voler mes avions! Impossible ici...», dit-il.
Un peu plus loin, la benjamine de la biennale, Irina Kirchuk, 29 ans, qui vient d’installer des articles électroménagers transformés en improbables machines dans le bar de la Fondation, est tout aussi optimiste que Raspail et Noorthoorn.
«Il n’y a pas de vrai marché de l’art, mais il y a un théâtre alternatif très riche: les artistes n’arrivent parfois pas à vendre ou à exposer leurs œuvres, mais peuvent les produire au théâtre!», dit-elle.
Luciana Lamothe, née en 1975, croit elle aussi au mélange de disciplines. «Nous sommes, culturellement, ouverts à toutes sortes d’influences», dit-elle en surveillant un échafaudage de tuyaux à roulettes appelé «Carré» («Cuadrado») qu’une fille fait tourner en permanence.
Paradoxalement, cet art si perméable aux autres disciplines se retrouve souvent loin de tout.
«Nous avons créé en Argentine un monde qui n’est pas tellement en phase avec le reste de l’art contemporain», dit Diego Bianchi, mettant en place des filets marins ramassés sur une plage avec tout ce qu’ils contenaient.
Les premiers visiteurs font maintenant leur entrée: ils sont frappés par un sac noir en plastique qui bouge comme s’il contenait une petite bête, suspendu à un fil par Eduardo Basualdo.
«Comment l’as-tu fait?» lui demande une fille. «Ah, c’est un secret!» répond-il, songeur.
La Biennale de Lyon (France), revisitée à Buenos Aires sous le nom « Aire de Lyon », propulse un art contemporain argentin foisonnant, qui étonne de plus en plus à l’étranger mais reste maudit chez lui.«Dans les cinq ans, nous verrons surgir l’art argentin : c’est trop fort», lance le directeur de la Biennale de Lyon, Thierry Raspail, lors de l’inauguration à la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut