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À La Une - Révolte

Après Baba Amr, l’armée syrienne bombarde les villes de Rastane et de Qousseir

L'Arabie défend le "droit" de l'opposition à s'armer ; Israël propose d'envoyer une aide humanitaire par le biais du CICR.

Les funérailles de Hatam Halabi, un manifestant tué dans la ville de Marat al-Numan, dans la province d'Idleb. Handout/

Poursuivant leur campagne sans merci contre l'Armée syrienne libre (ASL), les forces syriennes ont violemment bombardé des positions rebelles dans le nord de Rastane, à 20 km de Homs, tuant au moins sept personnes, dont quatre enfants, a rapporté une ONG syrienne. Parmi les victimes figurent six membres d'une même famille tués lorsqu'une roquette s'est abattue sur leur maison dans cette ville située sur la route reliant Damas au nord du pays.

 

Située sur l'autoroute reliant la capitale Damas au nord du pays, Rastane avait été déclarée "ville libre" par l'ASL le 5 février. Beaucoup de militants s'attendent à ce que l'armée y concentre désormais son offensive ainsi que sur la ville de Qousseir (15 km de Homs) contrôlée en grande partie par les insurgés. Un journaliste de Reuters a rapporté que l'armée bombardait dimanche cette ville, qui se situe non loin du Liban. Des explosions pouvaient être entendues de la frontière libanaise, qui se trouve à douze km de Qousseir, a-t-il ajouté.

Rastane et Qousseir sont "deux villes qui concentrent le plus de rebelles dans le centre de la Syrie et on s'attend à ce que ça soit la prochaine étape dans l'attaque du régime contre les déserteurs", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Aux abords de ce quartier assiégé et pilonné pendant près d'un mois et qui connaît une crise humanitaire aiguë, un convoi de sept camions chargés d'une aide d'urgence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) aux habitants attendait pour le troisième jour consécutif le feu vert du régime pour entrer.

Les autorités ont avancé des raisons de sécurité, en particulier la présence de bombes et de mines sur la chaussée, pour justifier ce délai. Des journalistes de la chaîne officielle syrienne sont toutefois présents depuis des jours pour faire des reportages à Baba Amr, "désinfecté" selon eux des "groupes terroristes armés".

 

D'après des militants, le régime cherche à gagner du temps afin de cacher ses "crimes". "Nous sommes sûrs qu'ils veulent prendre leur temps pour enterrer ou brûler les cadavres et effacer les traces de leurs crimes pour que le CICR ne s'aperçoive de rien", a affirmé à l'AFP Hadi Abdallah, militant à Homs de la Commission générale de la révolution syrienne, en faisant référence aux centaines de victimes des violences dans ce quartier.

 

Le refus des autorités de laisser passer jusqu'à présent le CICR a provoqué la colère de la communauté internationale qui avait demandé dès jeudi à Damas "d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire" à la population civile. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a estimé que les autorités syriennes commettaient "un crime" en interdisant l'entrée de l'aide humanitaire, tandis que le chef de la diplomatie britannique, William Hague déclarait que ce "refus" montre que le régime est "devenu criminel".

 

Israël, officiellement en état de guerre avec la Syrie voisine, a proposé d'envoyer une aide humanitaire par le biais du CICR à la population syrienne.

 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a pour sa part estimé dimanche que l'opposition syrienne avait le "droit" de s'armer face à la répression menée par le régime. "Les armes utilisées pour viser les maisons sont (celles) utilisées durant les guerres contre des ennemis", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad.

 

"Les efforts internationaux, malheureusement, ont échoué (...) pour arrêter l'effusion de sang et les massacres en Syrie", a-t-il déclaré. "Les amis de la Syrie devraient lui conseiller d'arrêter les tueries. Nous espérons que la Russie et d'autres vont les conseiller (...) Nous voulons la liberté pour le peuple syrien", a-t-il ajouté.

 

Mais la Chine, qui avec la Russie, bloque toute résolution à l'ONU condamnant la répression, a répété qu'elle refusait toute ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie menée "sous le prétexte de questions 'humanitaires'". Pékin a toutefois appelé samedi toutes les parties à cesser "inconditionnellement" tous les actes de violences, notamment "contre des civils innocents".

 

Le sang continue de couler en effet à travers le pays, en raison de la répression et des combats qui ont fait plus de 7.500 morts selon l'ONU depuis l'éclatement de la révolte il y a près d'un an. Au total, 20 personnes, dont 19 civils, ont péri dimanche dans des violences à travers le pays, selon l'OSDH.

 

Un siège des services de renseignements aériens syriens à Harasta, dans la province de Damas, a été par ailleurs visé par trois roquettes RPG dimanche soir, a indiqué à l'AFP l'OSDH. Les sièges de renseignements syriens, perçus comme l'un des symboles de la brutalité du régime de Bachar al-Assad, ont été à plusieurs reprises visés par des attaques, menées selon des militants par l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs.

 

D'un autre côté, l'avion transportant les dépouilles de la journaliste américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik, tués le 22 février à Homs, en Syrie, s'est posé dimanche matin à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Ils ont été tués le 22 février dans le bombardement d'un appartement transformé en centre de presse improvisé par les militants à Baba Amr. Leurs confrères français, la journaliste Edith Bouvier et le photographe William Daniels, présents lors de ce bombardement, sont tous deux rentrés en France vendredi avoir été exfiltrés vers le Liban.

 

Enfin, des responsables américains, cités dimanche par le Washington Post, accusent l'Iran d'accroître son aide au régime syrien en termes de livraisons d'armes ou de mise à disposition de renseignements.

Poursuivant leur campagne sans merci contre l'Armée syrienne libre (ASL), les forces syriennes ont violemment bombardé des positions rebelles dans le nord de Rastane, à 20 km de Homs, tuant au moins sept personnes, dont quatre enfants, a rapporté une ONG syrienne. Parmi les victimes figurent six membres d'une même famille tués lorsqu'une roquette s'est abattue sur leur maison...

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