Ce lever de drapeau célébrait l’accession des Palestiniens au statut de membre à part entière de l’Unesco, largement votée le 31 octobre en assemblée générale, en dépit de l’opposition des États-Unis et d’Israël. « Cette adhésion est une première reconnaissance de la Palestine. C’est émouvant de voir notre drapeau hissé aujourd’hui dans une enceinte de l’ONU », s’est félicité Mahmoud Abbas dans son discours. « Je souhaite que cela soit de bon augure pour une admission de la Palestine dans d’autres organisations internationales », a-t-il ajouté, alors que la candidature palestinienne présentée à l’ONU à New York est dans l’impasse au Conseil de sécurité. Il a aussi affirmé vouloir poursuivre les démarches au Conseil de sécurité, où les Palestiniens n’ont pour l’instant pas les 9 voix sur 15 nécessaires. S’ils les obtenaient, les États-Unis ont prévenu qu’ils utiliseraient leur veto pour empêcher leur reconnaissance en tant qu’État.
La cérémonie a également été suivie dans les territoires palestiniens. « Je suis fier que le drapeau de mon pays flotte sur le siège de l’Unesco », a dit un habitant de Ramallah, Mahmoud Rimaoui. « Le monde doit savoir qu’il y a un peuple palestinien, et j’espère que la prochaine étape sera à l’ONU. »
« Cette cérémonie de lever du drapeau ne fera en rien avancer la cause de la paix et de la réconciliation », a réagi hier à Jérusalem le porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Mark Regev. « Le seul moyen d’y parvenir sont des négociations directes. Israël a proposé cette semaine de relancer des pourparlers directs... Mais malheureusement, les Palestiniens ont une nouvelle fois refusé », a-t-il dit. De son côté, Mahmoud Abbas a rappelé que les Palestiniens exigeaient « qu’Israël arrête immédiatement les colonisations » pour reprendre les pourparlers.
M. Abbas devait d’ailleurs discuter de leur adhésion en fin d’après-midi à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy qui plaide pour un vote non plus au Conseil de sécurité, mais à l’Assemblée générale de l’ONU. Les Palestiniens sont assurés d’y obtenir une large majorité. Mais cela ne leur apporterait qu’un statut amélioré de « pays non membre observateur » à comparer avec leur statut actuel d’« entité observatrice ». Dans un premier temps, l’adhésion à l’Unesco va leur permettre de déposer des demandes de reconnaissance d’une vingtaine de sites archéologiques et religieux au patrimoine mondial de l’humanité.
(Source : AFP)
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