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À La Une - Elections

Le parti de Poutine en net recul aux législatives russes

Russie unie perd sa majorité des deux tiers à la Douma.

Ces élections sont considérées comme un test de popularité pour Poutine. Yuri Maltsev/

Le parti du Premier ministre Vladimir Poutine, Russie unie, a enregistré un net recul lors des élections législatives de dimanche, selon les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote.

En pourcentage de voix, Russie unie recueille 48,5% des suffrages exprimés contre 64,3% aux législatives de 2007, selon l'institut de sondage VTsIOM. Viennent ensuite le Parti communiste avec 19,8%, Russie juste avec 12,8 % et les nationalistes du Parti libéral démocrate avec 11,4%.

D'après l'institut FOM, Russie unie obtient 46% des voix, ce qui lui assurerait 220 des 450 sièges de députés contre 315 dans la Douma d'Etat sortante.

 

Des côtes du Pacifique à la Baltique, les Russes ont voté à l'occasion de ces élections considérées comme un test de popularité pour Poutine avant son retour programmé au Kremlin l'an prochain. Le Premier ministre, aux affaires depuis douze ans, briguera en effet le 4 mars un nouveau mandat présidentiel.

 

Russie unie devrait donc perdre sa majorité des deux tiers à la Douma, les électeurs ayant montré des signes d'apathie depuis que Poutine, qui reste pourtant de loin la personnalité politique la plus appréciée, a annoncé sa candidature à la présidentielle.

En allant déposer son bulletin dans l'urne à Moscou, Poutine, le visage grave, avait simplement dit espérer "un bon résultat" pour sa formation.

L'issue du scrutin présidentiel de mars prochain ne fait guère de doute et le futur chef de l'Etat a fait savoir en septembre qu'il céderait alors la tête du gouvernement au président sortant Dmitri Medvedev.

 

En ce qui concerne la campagne pour les législatives, l'opposition a dénoncé le traitement de faveur réservé à Russie unie à la télévision et a mis en garde contre de possibles irrégularités. Certains de ses représentants nomment Russie unie le parti "des escrocs et des voleurs".

Le journal Kommersant a tenu un décompte précis du temps accordé à chaque formation politique à la télévision et la formation au pouvoir arrivait largement en tête avec plus d'une heure devant le parti Iakoblo qui a bénéficié de dix minutes.

 

La radio indépendante Echo de Moscou a indiqué que son site internet avait été fermé par des pirates informatiques dimanche matin. "Il est évident que cette attaque le jour de l'élection de notre site fait partie d'une tentative d'éviter la publication d'informations sur les irrégularités (lors du vote)", a déclaré le rédacteur en chef de la radio Alexeï Venediktov sur Twitter.

Les sites internet du site d'information Slon.ru et de l'ONG russe Golos, qui traque la fraude électorale, ont également été piratés. "Une attaque informatique à grande échelle vise les sites de Golos et la carte des irrégularités constatées à travers le pays", peut-on lire sur le site Twitter de l'ONG, qui dit avoir été exclue de plusieurs bureaux de vote dans la région de Tomsk, en Sibérie.

La directrice de Golos, Lilia Chibanova, a été retenue pendant douze heures par la douane samedi à l'aéroport Cheremetievo de Moscou.

La veille, un tribunal moscovite avait condamné cette ONG à une amende de 30.000 roubles (970 dollars) pour avoir violé la loi sur l'interdiction de publier des sondages pendant les cinq jours précédant les élections à la Douma d'Etat, la chambre basse du Parlement. Golos assure ne pas l'avoir enfreint.

 

Les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude face à ce qui leur semble être des manoeuvres de "harcèlement" visant à empêcher Golos de surveiller le déroulement du scrutin.

 

Le chef de file du Parti communiste, Guennadi Ziouganov, a fait état de fraude massive dans plusieurs régions. "Je viens de parler à mes collègues en Sibérie et en Extrême-Orient, et la situation est très préoccupante", juge-t-il.

 

Le président Dmitri Medvedev a rejeté les accusations de fraude électorale. Le parquet et la commission électorale n'étaient pas joignables pour réagir à ces accusations.

 

Pendant la campagne, Vladimir Poutine a accusé des puissances étrangères de chercher à s'ingérer dans les préparatifs des scrutins législatif et présidentiel en finançant des ONG comme Golos.

 

Si le Premier ministre reste inégalable en termes de popularité, sa cote a toutefois baissé. Fait rare, il a été hué lors de son apparition à un rassemblement d'arts martiaux à Moscou, le mois dernier.

De nombreux électeurs, lassés par les promesses non tenues et le processus électoral douteux, ont décidé de bouder les urnes.

 

Sept formations étaient en lice mais le principal bénéficiaire du recul de Russie unie semble être le Parti communiste, qui reste la principale force d'opposition, vingt ans après l'effondrement de l'empire soviétique.

Iabloko, principal groupe de l'opposition libérale, a été empêché de se présenter à ces législatives. L'un de ses fondateurs, l'ancien premier vice-Premier ministre Boris Nemtsov, a tracé une croix sur son bulletin de vote où il a écrit: "Rends-nous notre élection, vermine".

Equipés de haut-parleurs, une trentaine de manifestants se sont rassemblés près du Kremlin en dénonçant une "farce" électorale. La police a procédé à douze interpellations, ont rapporté des témoins. Des arrestations ont également été opérées à Saint-Pétersbourg.

 

Le parti du Premier ministre Vladimir Poutine, Russie unie, a enregistré un net recul lors des élections législatives de dimanche, selon les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote.
En pourcentage de voix, Russie unie recueille 48,5% des suffrages exprimés contre 64,3% aux législatives de 2007, selon l'institut de sondage VTsIOM. Viennent ensuite le Parti communiste...

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