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À La Une - Catastrophe

Le bilan de « la croisière de la mort » s’alourdit en Italie

Cinq corps ont été retrouvés, tandis que le commandant du Costa Concordia est incarcéré pour homicide volontaire et abandon de navire.

Les recherches sont rendues difficiles par l’inclinaison du bateau qui risque de couler totalement.  Photo Filippo Monteforte

Deux corps ont été trouvés hier dans l’épave du Costa Concordia près de l’île italienne du Giglio. Cette découverte porte le bilan de cette « croisière de la mort » à cinq morts, une soixantaine de blessés et une quinzaine de disparus. Alors que la nuit était tombée sur l’île du Giglio, les recherches se poursuivaient donc dans l’épave du navire de la société italienne Costa, leader européen des croisières, semi-immergée à une trentaine de mètres du rivage, après le sauvetage miraculeux de trois personnes. Mais les sauveteurs avaient assez peu d’espoirs de retrouver des survivants. Confiant sa « grande tristesse » et sa « résignation », Angelo Scarpa, plongeur de 24 ans qui a trouvé les deux cadavres, a dit avoir « peur qu’on puisse en trouver d’autres ». M. Scarpa a également indiqué qu’avec ses collègues, ils allaient se concentrer sur la zone du restaurant où « il pourrait y avoir d’autres corps », car « les gens étaient en train de manger au moment de l’accident » vendredi soir. Les recherches sont rendues en outre difficiles par la très forte inclinaison du paquebot couché sur un flanc à 90 degrés et qui risque de glisser et couler totalement. Les autorités craignent par ailleurs que le carburant du navire ne se déverse dans la mer.
Par ailleurs, les premiers éléments de l’enquête et de nombreux témoignages accablent le commandant, incarcéré samedi pour homicide multiple et abandon de navire. « La route suivie par le navire n’était pas la bonne », a ainsi indiqué le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, en charge de l’enquête. Le commandant « s’est approché de manière très maladroite de l’île du Giglio, a heurté un rocher qui s’est encastré dans le flanc gauche, faisant s’incliner (le navire) et embarquer énormément d’eau en l’espace de deux, trois minutes », a-t-il ajouté. D’après les premiers éléments tirés de la boîte noire, le navire était à « seulement 150 mètres du rivage, une distance incroyablement proche », a encore dit le procureur. Le magistrat a également mis en cause la gestion de l’accident par l’équipage. Selon lui, l’alerte a été lancée une heure après l’impact. « C’est une grosse erreur humaine qui a eu des conséquences dramatiques », a dénoncé quant à lui le ministre de la Défense, l’amiral Giampaolo Di Paola.
Selon certains, le navire effectuait une sorte de parade surnommée l’« inchino » (la révérence), toutes lumières allumées et à grands renforts de sirènes pour saluer les 800 habitants de Giglio, ce que tente de confirmer la justice.
Élément encore aggravant, les gardes-côtes ont demandé à plusieurs reprises – et en vain – au commandant de remonter à bord du navire pendant les opérations de secours. Le commandant « était déjà, un peu après minuit, sur les rives de Giglio » alors que les derniers passagers ont été évacués vers 05h00 GMT, selon les pompiers.
Au moment du naufrage vendredi soir vers 20h30 GMT, le navire transportait quelque 4 229 personnes dont plus de 3 200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d’équipage. De nombreux témoins ont décrit des « scènes d’apocalypse » et de « panique » avec des bousculades entre touristes cherchant à monter sur les chaloupes, au milieu des cris et des pleurs. Dans la panique, des dizaines de passagers se sont jetés à l’eau, et ont heurté des rochers, ce qui explique pourquoi sur la quarantaine de blessés, beaucoup ont des bras ou jambes cassées. Les plus de 4 000 rescapés ont été transférés samedi de Giglio vers le port de Santo Stefano puis rapatriés pour la plupart vers leurs villes d’origine en Italie et à l’étranger.

(Source : AFP)
Deux corps ont été trouvés hier dans l’épave du Costa Concordia près de l’île italienne du Giglio. Cette découverte porte le bilan de cette « croisière de la mort » à cinq morts, une soixantaine de blessés et une quinzaine de disparus. Alors que la nuit était tombée sur l’île du Giglio, les recherches se poursuivaient donc dans l’épave du navire de la...

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