La mutation d’un gène GPR120 augmente de 60 % le risque d’obésité chez l’homme, selon les travaux d’une équipe franco-anglo-japonaise menée par le professeur Philippe Froguel, du CNRS-Pasteur, Lille et Imperial College London, qui montrent pour la première fois le rôlesclé des oméga-3 dans la régulation du poids et du métabolisme. Ce gène GPR120 produit normalement le récepteur cellulaire des acides gras insaturés comme les oméga-3, que l’on trouve dans les poissons gras et les fruits secs notamment, souligne l’AFP.
Les souris porteuses du gène altéré, soumises à un régime riche en graisses et en sucre, ont développé une obésité bien plus rapidement que leurs rongeurs dépourvus de la mutation, notent les chercheurs. Elles ont également développé un diabète et une surcharge en graisse du foie comparable à celle que l’on observe chez les obèses et qui peuvent déboucher sur des maladies telles que la cirrhose et l’athérosclérose (encrassement des artères) accélérée, ajoutent-ils.
Parallèlement, les chercheurs ont séquencé le gène GPR120 et découvert une mutation, R270H, qu’ils ont analysée chez 14 500 personnes obèses. Cette mutation, présente chez 3 % des obèses, rend totalement inactif le récepteur que possèdent les cellules de certains organes comme le foie et surtout les intestins, et augmente de 60 % le risque de développer une obésité, relèvent les chercheurs.
Normalement, activé par la présence de corps gras, le récepteur dépendant du gène GPR120 stimule la production d’insuline et la sécrétion d’hormones de la satiété qui coupent l’appétit. Parmi ces hormones, on trouve le GLP1, utilisé comme médicament du diabète.
Le récepteur GPR120, qui intervient aussi dans le goût pour les graisses et leur stockage dans l’organisme, pourrait devenir une cible pour de futurs traitements contre l’obésité et les maladies hépatiques liées au surpoids, souligne le Pr Froguel dans un communiqué.
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