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Économie - Crise de la dette

La Grèce se met à l’unisson pour amadouer ses créanciers

Athènes a rappelé hier ses partenaires, en particulier Berlin, au respect des principes de solidarité et égalité dans l’UE.

Le Premier ministre grec, Lucas Papademos, s’est entretenu pour près de trois heures avec les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale. Ana Pool/AFP

Le Premier ministre grec, Lucas Papademos, s’est prévalu hier d’un « total » consensus au sein de l’alliance gouvernementale pour boucler avec l’UE et le FMI les « difficiles » négociations conditionnant le renflouement du pays, avec l’accord en vue sur la réduction de la dette.
« L’unité des forces politiques et leur engagement à soutenir les changements nécessaires (...) nous permettent de négocier dans de meilleures conditions », a affirmé M. Papademos avant de quitter Athènes pour Bruxelles, où il participera aujourd’hui au sommet européen.
Il s’exprimait dans un bref message télévisé, à l’issue d’une réunion de près de trois heures avec les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale formée en novembre, l’ex-Premier ministre socialiste (Pasok), Georges Papandréou, son rival conservateur Antonis Samaras, leader de la Nouvelle Démocratie, et le dirigeant d’extrême droite (Laos), Georges Karatzaferis.
Après des semaines de cacophonie et de frondes de députés contre les nouveaux sacrifices réclamés, le rendez-vous visait à retrouver une entente sur les grandes lignes de l’accord avec les créanciers privés pour l’effacement de 100 milliards de dette, et de la nouvelle cure de redressement prônée par les bailleurs de fonds publics UE et FMI.
Ces derniers exigent un engagement écrit des partis coalisés, pour la deuxième fois depuis novembre, pour tenter de garantir une ligne de conduite de la Grèce au-delà des élections anticipées prévues au printemps, et pour lesquelles M. Samaras, longtemps pourfendeur des recettes UE-FMI, part favori.
Avec les créanciers privés du pays, banques et assurances, les discussions ont enregistré « des progrès importants » ouvrant la voie à un accord cette semaine, s’est prévalu samedi soir le ministre grec des Finances, Évangélos Vénizélos. Athènes avait indiqué la semaine dernière espérer obtenir le feu vert à la finalisation de l’accord au sommet européen aujourd’hui à Bruxelles.
Mais avec la troïka UE-FMI-BCE, dont l’aval est nécessaire pour débloquer les prêts de quelque 130 milliards d’euros promis au total d’ici à 2015, le bras de fer se durcit.
Les négociations « ne sont pas faciles. (...) Les partenaires veulent des engagements et conditions supplémentaires », a reconnu M. Papademos.
Il a imputé ces pressions « malgré les avancées faites pour stabiliser l’économie et les grands sacrifices » des Grecs aux « écarts » budgétaires et aux « retards accumulés pour la mise en œuvre de certaines politiques ».
Dans une zone euro pressée de contenir la crise, les créanciers publics paraissent décidés à battre le fer tant qu’il est chaud pour imposer la dévaluation intérieure (tout en restant dans l’euro) qu’ils jugent nécessaire pour que l’économie redevienne compétitive et exportatrice.
En particulier sur une réforme du marché du travail censée relancer une économie en récession depuis cinq ans, où le taux de chômage a atteint 18 %.
Mais les baisses réclamées sur les salaires du privé fâchent jusqu’au sein du patronat, dans un pays déjà paupérisé par deux ans de rigueur. L’hebdomadaire de centre gauche To Vima dénonçait ainsi hier un « chantage », tandis que le quotidien de gauche radicale Avghi barrait sa une d’un « NON ».
La troïka réclame aussi de nouvelles coupes dans les pensions de retraites complémentaires, allocations sociales et dépenses de santé, une hausse des impôts immobiliers et la réduction du secteur public pour tenir l’objectif de 150 000 postes de moins d’ici à 2015.
Le tout en s’opposant au droit de regard réclamé par l’État, qui devra recapitaliser les banques grecques.
La défiance des bailleurs de fonds sur la volonté et la capacité du pays à s’administrer cette purge est à son comble, comme l’atteste la proposition informelle avancée par l’Allemagne d’un contrôle européen direct du budget grec.
Après son rejet catégorique par Athènes samedi, M. Évangélos Vénizélos a rappelé hier les partenaires, en particulier Berlin, au respect des principes de solidarité et égalité dans l’UE. « Quiconque pose à un peuple un dilemme entre l’aide financière et la dignité nationale ignore des enseignements historiques fondamentaux », a-t-il affirmé, tout en protestant de la sincérité des engagements grecs à « appliquer les décisions difficiles mais nécessaires qui s’imposent ».
Dans un entretien au quotidien Bild à paraître lundi, le ministre allemand de l’Économie, Philipp Roesler, n’en a pas moins soutenu le principe d’une tutelle renforcée sur Athènes.
(Source : AFP)
Le Premier ministre grec, Lucas Papademos, s’est prévalu hier d’un « total » consensus au sein de l’alliance gouvernementale pour boucler avec l’UE et le FMI les « difficiles » négociations conditionnant le renflouement du pays, avec l’accord en vue sur la réduction de la dette.« L’unité des forces politiques et leur engagement à soutenir les changements...

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