Ban : La Syrie doit laisser entrer l’aide humanitaire sans conditions

La situation en Syrie est « inacceptable, intolérable », a lancé hier le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, appelant les autorités syriennes à « laisser entrer sans conditions préalables » l’aide humanitaire dans le pays et ajoutant que « c’est notre priorité numéro un en ce moment. Mais en même temps toute violence doit cesser ».
L’ONU, a-t-il expliqué, s’efforce toujours d’organiser une visite en Syrie de sa responsable des opérations humanitaires Valerie Amos « dès que possible » pour qu’elle évalue la situation sur place, jugeant que les récentes déclarations des dirigeants syriens « semblent indiquer qu’ils souhaitent recevoir Mme Amos ». La mission de cette dernière sera d’établir « un cadre pour avoir un accès humanitaire efficace et permanent ».
Par contre, a précisé M. Ban, la mission du nouvel émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie Kofi Annan sera « plus large et plus flexible » et s’appuiera sur la résolution adoptée récemment par l’Assemblée générale de l’ONU. Il devra s’efforcer « d’obtenir un cessez-le-feu, de mettre fin à la violence et d’aider à une solution politique » par le biais d’un « dialogue politique ». Selon M. Ban, il est prévu que M. Annan se rende le 7 mars au Caire pour y rencontrer le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi avant de gagner Damas « dès que possible ».
Signalons par ailleurs que le convoi de sept camions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) n’a pas pu entrer hier à Baba Amr, selon le porte-parole du CICR à Damas Saleh Dabbakeh. Et selon des volontaires sur place, les militaires ont invoqué des raisons de sécurité pour retarder l’entrée, en particulier « la nécessité de nettoyer le secteur des mines et des explosifs que les rebelles ont laissés avant de partir ». Ces camions transportent de la nourriture, des médicaments, des couvertures, du lait pour bébés et d’autres équipements.
Le président du CICR Jakob Kellenberger a dénoncé l’impossibilité pour le convoi d’entrer dans Baba Amr, malgré les promesses de Damas. Le CICR, a-t-il précisé, va rester « cette nuit à Homs dans l’espoir d’entrer dans un avenir très proche ». L’organisation humanitaire s’est aussi déclarée prête à aider « le plus vite possible les nombreuses familles » qui ont fui le quartier rebelle.
En attendant, l’ONU a annoncé un « forum humanitaire » sur la situation en Syrie le 8 mars au siège des Nations unies à Genève.