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Économie - Hongrie

Après 66 ans de service, la compagnie aérienne Malev clouée au sol

Les difficultés de la compagnie nationale, affectée par la concurrence des sociétés à bas coûts et des erreurs de gestion, ne datent pas d’hier.

La décision de Malev de clouer les avions au sol a pour conséquence l’annulation de 64 vols. Bernadette Szabo/Reuters

À court d’argent, la compagnie aérienne publique hongroise Malev a cessé hier ses opérations après 66 ans de service, un coup dur pour l’économie et les finances du pays déjà très fragilisées.
« Depuis 05h00 GMT le 3 février, après avoir opéré pendant 66 ans de façon presque ininterrompue, Malev ne décolle plus », a annoncé la compagnie.
Dans l’immédiat, la décision de clouer les avions au sol a pour conséquence l’annulation de 64 vols et l’obligation pour près de 7 200 personnes (dont 3 700 à l’étranger comme Londres, Prague ou encore Bruxelles) de trouver une alternative pour se rendre vers leur destination, ont précisé des responsables de la compagnie lors d’une conférence de presse.
L’annonce est rude pour le pays, dont l’économie est en quasi-stagnation et qui a besoin rapidement d’une aide du Fonds monétaire international et de l’Union européenne (UE) pour reprendre le contrôle sur ses finances publiques.
Les difficultés de la compagnie nationale, affectée par la concurrence des sociétés à bas coûts et des erreurs de gestion, ne datent pas d’hier. En 2010, elle avait accusé une perte de 85 millions d’euros, mais promis une amélioration pour 2011.
La Commission européenne a porté le coup de grâce il y a un mois en lui demandant de rembourser à l’État hongrois des aides financières jugées indues.
« La disparition de Malev pourrait coûter environ 10 000 emplois, si on inclut les centaines de sociétés qui travaillaient comme sous-traitantes et les partenaires dans l’industrie du tourisme », estime Ferenc Turi, consultant chez Capitol Consulting Group (CCG) interrogé par l’AFP.
S’ajoute aussi « le risque de devoir restituer 1,5 milliard d’euros à l’aéroport de Budapest », détenu par le géant allemand du BTP Hochtief, souligne-t-il. Cette compensation est prévue dans le contrat de privatisation en 2007 de l’aéroport en cas de faillite de Malev, qui assure à elle seule 40 % des vols de l’aéroport et transporte 3 millions de passagers par an.
Si la situation de la compagnie s’apparente de facto à une faillite, chacun a pris soin hier de ne pas prononcer le mot.
La veille, le tribunal de Budapest a conféré un statut spécial à la compagnie, qui emploie 2 600 personnes, afin de lui éviter la faillite. Il l’avait placée sous l’autorité d’une société de supervision chargée de s’occuper de sa gestion jusqu’à ce qu’un repreneur ou un partenaire lui soit trouvé.
Le Premier ministre conservateur, Viktor Orban, a laissé entendre dans un entretien à la radio nationale qu’il n’était pas « inconcevable » de « redémarrer une compagnie aérienne nationale », si Budapest était capable de trouver un « nouvel investisseur, responsable et capable d’assumer des risques ».
Il semble impossible que Malev puisse renaître de ses cendres, estime M. Turi. Le seul montant à rembourser à l’État s’élèverait à 344 millions d’euros, selon lui, à cela s’ajoutent les dettes auprès de ses partenaires commerciaux.
Selon l’agence gouvernementale MTI, elle devait rendre dans la journée de vendredi 9 de ses 22 avions à la société de leasing américaine ILFC. La flotte de Malev, membre de l’alliance One World, est presque exclusivement composée de Boeing 737.
Hier, les compagnies concurrentes ont pris des mesures visant à colmater la brèche. La société à bas coûts d’origine hongroise Wizz Air a ainsi annoncé la mise en service de deux nouveaux Airbus, augmentant sa capacité de 1,4 à 2 millions de passagers par an. La compagnie irlandaise Ryanair a annoncé l’ouverture dans deux semaines d’une « base à Budapest avec quatre avions et 31 destinations, soit deux millions de passagers par an », selon son vice-président Michael Cawley. 200 emplois pourraient ainsi être créés.
           (Source : AFP)
À court d’argent, la compagnie aérienne publique hongroise Malev a cessé hier ses opérations après 66 ans de service, un coup dur pour l’économie et les finances du pays déjà très fragilisées.« Depuis 05h00 GMT le 3 février, après avoir opéré pendant 66 ans de façon presque ininterrompue, Malev ne décolle plus », a annoncé la compagnie.Dans l’immédiat, la...

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