Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Objets et histoire

Sucre émoi !

Blanc ou brun, le sucre sous toutes ses formes.

Ce sont les Indiens qui les premiers inventent des techniques pour extraire le sucre de la canne. À cette nouvelle substance, ils donnent le nom sanscrit de « sarkara ».
Au VIe siècle avant Jésus-Christ, au cours d’une expédition dans la vallée de l’Indus, les Perses du roi Darius le Grand font la découverte du « roseau qui produit du miel sans le concours des abeilles ». Ils en rapportent en Occident. Après les Perses, ce sont les Grecs et les Romains qui s’approprient le sucre. Une découverte qu’ils doivent en partie à un homme, Mégasthénès. Historien et géographe grec né vers 340 av. J.-C., il passe 10 années en Inde comme ambassadeur. L’usage que Grecs et Romains font du sucre est essentiellement thérapeutique. Médecin et botaniste grec, Dioscoride (40-90 ap. J.-C.) indique qu’il « existe une espèce de miel concret appelé sucre. Il ressemble au sel par sa consistance et craque sous la dent ». Il recommande l’eau de sucre pour soigner ou purger les reins, l’estomac, les intestins et la vessie.
La conquête islamique, à partir du VIIe siècle de notre ère, va favoriser l’expansion géographique de la canne à sucre. Le « sel indien » était transporté à dos de chameau sur les longues routes des caravanes, à travers l’Arabie ou l’Asie Mineure, jusqu’à Jérusalem ou la côte égyptienne. Bientôt, Alexandrie devint le port principal pour le commerce du sucre. Les caravanes de chameaux l’y apportaient et de là, il était pris en charge par la flotte marchande de Venise. Le commerce du sucre a été un des facteurs déterminants de la richesse vénitienne au Moyen Âge.
Jusqu’au XIIIe siècle, la friandise la plus délicieuse consistait en fruits confits dans du miel et des confitures faites au miel. Telle était du moins la situation de l’Europe, où on élevait d’innombrables essaims d’abeilles pour satisfaire aux besoins en produits édulcorants. Au XVIIe siècle, le sucre était encore une telle rareté que le sucrier qu’on posait sur la table était fermé à clef. Seul le chef de la famille en possédait la clef et distribuait les minuscules morceaux, les miettes de sucre au dessert. Il était convoité par tous. Même à la cour de Louis XIV l’usage en était resté, et l’honneur était grand pour les courtisans et les hôtes si le Roi-Soleil sortait la clef et faisait de ses propres mains, parcimonieusement, la distribution.
Au XVIIIe siècle, la consommation de sucre s’accrut. Mais cette denrée fort coûteuse engloutissait le plus clair du budget ménager. Rien d’étonnant, dans ces conditions, qu’on se mît à la recherche, dès lors, d’un sucre moins cher. Un chimiste allemand du nom de Marggraf essaya en 1747, pour la première fois, de se servir de la betterave blanche (ou betterave sucrière – différente de la betterave rouge qu’on consomme) pour faire du sucre. Sa tentative réussit, mais c’était un processus très long, très pénible et entrepris avec des moyens insuffisants. La betterave d’alors n’était guère comparable à notre betterave à sucre d’aujourd’hui, parce que sa teneur en sucre était minime. Cependant, la découverte était d’importance.
En Allemagne, le chimiste Achard, fils de réfugiés français et alors âgé d’une quarantaine d’années, disciple du chimiste Marggraf, va poursuivre les travaux de son mentor. En 1802, il fait construire une fabrique expérimentale de sucre de betterave, la première au monde, à Künern en Silésie. Le sucre raffiné, centrifugé, était appelé sucre blanc et considéré comme médicament. Seules les pharmacies avaient le droit d’en vendre, et encore en quantités minimes pesées sur des balances de précision. Beaucoup de temps devait s’écouler encore avant que ce sucre quittât les pharmacies pour les épiceries.
À la suite du blocus continental, Napoléon Ier ordonna partout l’installation de raffineries suivant le modèle de l’usine d’Achard. Pour donner plus d’attrait à ses recommandations, des primes furent offertes : tout propriétaire produisant sur ses terres quatre cents quintaux de sucre brut au cours d’une campagne devait toucher une prime de cinq cents écus. Ainsi fut donnée la première impulsion officielle à l’industrie européenne du sucre. Des dizaines d’années devaient s’écouler avant que le sucre de betterave, grâce au progrès de l’industrialisation, due elle-même en partie à l’accroissement de la demande, pût s’imposer définitivement. La betterave, de son côté, était continuellement améliorée et sa teneur en sucre augmentait sans cesse.
Sans la betterave, il eût été impossible de satisfaire les besoins de la population toujours croissante d’Europe. Sans la betterave, le morceau de sucre serait toujours, chez nous, une friandise coûteuse, et même précieuse, réservée aux riches. Pas bête...rave !

Sources principales :
cafe-geo.net
vt-nrt.org
parcourslemonde.com
Ce sont les Indiens qui les premiers inventent des techniques pour extraire le sucre de la canne. À cette nouvelle substance, ils donnent le nom sanscrit de « sarkara ».Au VIe siècle avant Jésus-Christ, au cours d’une expédition dans la vallée de l’Indus, les Perses du roi Darius le Grand font la découverte du « roseau qui produit du miel sans le concours des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut