Par ailleurs, les premiers éléments de l’enquête et de nombreux témoignages accablent le commandant, incarcéré samedi pour homicide multiple et abandon de navire. « La route suivie par le navire n’était pas la bonne », a ainsi indiqué le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, en charge de l’enquête. Le commandant « s’est approché de manière très maladroite de l’île du Giglio, a heurté un rocher qui s’est encastré dans le flanc gauche, faisant s’incliner (le navire) et embarquer énormément d’eau en l’espace de deux, trois minutes », a-t-il ajouté. D’après les premiers éléments tirés de la boîte noire, le navire était à « seulement 150 mètres du rivage, une distance incroyablement proche », a encore dit le procureur. Le magistrat a également mis en cause la gestion de l’accident par l’équipage. Selon lui, l’alerte a été lancée une heure après l’impact. « C’est une grosse erreur humaine qui a eu des conséquences dramatiques », a dénoncé quant à lui le ministre de la Défense, l’amiral Giampaolo Di Paola.
Selon certains, le navire effectuait une sorte de parade surnommée l’« inchino » (la révérence), toutes lumières allumées et à grands renforts de sirènes pour saluer les 800 habitants de Giglio, ce que tente de confirmer la justice.
Élément encore aggravant, les gardes-côtes ont demandé à plusieurs reprises – et en vain – au commandant de remonter à bord du navire pendant les opérations de secours. Le commandant « était déjà, un peu après minuit, sur les rives de Giglio » alors que les derniers passagers ont été évacués vers 05h00 GMT, selon les pompiers.
Au moment du naufrage vendredi soir vers 20h30 GMT, le navire transportait quelque 4 229 personnes dont plus de 3 200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d’équipage. De nombreux témoins ont décrit des « scènes d’apocalypse » et de « panique » avec des bousculades entre touristes cherchant à monter sur les chaloupes, au milieu des cris et des pleurs. Dans la panique, des dizaines de passagers se sont jetés à l’eau, et ont heurté des rochers, ce qui explique pourquoi sur la quarantaine de blessés, beaucoup ont des bras ou jambes cassées. Les plus de 4 000 rescapés ont été transférés samedi de Giglio vers le port de Santo Stefano puis rapatriés pour la plupart vers leurs villes d’origine en Italie et à l’étranger.
(Source : AFP)
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