Joumblatt applaudit à la position des alaouites qui se sont démarqués du régime syrien

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a critiqué la position du ministre des Affaires étrangères, Adnan Mansour, au sujet de la crise syrienne. Selon M. Joumblatt, cette position nuit à la crédibilité du Liban.

"Si seulement le représentant du Liban à la Ligue arabe pouvait garder le silence concernant la crise syrienne au lieu de proposer des solutions", a déclaré le chef du PSP dans son éditorial dans l’hebdomadaire al-Anbaa, affilié au PSP. Il a estimé que le Liban devrait "maintenir ses distances à l'égard des développements en Syrie".

Dénonçant une approche "déséquilibrée" de la crise syrienne, Adnan Mansour a critiqué lundi l'appel à la démission du président Assad lancé par la Ligue arabe. M. Mansour, qui n'a pas apporté son soutien au plan présenté par la Ligue dimanche au Caire, a souligné que cet appel avait été soumis subitement à la conférence minitérielle  et qu'il fait fi  des violences commises par les adversaires d'Assad.

"Nous étions venus discuter du rapport des observateurs de la Ligue arabe (...) et subitement, cette décision a été mise sur la tapis", a-t-il dit à la presse à son retour du Caire. "Hier (ndlr, dimanche), nous avons appelé à un cessez-le-feu de la part des deux parties, mais pour faire cesser les meurtres, nous nous sommes focalisés sur les autorités syriennes. Il n'est pas possible de continuer ainsi sans appeler les deux parties à stopper les violences", a-t-il poursuivi. "Des passages de ce rapport ne sont pas équilibrés, et je l'ai dit lors de la conférence", a ajouté le chef de la diplomatie libanaise.

Pour en revenir à M. Joumblatt, se demandant si les observateurs arabes sont qualifiés pour mener à bien leur mission, il a assuré que la Syrie se dirige vers la guerre civile à cause de la répression continue et des rejets répétés (par le régime syrien) de toutes les initiatives proposées pour une sortie de crise.

Walid Joumblatt a par ailleurs salué la position des alaouites syriens qui se sont dissociés des pratiques du régime Assad (alaouite).

Des intellectuels alaouites syriens, dont des écrivains et des journalistes, ont dénoncé la semaine dernière dans un communiqué "les tentatives du pouvoir de lier la communauté alaouite et les minorités religieuses au régime à travers des manipulations sécuritaires et médiatiques". Les signataires ont également rejeté "le comportement et les déclarations de certaines parties de l’opposition qui tentent d’attribuer à notre soulèvement une coloration sectaire alors qu’il est un soulèvement pour la dignité et les revendications civiles". Les signataires alaouites ont accusé ces factions de l'opposition d’être "l’autre visage du régime despote", qui réprime dans le sang le mouvement de contestation lancé il y a dix mois.

Le communiqué a lancé également un appel "aux Syriens alaouites et aux minorités religieuses et ethniques, qui redoutent les conséquences d’un éventuel effondrement du régime, les invitant à participer au renversement de ce pouvoir oppressif et à l’édification d’une nouvelle République basée sur l’Etat de droit et la citoyenneté".

"A quand une position similaire des druzes de Jabal el-Arab?", s'est interrogé sur ce plan M. Joumblatt. Et de poursuivre : "N'est-il pas temps pour les soldats syriens druzes de refuser les ordres de tuer leurs frères à Homs, Hama, Idleb et d'autres régions?"