La Ligue arabe a annoncé samedi envisager de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, où la répression de la révolte, qui a fait plus de 5.000 morts en neuf mois selon une estimation de l'ONU, ne connaît pas de répit malgré des pressions internationales toujours grandissantes.
"Les ministres arabes des Affaires étrangères qui se réunissent le 21 décembre vont discuter" de la saisine du conseil de sécurité, a déclaré le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al-Thani, à l'issue d'une réunion à Doha du comité ministériel de la Ligue arabe sur la Syrie. La démarche de la Ligue arabe est destinée à "faire adopter (par cette instance) les décisions arabes plutôt que d'autres", a-t-il ajouté en référence à une proposition de résolution de la Russie, jugée insuffisamment sévère pour Damas par plusieurs pays occidentaux.
Cheikh Hamad a justifié cette démarche par ce qu'il a qualifié de "tergiversations de la Syrie". En l'"état actuel, il n'y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise", a-t-il souligné. "Nous avons tout essayé et nous n'avons abouti à rien jusqu'à présent".
Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Helli, avait pourtant parlé dans la matinée de "signaux positifs", disant s'attendre à une "prochaine signature" par Damas d'un protocole sur l'envoi d'observateurs arabes en Syrie.
A Damas, une délégation irakienne en visite dans la capitale syrienne pour tenter une médiation, avait de son côté parlé de discussions "positives" avec le président Assad. "Je suis en route pour rencontrer la Ligue arabe au Caire, après avoir eu des discussions positives avec le président Assad", a déclaré le conseiller pour la Sécurité nationale irakienne, Falah al-Fayyad.
"Nous poursuivons nos efforts pour arriver à un accord entre les autorités et l'opposition syriennes. Il est trop tôt pour parler de résultats", a-t-il déclaré quelques heures plus tard par téléphone.
Dans un communiqué de l'agence officielle syrienne, M. Assad "a exprimé sa gratitude pour les efforts honnêtes menés par certains pays arabes, en particulier l'Irak, pour aider la Syrie à sortir" de la crise.
Sur le terrain, vingt-sept personnes, dont trois enfants, ont été tuées samedi par les forces de sécurité syriennes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme en Syrie (OSDH).
Huit civils ont péri lors de perquisitions menées par les forces de sécurité dans le village de Kafarchams, près de Deraa (sud), où est née la révolte populaire contre M. Assad à la mi-mars.
Dans la région de Homs (centre), six civils ont été tués à Qousseir par les tirs des forces de sécurité et de tireurs embusqués et une fillette de 7 ans a été abattue par des tirs contre sa maison à al-Houla.
A Homs même, cinq civils ont été tués par balles dans les quartiers de Baba Amro, al-Khaldiya et al-Bayadha, et un sixième a trouvé la mort sous la torture, a ajouté l'OSHD, sans préciser les circonstances de ce dernier décès.
Dans la région d'Idleb (nord-ouest), cinq civils, dont deux enfants, ont été tués par les forces de sécurité qui ont tiré à l'aveugle dans le village de Kafarsajna.
Un jeune civil a également été tué samedi par des tireurs embusqués à Zabadani, dans les environs de Damas, selon la même source.
De violents affrontements ont en outre opposé les forces de l'ordre et des déserteurs dans les régions de Deraa et d'Idleb, toujours selon l'OSDH, basée au Royaume-Uni.
Vendredi, 19 civils avaient été tués par les forces de sécurité lors de manifestations massives à travers le pays, lors desquelles les protestataires avaient dénoncé l'inaction de la Ligue arabe, selon l'OSDH.
Au Liban, un agriculteur syrien a été tué par l'explosion d'une mine alors qu'il traversait la frontière par un passage illégal, selon une source médicale libanaise. Un responsable local a en outre annoncé le décès d'un jeune Libanais, blessé mercredi par des tirs syriens dans l'est du pays.
Selon les militants pro-démocratie, la grève générale entamée le 11 décembre restait largement suivie dans de nombreux quartiers de Homs, dans les villes rebelles de Idleb, Hama (nord) et Deraa (sud), ainsi que dans plusieurs banlieues de la capitale comme Douma et Harasta.
Sur le plan international, les pays occidentaux ont jugé peu sévère un projet de résolution présentée par la Russie, le texte ne condamnant selon eux pas assez fermement le régime syrien et ne soutenant pas non plus suffisamment son soutien aux mesures prises par la Ligue arabe contre la Syrie.
Le protocole proposé par la Ligue arabe a fait l'objet de plusieurs ultimatums de l'organisation panarabe, qui a adopté le 27 novembre des sanctions à l'encontre de Damas pour son refus de le signer, dont certaines économiques sont entrées en vigueur. Début décembre, Damas a exigé la levée de ces sanctions arabes pour accepter le déploiement d'observateurs.
Dans le même temps, le Conseil national syrien (CNS), qui représente la majorité des courants d'opposition au régime de Damas, tenait un congrès en Tunisie. Ses membres discutaient à huis clos de l'organisation de l'opposition dans le but d'accélérer la chute de M. Assad.
"Les ministres arabes des Affaires étrangères qui se réunissent le 21 décembre...
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Epilogue dramatique pour un ophtalmo qui ne voit plus loin que son nez . Antoine Sabbagha
Sabbagha Antoine
05 h 57, le 18 décembre 2011