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À La Une - Liban

Manuel d'histoire : manifestants et gouvernement se rejettent la responsabilité des heurts

Marwan Charbel fustige l'attitude des manifestants ; Samy Gemayel accuse les forces de l'ordre.

 

Une manifestation, dans le centre ville de Beyrouth, contre le projet de manuel d'histoire s'est achevée par des affrontements entre jeunes militants Kataeb et forces de l'ordre. Hussam Shebaro/Reuters

Des heurts ont éclaté entre des étudiants appartenant au parti Kataëb et au Parti national libéral (PNL) et les forces de l'ordre lors d'une manifestation contre le manuel d'histoire libanais, samedi, dans le centre ville de Beyrouth. Plus de 10 personnes, dont trois membres des Forces de sécurité intérieure (FSI), auraient été blessés selon les médias locaux.

 

Commentant l'incident, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a déclaré au quotidien an-Nahar que les heurts ont éclaté quand des manifestants ont tenté de faire circuler une voiture avec un haut-parleur à bord au-delà de la zone dédiée au rassemblement. "Il semble que deux personnes se tiennent derrière l'incident", a ajouté M. Charbel. Et de poursuivre : "Quand un officier des FSI est intervenu pour rétablir l'ordre, il a été battu. Ce qui a poussé ses collègues, équipés de bâtons, à réagir pour maîtriser la situation." Le ministre a assuré par ailleurs avoir appelé le député du bloc Kataëb, Samy Gemayel. Le chef du gouvernement, Nagib Mikati, est lui aussi entré en contact avec Samy Gemayel, soulignant qu'il déplorait l'incident. M. Mikati recevra mardi une délégation d'étudiants Kataëb pour écouté leurs doléances concernant le livre d'Hstoire.

 

Samy Gemayel, lui, rejeté la responsabilité des heurts sur les membres des FSI et condamné la brutalité contre les manifestants pacifiques, tenant notamment le gouvernement libanais responsable des affrontements lors d’une interview accordée, samedi, à la chaîne télévisée MTV. M. Gemayel a précisé qu’il s’agissait de la quatrième manifestation pacifique organisée par le parti dans les différentes régions libanaises, se demandant pour quelles raisons les étudiants ont été agressés. "Nous organiserons, à l'avenir, plusieurs autres manifestations, a-t-il ajouté, Ce n’est que le début (de notre mouvement)".

 

Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, les Kataëb ont assuré que les manifestants ont été battus par les FSI quand leur nombre a atteint un millier de participants.

 

Le responsable des étudiants du PNL, Simon Dergham, a lui aussi tenu les FSI pour responsables fustigeant "l'attitude non-démocratique et barbare des policiers à l'égard des jeunes etudiants."

 

L'enseignement de l'histoire contemporaine libanaise est la source de polémique depuis des décennies.

Le manuel d’histoire en cours d’élaboration, sous l’égide d’une commission ministérielle dirigée par le Premier ministre Nagib Mikati, a été dénoncé par plusieurs responsables, parmi lesquels les députés Nadim et Samy Gemayel, qui reprochent à ce projet son caractère partial et son approche "idéologique".

 

Samy Gemayel a même brandi, le 28 février dernier, la menace d’une "désobéissance scolaire" massive si le manuel était approuvé par le Conseil des ministres.

 

"L’approche retenue (par la commission ministérielle en charge du manuel d’histoire) choisit arbitrairement les événements et utilise une terminologie parfois frauduleuse", avait dénoncé Samy Gemayel se demandant comment un manuel d’histoire du Liban pouvait, par exemple, ignorer celle de la communauté arménienne dans le pays.

 

"Le plus grave, c’est la mise à l’écart du combat mené par une grande fraction des Libanais et de leurs martyrs tombés pour la défense du Liban. Cela est une ligne rouge. Il est inacceptable que l’on parle uniquement d’une fraction comme si ceux qui sont tombés chez les autres avaient succombé à un accident de la route", avait-il également martelé.

 

"Les chrétiens, il est vrai, ont perdu la guerre en 1990, mais ils ont repris aujourd’hui leur position et veulent être de vrais partenaires, mais ce partenariat ne peut pas être réel si l’on exclut leur histoire du manuel", avait-il ajouté.

 

Commentant cette polémique, les évêques maronites avaient affirmé, le 7 mars dernier, que cette affaire devrait faire l’objet d’un consensus national. "Soit l’histoire du Liban est unifiée, soit on entame un nouveau projet de partition", indiquait le communiqué publiée à l'issue de la réunion.

 

Selon certains médias, les heurts auraient éclaté lorsque les manifestants ont tenté d'introduire un van équipé de hauts parleurs sur les lieux de la manifestation.

 

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