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À La Une - Liban

Funérailles, à Arida, du jeune pêcheur libanais tué par des tirs syriens

Après une heure d'interrogatoire, les forces de sécurité syriennes ont dit qu'il s'agissait d'une "erreur", affirme l'oncle de la victime.

L'un des pêcheurs libanais de Arida (Liban nord) arrêté par des forces syriennes montre des marques sur son dos. Son neveu, Maher, 14 ans, a été tué par des tirs syriens. Omar Ibrahim/Reuters

Les autorités syriennes ont rendu dimanche la dépouille d'un adolescent libanais de 14 ans et libéré ses deux oncles, qui ont dit avoir été attaqués alors qu'ils pêchaient le long de la frontière maritime avec la Syrie, a indiqué un correspondant de l'AFP.

 

Le corps de Maher Hamad, 14 ans, qui a été emmené en même temps que ses oncles alors qu'ils se trouvaient à bord de leur bateau au large du Liban samedi, a été remis à des responsables libanais au poste-frontière d'Abboudiya, dans le nord du pays, a constaté le correspondant.

Une procession funéraire s'est déroulée de la maison de ses parents, dans le village d'Al-Arida, vers la frontière, où certains participants ont lancé des pierres en direction des troupes syriennes, sans qu'elles ne ripostent.

 

Fadi Hamad, un des oncles de Maher remis aux autorités libanaises, a raconté que l'adolescent avait été tué par des hommes armés, partisans du régime syrien. "Nous avions jeté nos filets le soir précédent, et nous étions sortis les relever tôt samedi", a raconté Fadi Hamad, 36 ans, à l'AFP. "Nous avons alors vu un bateau s'approcher, et nous lui avons dit de reculer car il s'approchait de nos filets". "Ils ont brièvement disparu puis ils sont revenus, et quand ils se sont rapprochés j'ai pu voir six hommes armés à bord. Quatre d'entre eux sont montés sur notre bateau. Nous étions terrifiés. Ils ont ouvert le feu et blessé mon frère et Maher".

Les hommes armés les ont emmenés de force en Syrie, où Maher est décédé des suites de ses blessures, selon lui.

 

A Arida, procession funéraire pour le jeune marin-pêcheur

Maher Hamad, tué par des tirs syrien. Omar Ibrahm/Reuters

 

M. Hamad a raconté avoir ensuite été conduit dans des locaux des renseignements militaires dans la ville portuaire de Tartous, où il a été battu et interrogé pour savoir s'il faisait de la contrebande d'armes. Après une heure d'interrogatoire, il a été informé qu'il s'agissait d'une "erreur".

 

L'autre oncle, Khaled Hamad, a été soigné pour une blessure par balle à la jambe.

 

Selon l'agence officielle syrienne Sana, les trois Libanais ont été arrêtés par une patrouille alors qu'ils tentaient de pénétrer dans les eaux syriennes pour y mener "des activités de contrebande". Les autorités portuaires ont averti les pêcheurs libanais, leur intimant de suivre les ordres, mais ces derniers ont "jeté leur cargaison à la mer et tenté de s'échapper", selon la Sana. Le bateau a alors été la cible de tirs "provenant d'un autre bateau libanais, arrivé depuis les eaux libanaises", qui ont fait un blessé et un mort, affirme l'agence syrienne.

 

L'incident a été condamné par le président libanais Michel Sleimane, qui a réclamé l'ouverture d'une enquête. Des manifestations ont également eu lieu à Al-Arida, au cours desquelles des habitants ont brûlé des pneus à 200 mètres de la frontière entraînant la fermeture du point de passage. Des manifestants ont également monté une tente près de la frontière, devant laquelle plusieurs d'entre eux étaient réunis dimanche afin de protester contre l'incident.

 

Le régime de Damas fait face depuis mars 2011 à un soulèvement sans précédent, qu'il réprime violemment. Des incursions de soldats syriens en territoire libanais ont fait au moins six morts et plusieurs blessés dans des villages frontaliers depuis octobre. Le Liban accueille également des milliers de réfugiés syriens, dont des soldats ayant fait défection et des opposants.

 

Lire aussi : La Ligue arabe se penche sur sa mission d'observation controversée en Syrie

Les autorités syriennes ont rendu dimanche la dépouille d'un adolescent libanais de 14 ans et libéré ses deux oncles, qui ont dit avoir été attaqués alors qu'ils pêchaient le long de la frontière maritime avec la Syrie, a indiqué un correspondant de l'AFP.
 
Le corps de Maher Hamad, 14 ans, qui a été emmené en même temps que ses oncles alors qu'ils se trouvaient à bord...

commentaires (4)

Ali...la nervosité des forces de sécurité syriennes n'est pas un prétexte...nous sommes libanais,ils sont syriens...ce n'est pas...et ne sera jamais,en dépit des "rêves" de nos SS locaux,le même pays...nous n'avons ,ni la même histoire,ni les mêmes habitudes,ni rien du tout en commun...chacun chez soi...et à supposer qu'ils nous considèrent comme des frères,c'est une bien curieuse façon de le montrer,non?

GEDEON Christian

05 h 13, le 23 janvier 2012

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Commentaires (4)

  • Ali...la nervosité des forces de sécurité syriennes n'est pas un prétexte...nous sommes libanais,ils sont syriens...ce n'est pas...et ne sera jamais,en dépit des "rêves" de nos SS locaux,le même pays...nous n'avons ,ni la même histoire,ni les mêmes habitudes,ni rien du tout en commun...chacun chez soi...et à supposer qu'ils nous considèrent comme des frères,c'est une bien curieuse façon de le montrer,non?

    GEDEON Christian

    05 h 13, le 23 janvier 2012

  • T'as quel âge mon garçon?? 13-14 ans monsieur... Alors bang...bang!! Allons, ça ne se passe pas comme ça. Avant tout, paix à l'âme de notre jeune compatriote et mes sincères condoléances à ses parents qui doivent souffrir si j'ose dire, le martyre! Il faut dire aussi d'autre coté que les Syriens sont devenus nerveux après les déclarations de notre ex PM et le soutien populaire, trafic d'armes et de terroristes de son député Daher! (Illé 3A2esto el 7ayyé, Bi5af min Jarr el Habel!)

    Ali Farhat

    17 h 03, le 22 janvier 2012

  • exactement,Antoine.On a des passoires ici,pas de GVT.

    Marie Claude

    08 h 25, le 22 janvier 2012

  • Triste et révoltante cette intervention syrienne dans le territoire libanais comme du temps de la guerre civile et le comble comme si on n ’a pas un gouvernement pour au moins contester. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 27, le 22 janvier 2012

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