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À La Une - Distinction

Assad succombera au "vent de l'Histoire", selon le comité Nobel

Remise des prix à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, sa compatriote Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkol Karman.

C'est la première fois que le Nobel de la paix est remis à trois femmes. Leonhard Foeger/

Le choix des lauréates du Nobel de la paix 2011 doit servir d'avertissement aux régimes autoritaires de pays tels que la Syrie et le Yémen pour leur faire comprendre que leurs jours sont comptés, a estimé samedi le président du comité Nobel norvégien lors de la cérémonie de remise du prix.

"Les dirigeants au Yémen et en Syrie qui assassinent leurs peuples afin de garder le pouvoir devraient relever la chose suivante: la lutte de l'humanité pour la liberté et les droits de l'Homme ne s'arrête jamais", a déclaré M. Jagland, avant de remettre la prestigieuse récompense.

Le Nobel de la paix a été attribué cette année à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, à sa compatriote, la "guerrière pour la paix" Leymah Gbowee, et à la Yéménite Tawakkol Karman, une figure de proue du "printemps arabe" pour leur lutte non-violente en faveur de la paix et de la réconciliation.

 

"Aucun dictateur ne peut durablement trouver un abri face au vent de l'Histoire. C'était ce vent qui a conduit les gens à escalader le mur de Berlin et à le démolir. C'est aussi ce vent qui souffle maintenant dans le monde arabe", a dit M. Jagland avant de remettre le prix aux trois lauréates.

"Cette lutte pour les libertés a déjà poussé le président du Yémen Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, à accepter de quitter son poste en février prochain et le président syrien Bachar al-Assad suivra", a estimé M. Jagland. "Le président Saleh n'a pas réussi à résister aux demandes de son peuple en matière de liberté et de droits humains et le président Assad en Syrie n'y réussira pas non plus", a-t-il affirmé.

 

S'adressant aux trois lauréates, M. Jagland a affirmé qu'elles représentent "une des forces motrices les plus importantes du changement dans le monde d'aujourd'hui: la lutte pour les droits humains en général et la lutte des femmes pour l'égalité et la paix en particulier". "Vous donnez du sens au proverbe chinois qui dit que les femmes portent la moitié du ciel", a-t-il dit.

C'est la première fois que le Nobel de la paix est remis à trois femmes.

Toutes vêtues de costumes traditionnels - des robes africaines colorées pour les deux Libériennes et un hijab multicolore pour Mme Karman -, les lauréates ont accepté le Nobel sous les youyous d'une assistance qui comprenait la famille royale norvégienne et la Franco-norvégienne Eva Joly.

 

Dans un Hôtel de ville d'Oslo égaillé par les fleurs et leurs habits colorés, les lauréates ont souligné le rôle des femmes dans la résolution des conflits.

"Le fait que deux femmes libériennes soient ici aujourd'hui pour partager le podium avec une soeur venue du Yémen montre le caractère universel de notre combat", a souligné Mme Sirleaf dans son discours d'acceptation du Nobel.

Première femme démocratiquement élue à la tête d'un pays africain en 2005, Mme Sirleaf, 73 ans, tente de panser les plaies d'un pays qui affiche encore les stigmates de 14 ans de guerres civiles (1989-2003) qui ont fait 250.000 morts. Après sa réélection le mois dernier, elle a confié à sa compatriote et colauréate Leymah Gbowee le soin de conduire une initiative de réconciliation nationale.

"Il n'y a pas de recette pour la réconciliation", a expliqué Mme Gbowee lors d'un entretien avec l'AFP samedi, soulignant l'importance de tenir compte du contexte. "Pour certaines femmes, cela peut vouloir dire une chose aussi simple que d'avoir de la nourriture à donner à ses enfants".

Travailleuse sociale devenue "guerrière pour la paix", Mme Gbowee, 39 ans, est à l'origine d'un mouvement pacifique de femmes qui, à l'aide notamment d'une originale "grève du sexe", avait contribué à mettre fin à la deuxième guerre civile en 2003.

 

Première femme arabe à recevoir le Nobel de la paix, Mme Karman est, quant a elle, un des moteurs du mouvement qui réclame depuis le début de l'année le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans. Membre du parti d'opposition islamiste Al-Islah au sein duquel elle est connue pour s'opposer au courant salafiste, cette jeune journaliste de 32 ans a saisi l'occasion de la cérémonie Nobel pour déplorer la relative indifférence du reste de la planète à l'égard de la révolution yéménite.

"Avec regret et tristesse, je dois dire qu'elle n'a pas bénéficié de la compréhension, du soutien ou de l'attention dont la communauté internationale a fait preuve à l'égard des autres révolutions dans la région", a-t-elle déclaré en arabe. "Le monde démocratique, qui nous a beaucoup parlé des valeurs de la démocratie et de la bonne gouvernance, ne devrait pas rester indifférent à ce qui se passe au Yémen et en Syrie", a-t-elle dit, selon la version anglaise de son discours obtenu par avance par l'AFP.

 

Le prix consiste en une médaille d'or, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (environ un million d'euros) que les lauréates se partageront en trois parts égales.

 

 

Le choix des lauréates du Nobel de la paix 2011 doit servir d'avertissement aux régimes autoritaires de pays tels que la Syrie et le Yémen pour leur faire comprendre que leurs jours sont comptés, a estimé samedi le président du comité Nobel norvégien lors de la cérémonie de remise du prix.
"Les dirigeants au Yémen et en Syrie qui assassinent leurs peuples afin de garder le...

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