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À La Une - Révolte

La Ligue arabe pour la poursuite de sa mission d'observateurs en Syrie

"un seul mort est un mort de trop", affirme Cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani; dix civils tués dimanche dans la répression…

Le comité ministériel de la Ligue en charge du dossier syrien s'est réuni dimanche au Caire. Asmaa Waguih/

La Ligue arabe s'est prononcée dimanche pour la poursuite de sa mission d'observateurs en Syrie, malgré les critiques la visant, selon un communiqué de cette organisation.

Le comité ministériel de la Ligue en charge du dossier syrien a décidé de "donner aux observateurs le temps nécessaire pour poursuivre leur mission conformément au protocole", après avoir examiné le premier rapport du chef des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi.

Le protocole arabe accepté par le pouvoir syrien prévoit, outre la mission d'observation, l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.

 

Le comité, à l'issue d'une réunion au Caire, a également "appelé le gouvernement syrien et tous les groupes armés à stopper immédiatement tous les actes de violence".

"En dépit d'un progrès partiel dans la mise en oeuvre des engagements acceptés par le gouvernement syrien, le comité appelle (Damas) à un arrêt complet et immédiat" de la violence", poursuit le texte.

Le communiqué appelle au renfort financier, logistique et en effectifs de la mission, forte actuellement de 163 personnes sur le terrain, et souhaite la poursuite de la coordination avec l'ONU pour le renforcement de ses "capacités techniques".

 

Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, qui présidait la rencontre, a déclaré à la presse que le rapport montrait "que les meurtres ont diminué", mais, a-t-il ajouté, "un seul mort est un mort de trop".

Le responsable qatari a ajouté que la Ligue espérait augmenter le nombre des observateurs sur le terrain à quelque 300.

 

Une manifestation d'opposants syriens à Bruxelles.

Photo AFP

 

Le premier rapport des observateurs de la Ligue arabe en Syrie "prône la poursuite du travail de la mission, avec davantage d'équipements technologiques, et en appelle à l'opposition et au gouvernement pour laisser la mission se déplacer librement", a déclaré à des journalistes un diplomate arabe, sous couvert de l'anonymat. Le rapport indique également que les observateurs ont été "soumis à du harcèlement par le gouvernement syrien et par l'opposition", a ajouté ce diplomate.

 

Le rapport fait état de cadavres dans les rues, mais aussi des accusations réciproques du pouvoir et de l'opposition sur la responsabilité de ces morts, a-t-il ajouté. Les rapporteurs font aussi état de véhicules militaires "dans la plupart" des villes visitées, a poursuivi ce diplomate.

 

Le document, selon cette source, prend acte de l'annonce par le pouvoir de Damas que des prisonniers ont été relâchés, tout en affirmant ne pas avoir pu enquêter pour savoir s'il s'agissait de détenus politiques ou de droit commun.

 

Ce rapport intervient alors que les appels se multiplient pour que le dossier syrien soit transféré à l'ONU.

L'opposition syrienne a ainsi accusé les observateurs d'être "manipulés" par le régime du président Bachar al-Assad et la Ligue de s'être montrée incapable de faire cesser les violences.

 

Vendredi, le Premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad ben Djassim al Thani, a déclaré que les tueries n'avaient pas cessé en Syrie et que les inspecteurs n'avaient pas à y "perdre leur temps".

 

Damas affirme fournir aux observateurs tous les moyens dont ils ont besoin, et les a appelés à faire preuve "d'objectivité et de professionnalisme".

Les opposants affirment que les autorités syriennes cachent la réalité aux inspecteurs, par exemple en dissimulant les prisonniers politiques dans des sites militaires inaccessibles.

 

Le régime a interdit l'accès au territoire à la plupart des journalistes indépendants, mais un journaliste du service en arabe de la BBC a été autorisé à accompagner une équipe d'observateurs algériens de la Ligue arabe et à filmer sans restriction. Selon ce journaliste, des manifestants et des habitants ont rapporté aux inspecteurs des cas de mauvais traitements en détention. Les observateurs ont également pu assister à une manifestation dans laquelle les opposants réclamaient l'exécution de Bachar al-Assad.

 

Dix civils ont été tués dimanche par les tirs des forces du régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Dans la province de Homs (centre), haut lieu de la contestation, cinq civils dont un adolescent de 15 ans, ont été tués par les tirs des forces de sécurité dans différents quartiers de la ville de Homs, et deux autres ont péri dans les villes de Qousseir et Talbissé.

A Deir Ezzor (est), un jeune homme de 19 ans a été tué lors de perquisitions dans le village de Tayané où plus de 30 personnes ont été arrêtées, selon l'OSDH.

Et dans la province de Damas, deux civils ont péri lors de perquisitions menées par les forces gouvernementales depuis le matin à Zabadani, à une cinquantaine de km de la capitale, a indiqué l'OSDH.

 

L'organisation a fait état en outre de "la mort de nombreux soldats de l'armée régulière syrienne" dans cette même ville dans de violents affrontements entre l'armée et les forces de sécurité d'un côté et des déserteurs de l'autre.

De même, de violents affrontements ont opposé dans la nuit de samedi à dimanche des soldats et des déserteurs syriens à Basr al-Harir, dans la province de Deraa (sud), faisant 11 morts dans les rangs de l'armée régulière.

En plus des onze soldats tués, 20 autres ont été blessés et neuf ont déserté, a précisé l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.

A Daël, également dans la province de Deraa, berceau de la révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad, d'autres affrontements ont eu lieu dimanche entre déserteurs et soldats armés de mitrailleuses lourdes, a précisé l'OSDH, ajoutant que l'électricité était coupée dans la ville.

 

Depuis plus de neuf mois, la répression de cette révolte par le régime a fait plus de 5.000 morts, selon une estimation de l'ONU en décembre.

 

Samedi, des milliers de Syriens ont participé aux funérailles des 26 victimes de l'attentat perpétré la veille à Damas, une attaque "terroriste" selon les autorités qui ont promis de répliquer d'"une main de fer", tandis que l'opposition pointait le régime du doigt.

Quelques jours avant l'arrivée des observateurs, un double attentat à la voiture piégée avait fait 44 morts et 150 blessés le 23 décembre.

 

Dans le même temps, en signe des liens solides entre Damas et Moscou, une flotte russe composée de navires de guerre, de sous-marins, d'avions de combats, d'hélicoptères et plusieurs systèmes de missiles antiaériens, a accosté dans la base navale de Tartous en Syrie, a annoncé l'agence syrienne Sana dans la nuit de samedi à dimanche.

 

La Ligue arabe s'est prononcée dimanche pour la poursuite de sa mission d'observateurs en Syrie, malgré les critiques la visant, selon un communiqué de cette organisation.
Le comité ministériel de la Ligue en charge du dossier syrien a décidé de "donner aux observateurs le temps nécessaire pour poursuivre leur mission conformément au protocole", après avoir examiné le...

commentaires (3)

"Les observateurs ont vu des cadavres dans les rues". Ils leur ont demandé qui les avaient tués et ils n'ont pas su répondre ! Les observateurs demandent "la poursuite de leur mission" pour avoir la réponse, non seulement des cadavres vus, mais aussi de plus de 5000 autres tués. Par contre ce dont les observateurs sont déjà sûrs c'est qu'ils sont bien accompagnés et observés par les militaires, les "mokhabarate" et les "chabbiha" du régime. Quelle tragédie vraiment frappe le peuple syrien ! Elle ne terminera pas de sitôt. Et dire que les observateurs arabes viennent y ajouter leur inefficacité !

Halim Abou Chacra

11 h 14, le 08 janvier 2012

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Commentaires (3)

  • "Les observateurs ont vu des cadavres dans les rues". Ils leur ont demandé qui les avaient tués et ils n'ont pas su répondre ! Les observateurs demandent "la poursuite de leur mission" pour avoir la réponse, non seulement des cadavres vus, mais aussi de plus de 5000 autres tués. Par contre ce dont les observateurs sont déjà sûrs c'est qu'ils sont bien accompagnés et observés par les militaires, les "mokhabarate" et les "chabbiha" du régime. Quelle tragédie vraiment frappe le peuple syrien ! Elle ne terminera pas de sitôt. Et dire que les observateurs arabes viennent y ajouter leur inefficacité !

    Halim Abou Chacra

    11 h 14, le 08 janvier 2012

  • Il est trop tôt, moins d’une dizaine de jours après l’arrivée des observateurs en Syrie, pour se livrer à toute évaluation des résultats de leur mission,mais une chose est sure les arabes écriront n’importe quoi dans leur rapports. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 02, le 08 janvier 2012

  • Le CNS qui regroupe depuis la Turquie une coalition hétéroclite d'opposants radicaux au gouvernement légitime syrien, vient de publier sur son site-syriancouncil.org- un texte dont l'intitulé est tout un programme:"Une zone de sécuritépour la Syrie". Un glissement historique et dramatique du CNS qui n'avait jamais osé revendiquer une action militaire internationale , en termes clairs de l'OTAN. Conséquences de cette dérive, un divorce consommé ASL/CNS, sur fond de défaite militaire. En effet pour l'implacable analyste londonnien Michail Weiss, la résistance armée en Syrie est atomisée, et ne peut obeir qu'à l'état major exilé en Turquie de l'ALS et est par voie de conséquences incapable d'opération de quelqu'ampleur, faute de plan d'ensemble et de coordination, et il n'est pas selon lui, certain que l'ALS contrôle meme les offensives les plus en vue sur le terrain.Ceci fait dire à Mme Basma Kodmani: oui pour une zone tampon, non pour une intervention étrangère, tout ça dit en catastrophe comme pour marquer une marche arrière, déniant à ce nouveau manifeste de "Brunswick" à la sauce néo cons, tout caractère officiel.L'écartillement entre ALS entre les mains de la turquie, le CNS installé en Turquie mais de label français par Ghallioun interposé et l'OSDH représentant les résistants de l'intérieur, un grand absent de ce panier à crabe, le peuple syrien réel.

    Jaber Kamel

    05 h 43, le 08 janvier 2012

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