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À La Une - Festival al-Bustan

Un clavier sous influence impressionniste...

Une salle aux trois quarts remplie pour la première soirée vouée au clavier du dix-neuvième festival al-Bustan à Beit-Méry. Derrière les touches d’ivoire, Cristina Ortiz pour un menu dense mais concis alliant, sous influence impressionniste, des pages de Claude Debussy et Heitor Villa-Lobos. Clair de lune et rayon de soleil pour une touche à la fois nerveuse et sensuelle...

Cristina Ortiz, un menu dense et une touche nerveuse et sensuelle. Photo DR

Cheveux relativement courts, chemisier et pantalon noirs sur une jaquette boléro à reflets mordorés, Cristina Ortiz a laissé les lumières de la salle Émile Boustany allumées pour mieux communiquer avec son auditoire... Regards un peu sévères pour ceux qui n’ont pas fini d’avoir la bougeotte dès qu’elle attaque, avec autorité, les premières mesures de la Suite Bergamasque de Claude Debussy. Et l’on entre, en profondeur, dans la forêt de la narration « debussyenne », entre images sonores retentissantes, diaphanes et frémissantes.
Des amours galantes de Verlaine aux courbes sensuelles des Arabesques (n1 et 2) en passant par les vaporeuses Estampes, les japonisantes Pagodes, la flamboyante Soirée dans Grenade, un délicieux Jardin sous la pluie et l’éblouissante Isle joyeuse, véritable embarquement sonore à Cythère, Debussy a ici des accents véhéments, des accords soulignés et des espaces un peu vidés de leur essence de rêverie ...
Après l’entracte, place à l’âme brésilienne (avec Alma Brasileira, Choro n 5), avec Villa-Lobos. Une âme pétillante et ensoleillée qui se marie plus harmonieusement avec le tempérament débordant de vivacité de la concertiste. Pour poursuivre en toute chantante et impalpable douceur avec cette soyeuse Impressoes seresteiras.
Moment de chagrin pour la mort d’une mère avec Valsa da Dor (La valse de la peine) où, dans le style d’une danse de salon, la douleur se transforme en une mélodie qui vrille un peu en douceur le cœur. Étincelante et scintillante est cette Festa no sertao (La fête dans le désert) où les notes explosent comme des grains de sable sous un soleil brûlant. Accords, arpèges, rythmes et couleurs, tous d’une surprenante modernité sonore, font ici un délirant mariage d’amour. Un mariage d’amour mené de main de maître à l’autel...
Salve d’applaudissements du public et gracieuse révérence de Cristina Ortiz qui ne quitte pas son auditoire des yeux.
Deux rappels (le rêveur Intermezzo de Brahms et une tourbillonnante Étude de Chopin), accordés avec grâce par la pianiste, et les ondes sonores n’ont pas fini de laisser l’auditoire sur un nuage de bonheur. Si ce n’était déjà le départ de quelques-uns, on aurait bien aimé avoir un troisième rappel, juste pour retrouver, une fois de plus, le soleil du Brésil...
Cheveux relativement courts, chemisier et pantalon noirs sur une jaquette boléro à reflets mordorés, Cristina Ortiz a laissé les lumières de la salle Émile Boustany allumées pour mieux communiquer avec son auditoire... Regards un peu sévères pour ceux qui n’ont pas fini d’avoir la bougeotte dès qu’elle attaque, avec autorité, les premières mesures de la Suite...

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