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À La Une - Rapport

L'Iran n'essaiera pas d'avoir la bombe atomique en 2012

Selon l'ISIS, Téhéran n'a même pas encore pris la décision de se doter d'un arsenal nucléaire.

Mahmoud Ahmadinejad visitant la centrale nucléaire de Natanz. Archives/Reuters

L'Iran ne se lancera probablement pas dans la construction d'une arme nucléaire en 2012 car il n'est pas encore en mesure de fabriquer suffisamment d'uranium enrichi à usage militaire, affirme un organisme américain indépendant dans un projet de rapport.

 

Ce jugement de l'Institut des sciences et de la sécurité internationale (ISIS) tempère d'autres estimations plus alarmistes quant aux progrès du programme nucléaire iranien, dont la poursuite a conduit les Etats-Unis et l'Union européenne à renforcer leurs sanctions contre la République islamique. "Il est peu probable que l'Iran décide de se lancer précipitamment dans la construction d'armes nucléaires tant que ses capacités d'enrichissement d'uranium resteront aussi limitées qu'aujourd'hui", est-il écrit dans ce document de l'ISIS, pas encore publié mais que Reuters a pu consulter.

 

Selon ce projet de rapport, l'Iran n'a même pas encore pris la décision de se doter d'un arsenal nucléaire.

 

L'ISIS a été fondé par David Albright, un expert respecté des questions nucléaires. Ce rapport a été financé par un don de l'Institut de la Paix des Etats-Unis, organe indépendant et non partisan fondé par le Congrès américain en 1984 et financé par des fonds fédéraux.

"Il est peu probable que l'Iran se déclare en 2012, en grande partie parce qu'il est dissuadé de le faire", poursuit ce rapport. Les sanctions occidentales, dont les dernières visent le secteur pétrolier iranien, et la crainte d'une frappe militaire israélienne ont joué un rôle en ce sens, est-il encore écrit.

 

Des responsables américains jugent également que l'Iran n'a pas encore pris la décision de se doter d'un arsenal nucléaire et qu'un débat agite les cercles du pouvoir à Téhéran quant aux avantages et aux inconvénients d'une telle initiative. L'essentiel des activités nucléaires iraniennes est à usage civil mais la République islamique ne se ferme aucune porte, ce qui contribue à l'impression de duperie ressentie en Occident, ont dit ces responsables à Reuters sous le sceau de l'anonymat.

 

Certains analystes conservateurs américains et israéliens ont par le passé contesté ce genre d'estimations et affirmé que l'Iran avait suffisamment progressé dans son programme nucléaire pour fabriquer une bombe dans un délai d'un an, voire moins. "Même si l'Iran pratique l'esquive dans le domaine nucléaire, rien ne prouve que le régime a décidé de fabriquer des armes nucléaires", insiste le rapport de l'ISIS. 

 

Ahmadinejad : L'Iran prêt à des négociations


Parallèlement, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé aujourd’hui que son pays est prêt à des négociations nucléaires avec les grandes puissances contrairement à ce que disent les Occidentaux. "Ils affirment que l'Iran esquive les négociations, mais cela n'est pas vrai", a déclaré M. Ahmadinejad lors d'un déplacement en province. Les principaux dirigeants européens et américains ont renouvelé ces derniers jours le souhait de voir l'Iran reprendre des négociations "sérieuses" avec le groupe des groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne), tout en affirmant que la balle était dans le camp de Téhéran. L'Union européenne a notamment réaffirmé lundi "attendre la réaction" de l'Iran à une proposition de reprise des négociations transmise en octobre par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

 

M. Ahmadinejad a également fustigé les Occidentaux qui "adoptent à chaque fois des résolutions (ndlr: établissant des sanctions) à la veille de négociations pour les perturber". Le président iranien a toutefois réaffirmé que l'Iran ne serait "pas affecté" par les nouvelles sanctions pétrolières et financières de l'Union européenne, qui ont suivi une mesure similaire des Etats-Unis. "A une époque, 90% de notre commerce se faisait avec l'Europe, mais aujourd'hui c'est seulement 10%, et cela fait trente ans que les Etats-Unis n'achètent pas de pétrole à l'Iran et n'ont pas de relations avec notre banque centrale (...) Le peuple iranien ne sera pas affecté", a-t-il déclaré.

L'Iran ne se lancera probablement pas dans la construction d'une arme nucléaire en 2012 car il n'est pas encore en mesure de fabriquer suffisamment d'uranium enrichi à usage militaire, affirme un organisme américain indépendant dans un projet de rapport.
 
Ce jugement de l'Institut des sciences et de la sécurité internationale (ISIS) tempère d'autres estimations plus alarmistes...

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