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Culture - Art muséal

Menton offre un musée au poète dessinateur Jean Cocteau

Le musée Cocteau à Menton.

Le musée Jean Cocteau, qui ouvre ses portes à Menton sur les bords d’une Méditerranée adulée par l’artiste, présente son étonnant éclectisme grâce à la donation d’un milliardaire.
« Cocteau détestait les musées, qui tuaient selon lui la vitalité d’une œuvre », prévient la conservatrice Célia Bernasconi. La sélection de 250 œuvres se veut « une promenade » à travers une vie intensément créative (1889-1963), écrit Catherine Marciano de l’AFP.
Séverin Wunderman, qui fit fortune en Amérique dans l’horlogerie de luxe et collectionna dès l’âge de 19 ans des dessins de Cocteau, a donné en 2005 à la ville de Menton 1 800 œuvres dont 990 de l’artiste. À condition de les montrer dans un musée.
C’est chose faite : un écrin blanc aux formes méandreuses abrite la plus grande collection publique mondiale du poète. Dessins, peintures, céramiques, tapisseries, livres, manuscrits, photographies de Cocteau, œuvres de ses amis (Picasso, Modigliani, Foujita, De Chirico)... Le musée projette aussi des extraits de ses films.
« J’ai quatre collections, qui seront exposées tour à tour pendant un an », annonce Célia Bernasconi.
Homme de lettres et dandy anticonformiste, Cocteau a exploré tous les genres, de la poésie à la prose. Homme de spectacle, il s’est mué en metteur en scène, acteur, décorateur, librettiste.
Le nouveau musée expose beaucoup de dessins et de caricatures, souvent réalisés à la plume avec « virtuosité, une grande économie de moyens et un aspect cristallin, admire la conservatrice. Il dira qu’il est un poète qui dessine. »
Après le décès prématuré en 1923 de son grand amour Raymond Radiguet (auteur du Diable au corps), Cocteau se réfugie sur la Côte d’Azur, à Villefranche-sur-Mer, où il devient fumeur d’opium et réalise 31 autoportraits tourmentés.
« C’est le poète qui se regarde dans le miroir et s’interroge sur son activité. » Obsédé par le mythe d’Orphée, il traverse les miroirs vers la mort à la recherche d’Eurydice (et de Radiguet).
« Cocteau est aujourd’hui plus reconnu en France pour ses écrits que pour ses dessins », constate Célia Bernasconi. « Mais ses dessins font un retour en force depuis une décennie », aidés par une exposition en 2003 au Centre Georges-Pompidou.
Prisée au Japon ou aux États-Unis, « son œuvre représente une certaine idée de la France ». « Les Japonais aiment son sens de la spontanéité, qui peut être rapprochée de la calligraphie », explique la conservatrice.
Dans les années cinquante, Cocteau résida essentiellement chez son amie et mécène Francine Weisweiller, dans une villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat où il disposait d’un atelier.
Le maire de Menton lui demanda en 1956 de décorer la salle de mariage de l’Hôtel de Ville d’immenses fresques murales, « tatouages » inspirés du mythe d’Orphée. La ville offrira aussi à son citoyen d’honneur un vieux bastion pour y loger ses œuvres méditerranéennes. Cocteau y consacre trois ans de réflexion, mais meurt avant l’ouverture en 1966 de son premier musée mentonnais.
Le musée Jean Cocteau, qui ouvre ses portes à Menton sur les bords d’une Méditerranée adulée par l’artiste, présente son étonnant éclectisme grâce à la donation d’un milliardaire.« Cocteau détestait les musées, qui tuaient selon lui la vitalité d’une œuvre », prévient la conservatrice Célia Bernasconi. La sélection de 250 œuvres se veut « une...

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