Walid Nahas : Peindre la musique...

Il a beaucoup hésité entre une carrière de peintre ou de musicien. Avant de choisir de vagabonder, au gré des touches de son piano, sur les chemins multiples de la musique. Issu d’une formation classique, Walid Nahas a ainsi longtemps navigué entre interprétations de morceaux romantiques (avec une prédilection pour Chopin, Schubert et Satie), improvisations rock et jazz et compositions cristallines. Avant de ressentir l’impérieuse envie de retranscrire en traits et couleurs sur toiles sa perception de la musique. Intimement convaincu que chaque ton de la palette chromatique correspond à une note de musique, ce pianiste et compositeur libano-canadien a donc décidé de peindre les accords de sonorités et de couleurs qui lui trottent constamment dans la tête.

«Le rythme, la mélodie, l’harmonie et la forme sont autant les bases de mes compositions musicales que celles de mes peintures», indique Walid Nahas dans la note d’intention qui accompagne les 24 toiles qu’il expose, sous l’intitulé «Harmonie des formes et des couleurs», à la Smogallery jusqu’au 30 mars**.

Une première série de peintures abstraites, lisses et laquées qui représentent aussi bien une Rapsodie bleue qu’un Mouvement en octave, une Cadence rouge, des Polyphonies ou encore une Dissonance...

Et qui, au rythme d’un pinceau contemplatif et à l’expressionnisme abstrait, trace en gradations chromatiques verticales sur toile monumentale les harmonies symphoniques; illustre, d’un mouvement de ligne noire traversant un espace jaune, une montée d’arpège au piano; dessine en plages horizontales de tonalités pastel les sonorités cristallines du New Age; évoque en camaïeu de couleurs chaudes orangées les rythmes sambas, en ondulations bleu rosé sur toile de format rond, les notes jazzy, ou en graphisme crénelé et couleurs contrastées les pulsations de l’Electro Music.
Des brassées d’images intérieures en somme, certaines plus évocatrices que d’autres, obtenues au moyen d’un émérite jeu... d’effets de matières sur surface lisse et brillante (une texture à base d’huile industrielle, «à la fois fluide et épaisse»), et d’une réelle «harmonie de formes et de couleurs»... musicales.

* Référence à son premier album intitulé « Immersion » et rassemblant 12 pièces de ses compositions oscillant entre musiques classique, instrumentale et contemporaine.
** Quarantaine, rue du Sénégal, imm. Dagher. Horaire d’ouverture: du lundi au vendredi, de 10h00 à 18h00, et samedi, de 14h00 à 18h00. Tél.: 01/572202.