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À La Une - Crise

Les nouvelles autorités libyennes de plus en plus contestées

Le vice-président du CNT contraint à la démission ; l'adoption de la loi électorale reportée.

"Nous ne voulons pas que notre pays glisse vers le chaos (...) car cette étape est critique, pas moins critique que celle qui l'a précédée", a mis en garde Abdelhafidh Ghoga sur cette photo datée octobre 2011. Abdullah DOMA/

Le numéro deux du Conseil national de transition libyen (CNT) Abdelhafidh Ghoga a été contraint à la démission dimanche en pleine crise politique, la première depuis que les nouvelles autorités ont pris les rênes du pouvoir.

 

"Après la fin de la guerre de libération, une atmosphère de haine qui ne sert pas l'intérêt national a commencé à dominer", a expliqué M. Ghoga à l'AFP.  "Pour prouver que nous sommes avec l'intérêt de la Libye et que nous ne sommes qu'un mouvement de lutte, nous avons décidé de laisser la place à d'autres patriotes. Nous n'avons aucun problème avec ça, car l'important est de préserver le CNT", a-t-il ajouté. "Nous ne voulons pas que notre pays glisse vers le chaos (...) car cette étape est critique, pas moins critique que celle qui l'a précédée", a-t-il encore dit.

 

Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a pour sa part écarté une démission du Conseil. "Nous ne démissionnerons pas car elle (la démission) mènerait à une guerre civile", a déclaré M. Abdeljalil dans une interview dimanche soir à la télévision libyenne, Libya Al-Hurra (Libye libre).

 

Samedi, des grenades artisanales avaient été jetées sur le siège du CNT à Benghazi avant que des centaines de manifestants ne l'envahissent et ne mettent le feu à sa façade.


Sous la pression de la rue, le CNT, contraint de se réunir dans un lieu tenu secret pour des raisons de sécurité après les incidents de la veille, a également reporté l'adoption de la loi électorale qui régira l'élection d'une assemblée constituante en juin. "La loi électorale devait être annoncée aujourd'hui (dimanche) mais certains articles doivent être réexaminés. La loi va être adoptée le 28 janvier", a affirmé à l'AFP Abderrazak al-Aradi, en ajoutant qu'une commission électorale de 17 membres avait en revanche été formée. Ce report doit être consacré à prendre l'avis d'organisations de la société civile et d'experts, certains articles du projet de loi publié sur internet ayant été contestés, comme celui réservant 10% des sièges de l'assemblée aux femmes, a ajouté M. al-Aradi. "Le CNT se dirige vers son abandon, comme l'ont demandé beaucoup de gens. La majorité des réactions sont négatives. Le principe de la discrimination positive n'a pas été compris", a-t-il expliqué. L'article concernant le mode de scrutin et celui qui interdit aux personnes ayant occupé un poste de responsabilité sous Mouammar Kadhafi de se présenter doivent eux aussi faire l'objet de nouvelles discussions, a-t-il ajouté. La Commission électorale qui supervisera les futures élections est composée de 17 membres, dont des juges, des avocats, des militants des droits de l'Homme, des représentants de jeunes et de femmes, a-t-il précisé.


Par ailleurs, au moins 4.000 étudiants libyens ont manifesté dimanche à Benghazi pour protester contre l'arrestation de 11 de leurs camarades après l'agression du vice-président CNT dans leur université, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Abdelhafidh Ghoga avait été pris à parti et agressé jeudi à l'Université de Ghar Younès, à Benghazi, où il devait assister à une cérémonie en l'honneur des martyrs de la révolution qui a renversé Mouammar Kadhafi. "Nous ne voulons pas de Ghoga! Le sang des martyrs n'aura pas été versé en vain!", scandaient les étudiants.
M. Ghoga est régulièrement accusé par des manifestants d'être un "opportuniste" et d'avoir fait partie du régime de Kadhafi. Le CNT avait vivement condamné l'agression de son vice-président en la mettant sur le compte d'un "plan odieux" visant à déstabiliser les autorités.

Le numéro deux du Conseil national de transition libyen (CNT) Abdelhafidh Ghoga a été contraint à la démission dimanche en pleine crise politique, la première depuis que les nouvelles autorités ont pris les rênes du pouvoir.
 
"Après la fin de la guerre de libération, une atmosphère de haine qui ne sert pas l'intérêt national a commencé à dominer", a expliqué M. Ghoga...

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