Privée d’accès aux marchés pour refinancer sa dette qui caracole à plus de 160 % du PIB, la Grèce procède à des émissions régulières de bons du Trésor à court terme, à un coût restant élevé, qui témoigne de la méfiance persistante des marchés sur sa solvabilité. Sa dernière émission pour 1,625 md de titres à six mois le 10 janvier s’était également assortie d’un taux d’intérêt en légère baisse, de 4,9 % par rapport à la précédente émission du même type (4,95 % en décembre).
Cette émission intervient au moment où la Grèce doit mener un marchandage serré avec ses créanciers privés pour tenter de trouver un accord d’effacement de dette, après la théâtrale suspension des négociations vendredi dernier, suscitée par une initiative du FMI et de Berlin d’alléger le fardeau des Grecs. Alors que la Grèce vit sous la menace d’un défaut de paiement dès le mois de mars, le gouvernement de Lucas Papademos n’a cessé de réitérer depuis vendredi sa « confiance » dans la conclusion « à temps » d’un accord, minimisant la portée de la suspension des discussions avec le lobby bancaire mondial IIF en vue de l’effacement de 100 milliards d’euros de dette. « Nous avons des raisons de croire que nous parviendrons à un accord très bientôt », a encore martelé hier une source du ministère des Finances. Mais elle n’a pas exclu que la réunion entre le gouvernement et les négociateurs du secteur privé, prévue aujourd’hui, puisse être décalée à demain, en raison de « l’arrivée tardive prévue de Charles Dallara, le patron de l’IIF, à Athènes mercredi ».
Rappelons que fixée fin octobre par la zone euro, la base de l’accord reste un effacement de 50 % de la dette détenue par les institutions privées et un échange de titres, avec une maturité pouvant aller de 20 à 30 ans, pour le reste. Dans ce contexte de crise, plus de 10 000 personnes, selon la police, ont manifesté hier à Athènes contre l’austérité qui frappe la Grèce pour la troisième année consécutive, en marge de grèves dans plusieurs entreprises, marquant la première mobilisation sociale de 2012 dans le pays.
(Source : AFP)
commentaires (0)
Commenter